Prédateurs
Le loup est bien passé dans l’Yonne
L’analyse de poils prélevés sur les lieux des méfaits est formelle : c’est bien un loup qui a attaqué les troupeaux à la frontière de l’Aube au début de l’été. Les éleveurs doivent-ils s’alarmer de la présence du grand prédateur ?

Entre le 20 mai et le mois de juillet, six attaques ont été observées dans l’Yonne et l’Aube, dont trois dans le département icaunais, laissant dix brebis et un bélier tués et cinq bêtes blessées. La responsabilité d’un loup était envisagée. Après les suspicions, la confirmation : d’après les analyses ADN, les poils prélevés sont bien ceux d’un loup, un mâle issu de la souche italienne. Ledit loup n’ayant pas renouvelé ses attaques depuis la nuit du 10 au 11 juillet à Melisey, aucune mesure spécifique n’est à mettre en place. Jean-Luc Grandadam, chef de service à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), relate la situation actuelle « On suppose et espère être sur un épisode très ponctuel et très localisé, comme d’autres départements l’ont connu avant nous, notamment la Côte d’Or et la Nièvre. On ne pas être certains qu’il n’y aura pas d’autres attaques, mais on ne peut rien prévoir ! Pour l’instant, on est en phase d’observation, on est vigilants sur chaque signe de présence. Aujourd’hui plus qu’hier, toute attaque va éveiller les soupçons, donc dès qu’une dégradation de troupeau se produit, ou que quelqu’un prétend avoir aperçu l’animal, nos services doivent être alertés. Les équipes effectueront des contrôles et des expertises pour vérifier l’exactitude des informations. » Bien entendu, les attaques de chiens errants, fréquentes, ne sont pas à signaler lorsque l’animal a pu être identifié.
À l’heure actuelle, étant donné le caractère ponctuel des attaques, le chef de service de l’ONCFS se veut rassurant : « il n’y a pas de mesure particulière à mettre en place. La situation peut évoluer très rapidement, mais aucune protection formalisée n’est à instaurer pour le moment ».
Inquiétudes à long terme
Les éleveurs touchés par les attaques rentrent leurs troupeaux tous les soirs de peur de voir la bête revenir. « Si jamais ce cas de figure se présente, si les attaques recommencent, le comité loup pourra décider d’activer la mise en place de mesures de protection prévues par les arrêtés ministériels : la mise en bergerie des troupeaux la nuit, des opérations de barriérage, la mise en place de chiens de protection, et ça peut aller jusqu’aux tirs de défense… Mais on n’en est pas là ! » explique Jean-Luc Grandadam. Pour le président de la Fédération départementale ovine, Gilles Rameau, il n’y a pas de surprise sur les résultats de l’analyse ADN : « ça reste une présence ponctuelle, il n’y a pas d’urgence aujourd’hui, mais on s’inquiète sur le long terme… Si on ne fait rien, il y en aura des loups ! Il y en avait autrefois, ils vont certainement revenir, le terrain leur plaît ! Je ne serai pas surpris si les attaques localisées deviennent plus fréquentes dans nos départements d’ici quelques années. Le problème est que ça va être difficile de lutter dans nos systèmes d’élevage. Chez moi par exemple, où les brebis pâturent par lot de 30 pour la reproduction, impossible de mettre un chien de protection dans chaque pré… »
À l’heure actuelle, étant donné le caractère ponctuel des attaques, le chef de service de l’ONCFS se veut rassurant : « il n’y a pas de mesure particulière à mettre en place. La situation peut évoluer très rapidement, mais aucune protection formalisée n’est à instaurer pour le moment ».
Inquiétudes à long terme
Les éleveurs touchés par les attaques rentrent leurs troupeaux tous les soirs de peur de voir la bête revenir. « Si jamais ce cas de figure se présente, si les attaques recommencent, le comité loup pourra décider d’activer la mise en place de mesures de protection prévues par les arrêtés ministériels : la mise en bergerie des troupeaux la nuit, des opérations de barriérage, la mise en place de chiens de protection, et ça peut aller jusqu’aux tirs de défense… Mais on n’en est pas là ! » explique Jean-Luc Grandadam. Pour le président de la Fédération départementale ovine, Gilles Rameau, il n’y a pas de surprise sur les résultats de l’analyse ADN : « ça reste une présence ponctuelle, il n’y a pas d’urgence aujourd’hui, mais on s’inquiète sur le long terme… Si on ne fait rien, il y en aura des loups ! Il y en avait autrefois, ils vont certainement revenir, le terrain leur plaît ! Je ne serai pas surpris si les attaques localisées deviennent plus fréquentes dans nos départements d’ici quelques années. Le problème est que ça va être difficile de lutter dans nos systèmes d’élevage. Chez moi par exemple, où les brebis pâturent par lot de 30 pour la reproduction, impossible de mettre un chien de protection dans chaque pré… »