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Assemblée générale du Gaby

«Le bio n’est plus un marché de niche»

Le 6 mars dernier s’est tenue l’Assemblée Générale du Groupement des Agrobiologistes de l’Yonne (Gaby), qui fêtait ses 40 ans en 2018, à Sauvigny-le-Bois (89).
Par Communiqué du Groupement des agrobiologistes de l’Yonne
«Le bio n’est plus un marché de niche»
La commune n’a pas été choisie au hasard : son maire, Didier Ides est lui même producteur biologique depuis 1981 et n’a pas attendu la loi Egalim pour introduire des produits biologiques dans sa cantine. «Nous avons réussi à intégrer près de 70% de produits bio et locaux dans nos repas» précise le maire «et on ne compte pas s’arrêter là».

Julien Bourgeois, polyculteur-éleveur en Puisaye et président du GABY, a précisé les chiffres encourageants de cette année 2018 : 85 conversions soit plus de 10 000 hectares : «le bio n’est plus un marché de niche et représente près de 10%  des exploitations dans l’Yonne, des chiffres supérieurs à la moyenne nationale» se félicite le président.

Fournir des produits bio aux collectivités
Ce temps fort de l’année est aussi le moment de faire le bilan de l’ensemble des actions et des projets portés et accompagnés par le réseau bio, le Gaby et Bio Bourgogne dans l’Yonne en 2018: 13 journées de formation bio, 6 tours de plaines, près d’une vingtaine de journées techniques et 3 GIEE accompagnés. Fort de son expérience technique, spécialisé dans le conseil et l’accompagnement de projets bio, Bio Bourgogne peut compter sur une équipe de conseillers répartis sur l’ensemble du territoire et sur l’ensemble des secteurs de production.

Même si certaines collectivités, à l’image de Sauvigny-le-bois, réussissent à introduire des produits bio dans leurs cantines, les groupements d’agriculteurs biologiques de Bourgogne et Franche-Comté ont fait le constat qu’il existait des freins à ce débouché pour les producteurs. C’est pourquoi la plateforme  logistique «Manger Bio Bourgogne Franche Comté» va très prochainement être créée. «L’objectif est de structurer l’offre, d’assurer la logistique et de promouvoir ces produits bio et locaux auprès des collectivités».  Interrogé sur agrilocal, un outil du Conseil Départemental qui va également très prochainement voir le jour, Vincent Lagré, animateur de la plateforme, confirme la complémentarité des deux structures : «la plateforme va permettre de structurer l’offre afin de répondre aux demandes qui peuvent être faites sur agrilocal».

Des variétés anciennes de blés
La deuxième partie de l’après-midi était consacrée aux variétés anciennes de blés. Hélène Montaz est venue présenter Graines de Noé, association dont l’objectif est de donner l’accès aux variétés libres de droits et de faire du lien entre les producteurs faisant ce travail de collection et de multiplication de ces variétés.
Un céréalier de Venoy a testé 8 semences paysannes cette année et voit déjà une différence entre ces variétés. «Chacune réagit différemment selon le terroir et les fermes» précise l’animatrice de Graines de Noé, il est donc indispensable pour l’agriculteur de prendre le temps de sélectionner les variétés les plus adaptées à son exploitation.
Vincent Lefèvre, céréalier à Saint Fargeau est également intervenu pour partager sa propre expérience : «mon intérêt pour les céréales anciennes est venu de la FAO qui a fait le constat en 2008 que trois quarts de la diversité génétique variétale des plantes cultivées avaient disparus».

Après 8 ans de multiplication et de sélection de sa première collection de 40 variétés différentes, et des tests de panification, le paysan a choisi d’investir dans un moulin et une meule de pierre pour valoriser ses blés en farine.