« Laissez la porte ouverte »
Depuis janvier, Benoît Adam a repris la ferme familiale située à Montapas, avec une inscription du cheptel au Herd Book Charolais (HBC) dans la foulée...
Benoît Adam, 24 ans, s'est installé au 1er janvier dernier en individuel en reprenant la ferme familiale, suite au départ en retraite de son père, Denis. Benoît est désormais à la tête de 236 ha (dont 70 ha de cultures : colza, blé, orge d'hiver), et de 120 vaches Charolaises inscrites au Herd-Book Charolais (HBC) cette année. D'ailleurs, Benoît participera au concours de Nevers (le 25 octobre au Marault) pour la première fois, avec 5 mâles de 10 mois, deux laitonnes et un taureau baptisé Sylvain.
Avant de détailler les raisons de sa participation à ce concours, il revient sur celles l'ayant incité à s'installer. Au départ, il souhaitait découvrir d'autres fermes en tant que technicien. « Mon père désirait prendre sa retraite, et donc laisser l'exploitation. Cela me semblait insoutenable de la voir partir dans d'autres mains, donc j'ai décidé de m'installer, ce qui dans tous les cas était l'objectif final de mon parcours professionnel. C'est simplement la chronologie qui s'est modifiée et accélérée ».
Passion et apprentissage
Sur son parcours d'installation en lui-même, il précise : « Cela demande du temps et de la patience car il manque toujours des documents. Au final, il m'a fallu un an pour en venir à bout. Avec du recul, il faut vraiment être motivé car ce parcours est complexe ». Il poursuit pour les jeunes, et moins jeunes, hésitants à faire ce pas : « Pour ceux qui sont vraiment animés par cette envie, je n'aurai qu'un conseil : n'hésitez pas car être agriculteur est le plus beau métier du monde. À mon sens, la passion est l'unique moteur possible pour faire cette profession, car il ne faut pas compter y trouver de la simplicité, de la reconnaissance ou encore une rémunération mirobolante… Pour ma part, j'ai toujours aimé travailler avec du vivant car je me sens libre et indépendant. En plus, on a la chance de pouvoir s'organiser comme on l'entend, mais cela suppose d'être soi-même très méthodique pour savoir précisément quoi faire chaque jour, malgré les imprévus constants ». Pour lui, si son installation a donc été un peu avancée, il pointe « je ne regrette rien car je découvre d'autres techniques et systèmes au travers de visites. Je ne connais pas tout et j'ai envie d'apprendre ».
Évolution pour l'avenir
Cette dynamique lui a permis de voir « du pâturage tournant ou encore des organisations de bâtiment intéressantes. À la suite de ces rencontres avec d'autres exploitants, j'ai d'ailleurs décidé d'implanter de la luzerne, cette année, afin de diminuer mon coût d'alimentation ». Pour rappel, Benoît fait faire ses cultures à façon car : « passer ma vie en tracteur ne m'intéresse pas. J'ai donc travaillé de concert avec l'entreprise afin de choisir le moment opportun pour l'implantation. J'essaye de trouver un équilibre, mais ce n'est pas toujours évident ». Plus précisément sur l'inscription du cheptel, il développe : « nous vendions pas mal de veaux non inscrits au travers de portes ouvertes que nous réalisions tous les ans à la ferme. Mais, comme il est de plus en plus complexe de déplacer les gens, et qu'en parallèle nous voulions nous ouvrir à une nouvelle clientèle, j'ai pensé que passer le cap de l'inscription était un bon levier pour nous faire connaître au travers des participations aux concours comme celui de Nevers. En plus, j'utilise les réseaux sociaux afin de mettre toutes les chances de mon côté ». Il ajoute ne pas être stressé pour le concours de Nevers car «dans tous les cas je suis content de participer. Je verrai bien si je ramène une plaque, mais même si cela n'est pas le cas, ça reste une expérience à vivre ». Il conclut : « pour réussir, je suis convaincu qu'il faut toujours laisser la porte ouverte au changement et aux évolutions, afin de s'adapter encore et toujours à tout ce qui constitue notre chemin de vie. D'ailleurs, même si je suis ravi de l'inscription du cheptel, je ne m'interdis pas de faire marche arrière si je ne m'y retrouve pas… ».
Des souvenirs marquants
Si le cheptel de Benoît Adam n'est inscrit que depuis 2025, il a déjà participé à des concours, non-inscrits. « Mon plus beau souvenir de concours date de 2021 où nous avions décroché un Super prix d'honneur à La Nocle-Maulaix en non inscrit. Toute la famille était là… Nous avons aussi eu un taureau qui a fait un Super prix d'honneur à Moulins (03), et là c'est le jingle et les applaudissements qui m'ont marqué».