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Élevages ovins

Le jury passera deux fois

Deux concours ovins se déroulent en l'espace de quelques jours en Côte-d'Or : à Saulieu puis à Arnay. Un éleveur près de Semur-en-Auxois a pris rendez-vous.

Par AG
Le jury passera deux fois
Sébastien Jeannin, mardi dernier, sur ses terres à Souhey.

Fin août, on sort en concours. C'est une tradition chez les éleveurs ovins avec la Fête du Charolais suivie de la foire d'Arnay-le-Duc. Comme plusieurs de ses homologues, Sébastien Jeannin a pris date. En boucherie, quatre lots de trois agneaux seront emmenés les 23 et 24 août à Saulieu, sept ou huit reproducteurs seront ensuite présentés au foirail arnétois, le 29 août. Sept ou huit béliers : c'est un peu moins que d’habitude pour ce sélectionneur charollais du village de Souhey : « effectivement, il m'en reste un peu moins. Les ventes ont été plus nombreuses que d'ordinaire ces derniers temps, avec notamment des achats d'éleveurs de l'Est qui ont eu beaucoup de dégâts liés à la FCO. En plus de leur mortalité, certains de leurs béliers ne remplissent pas : ils doivent réinvestir en génétique. Ces mêmes éleveurs de l'Est ont l'habitude de se rendre à Arnay chaque année : nous les attendons nombreux ».

Quels prix ?

Pour le premier rendez-vous de l'agenda, celui de Saulieu, Sébastien Jeannin espère remporter la plus belle des plaques afin de vendre « au mieux » ses produits : « mes meilleurs lots ont été achetés par un boucher de Belfort ces dernières éditions, je pense que ce sera encore le cas cette année si les résultats sont là. Pour les autres agneaux, ce sera fonction des autres acheteurs ». Pour la troisième année consécutive, les prix sont au rendez-vous et sont rémunérateurs. Le Côte-d'orien fait tout de même remarquer une perte sèche d'1,5 euros/kg en seulement trois semaines : « les cours étaient montés au niveau inédit de 11,50 euros/kg grâce à la fête musulmane de l'Aïd-el-Kébir. Mais visiblement, il y aurait eu beaucoup de stocks, beaucoup trop par rapport à ce qui était envisagé, d'où cette baisse rapide d'1,5 euros/kg. Des cours à 9 euros/kg : c'est comme l'an passé à la même date. Ils remonteront peut-être un peu d'ici la fête du Charolais ». Les reproducteurs, quant à eux, sont mieux valorisés qu'un temps mais l'augmentation reste « timide » et ne suit pas réellement les courbes de la boucherie.

On vaccine et tout va bien

Cette rémunération, dans son ensemble, est forcément encourageante pour les éleveurs ovins. Cela est-il de nature à motiver davantage de jeunes à s'installer ? L'éleveur de 200 brebis l'espère mais « rien n'est toutefois évident » : « le prix des fermes est important lui aussi, il n'est pas simple de sortir un gros capital comme ça, surtout quand on est jeune… Si les prix se portent bien, c'est un peu la même raison qu'en bovins : il y a moins de bêtes. Dans les marchés, il y en a environ 20 % de moins qu'il y a deux ou trois ans. Bon, c'est vrai, les dégâts de la FCO y jouent un rôle important ». De par ce manque d'animaux, Sébastien Jeannin reste très confiant pour la tenue des cours : « ils vont rester à un bon niveau, en toute logique. Je pense que ce sera également le cas en bovins. Ma compagne, qui est vétérinaire à Venarey, travaille avec des éleveurs à qui il manque 20, 30 voire 40 veaux cette année à cause de la FCO, c'est énorme et cela va se ressentir sur les marchés ». En parlant de FCO, Sébastien Jeannin avait aussitôt vacciné ses animaux l'été dernier, dès le 14 août, avant de remettre ça en avril dernier : « je n'ai pas hésité à le faire, encore une fois sous les bons conseils de ma compagne qui, de par son poste, voit bien la différence entre les élevages qui ont vacciné et ceux qui ne le font pas ».

Et même une troisième fois...

Et même une troisième fois...
L'affiche de l'encadré.

Un troisième jury sera requis en Côte-d'Or, avec la tenue du concours national Suffolk qui se tiendra dans le cadre de la Fête du Charolais. L'évènement, déjà prévu à Saulieu en 2024, n'avait pas pu se tenir à cause de la FCO. Cette édition réunira 110 animaux et dix élevages. La Côte-d'Or sera représentée par le Gaec Poillot de Thoisy-la-Berchère et le Gaec Mimeur de Thoisy-le-Désert. Laurent Mimeur participera à son deuxième concours national après celui de 2012 à Cournon : « C'est à côté, c'est l'occasion d'y aller, j’emmènerai douze Suffolk. Le but est de passer un bon moment et de montrer que l'on est toujours là, même si dix-sept béliers ont déjà été vendus à la ferme, sans bouger. L'année dernière, j'étais également prêt à y aller, les bêtes avaient été soignées pour ce rendez-vous, mais nous avions été prévenus, seulement quatre jours, avant que le concours n'allait pas avoir lieu. Cela avait été dur à accepter ».