Sécheresse en élevage
Le préfet Latron est allé voir les prairies «paillassons»
Patrice Latron, préfet de l’Yonne, s’est rendu sur le terrain pour se rendre compte des difficultés qu’engendre la sécheresse en agriculture, et particulièrement en élevage.

À l’heure où la sécheresse engendre de plus en plus de difficultés financières en élevage, le préfet Latron s’est rendu dans une exploitation de bovins allaitant à Magny le 18 octobre dernier. «Il y avait trois raisons à ma venue. Venir toucher du doigt la problématique de la sécheresse, sur le terrain plutôt qu’en lisant des notes, et puis témoigner de mon soutien à la profession. Leur dire que je comprends la difficulté et la détresse aussi qu’il peut y avoir. Le troisième point c’est de les écouter pour voir ce qui peut être fait en plus.»
Le Gaec de l’Embranchement, où Martial et Bertand Renault élèvent 120 mères charolaises et engraissent des jeunes bovins, a accueilli le visiteur et les professionnels.
Explosion des charges alimentaires
Leurs bêtes sont nourries au foin et la paille depuis la mi-juillet. Pour «passer l’été», et avoir suffisamment d’aliments pour l’année, Martial et Bertrand ont dû acheter en plus 4 000 € de paille, 4 000 € de foin, 5 000 € de céréales et 1 500 € de mélasse. Soit presque 15 000 € de charges en plus, rien que pour l’alimentation du troupeau face à la sécheresse. Les éleveurs s’y sont pris dès le mois de juillet, anticipant la montée du prix de la botte de paille, passée de 40 €/T à 90 €/T cet été. Les trésoreries les plus vacillantes incitent malheureusement certains producteurs à vendre du bétail pour alléger leurs charges «Si on commence à décapitaliser, l’an prochain y aura moins de bêtes à vendre, moins de veaux, etc. donc moins de trésorerie…» s’alarme Martial. «En prime, quand on amène des vaches à l’abattoir, on voudrait pouvoir répercuter l’augmentation des charges mais on est soumis au prix du marché…»
Plan d’aide d’urgence à 5 millions d’euros
Un plan d’aide d’urgence de 5 millions d’euros a été récemment débloqué par la région pour les éleveurs. Une aide appréciée, mais qui semble finalement bien maigre pour les producteurs. serait divisée entre les éleveurs de Bourgogne Franche-Comté, et rapportée à l’unité gros bovin (UGB). Cela représenterait entre 3 et 6 € par UGB. Pour Martial et Bertrand, «ce n’est pas beaucoup mais bon, c’est déjà ça ! On en est à 160 € de surcoût lié à la sécheresse par UGB…» Pour les 280 UGB du GAEC de l’Embranchement, l’aide apportée représentera au total entre 840 et 1 680 €.
C’est un pas en avant, mais cela reste peu pour soutenir les éleveurs en grande difficulté selon Damien Brayotel, président de la FDSEA 89 : «Le préfet a souhaité venir constater de lui-même les conséquences de la sécheresse en agriculture et particulièrement en élevage. On a balayé tous les impacts et toutes les productions, pour voir ce que l’État peut mettre en place pour apporter des solutions, même si c’est symbolique. En essayant d’activer un peu tous les leviers, au niveau de l’État. Avec l’assouplissement des règles du plan calamité qui pourrait être mis en place, l’autorisation de nourrir le bétail avec les jachères, les dégrèvements de taxe foncière, qui viennent d’être validés sur les prairies. Et qu’on voudrait étendre aussi aux cultures. Au niveau régional, avec une aide qui représente au minimum 3 €/UGB, on verra. On entend parler d’un zonage pour la répartition de l’aide… Entre donner 500 et 1 000 € à une exploitation, je considère que ce serait beaucoup plus simple de donner la même chose à chacun en région, et que chaque département équilibre en fonction des besoins… Le mieux c’est donc de cumuler un peu toutes les solutions pour apporter un petit coup de pouce… En tout cas, c’est bien que les politiques aient pris la mesure du problème, et qu’ils fassent quelques gestes pour accompagner les agriculteurs.»
Les messages sont passés
La visite du préfet a été l’occasion pour la profession de rappeler les principaux dossiers agricoles sensibles du département, comme le retard de paiement des aides bio, le stockage de l’eau, le loup ou encore les dégâts de sangliers. Patrice Latron a entendu les problématiques et s’est engagé à agir dans la mesure de ses possibilités. «Il y a un certain nombre de messages qui sont passés. Pour ce qui est gouvernemental, je vais écrire au nouveau ministre de l’Agriculture pour le sensibiliser sur les sujets abordés aujourd’hui, par exemple par rapport au problème du versement des aides du deuxième pilier qui devient lancinant… D’autre part, on va prendre des mesures en local, avec une cellule de crise sécheresse que je vais installer en novembre, pour essayer de sensibiliser le directeur des finances publiques pour voir si on peut obtenir des exonérations de taxes supplémentaires, en complément des mesures de la région».
Le Gaec de l’Embranchement, où Martial et Bertand Renault élèvent 120 mères charolaises et engraissent des jeunes bovins, a accueilli le visiteur et les professionnels.
Explosion des charges alimentaires
Leurs bêtes sont nourries au foin et la paille depuis la mi-juillet. Pour «passer l’été», et avoir suffisamment d’aliments pour l’année, Martial et Bertrand ont dû acheter en plus 4 000 € de paille, 4 000 € de foin, 5 000 € de céréales et 1 500 € de mélasse. Soit presque 15 000 € de charges en plus, rien que pour l’alimentation du troupeau face à la sécheresse. Les éleveurs s’y sont pris dès le mois de juillet, anticipant la montée du prix de la botte de paille, passée de 40 €/T à 90 €/T cet été. Les trésoreries les plus vacillantes incitent malheureusement certains producteurs à vendre du bétail pour alléger leurs charges «Si on commence à décapitaliser, l’an prochain y aura moins de bêtes à vendre, moins de veaux, etc. donc moins de trésorerie…» s’alarme Martial. «En prime, quand on amène des vaches à l’abattoir, on voudrait pouvoir répercuter l’augmentation des charges mais on est soumis au prix du marché…»
Plan d’aide d’urgence à 5 millions d’euros
Un plan d’aide d’urgence de 5 millions d’euros a été récemment débloqué par la région pour les éleveurs. Une aide appréciée, mais qui semble finalement bien maigre pour les producteurs. serait divisée entre les éleveurs de Bourgogne Franche-Comté, et rapportée à l’unité gros bovin (UGB). Cela représenterait entre 3 et 6 € par UGB. Pour Martial et Bertrand, «ce n’est pas beaucoup mais bon, c’est déjà ça ! On en est à 160 € de surcoût lié à la sécheresse par UGB…» Pour les 280 UGB du GAEC de l’Embranchement, l’aide apportée représentera au total entre 840 et 1 680 €.
C’est un pas en avant, mais cela reste peu pour soutenir les éleveurs en grande difficulté selon Damien Brayotel, président de la FDSEA 89 : «Le préfet a souhaité venir constater de lui-même les conséquences de la sécheresse en agriculture et particulièrement en élevage. On a balayé tous les impacts et toutes les productions, pour voir ce que l’État peut mettre en place pour apporter des solutions, même si c’est symbolique. En essayant d’activer un peu tous les leviers, au niveau de l’État. Avec l’assouplissement des règles du plan calamité qui pourrait être mis en place, l’autorisation de nourrir le bétail avec les jachères, les dégrèvements de taxe foncière, qui viennent d’être validés sur les prairies. Et qu’on voudrait étendre aussi aux cultures. Au niveau régional, avec une aide qui représente au minimum 3 €/UGB, on verra. On entend parler d’un zonage pour la répartition de l’aide… Entre donner 500 et 1 000 € à une exploitation, je considère que ce serait beaucoup plus simple de donner la même chose à chacun en région, et que chaque département équilibre en fonction des besoins… Le mieux c’est donc de cumuler un peu toutes les solutions pour apporter un petit coup de pouce… En tout cas, c’est bien que les politiques aient pris la mesure du problème, et qu’ils fassent quelques gestes pour accompagner les agriculteurs.»
Les messages sont passés
La visite du préfet a été l’occasion pour la profession de rappeler les principaux dossiers agricoles sensibles du département, comme le retard de paiement des aides bio, le stockage de l’eau, le loup ou encore les dégâts de sangliers. Patrice Latron a entendu les problématiques et s’est engagé à agir dans la mesure de ses possibilités. «Il y a un certain nombre de messages qui sont passés. Pour ce qui est gouvernemental, je vais écrire au nouveau ministre de l’Agriculture pour le sensibiliser sur les sujets abordés aujourd’hui, par exemple par rapport au problème du versement des aides du deuxième pilier qui devient lancinant… D’autre part, on va prendre des mesures en local, avec une cellule de crise sécheresse que je vais installer en novembre, pour essayer de sensibiliser le directeur des finances publiques pour voir si on peut obtenir des exonérations de taxes supplémentaires, en complément des mesures de la région».