Comme le rappelle Mathieu Calabre, l'animateur des 26 Jeunes agriculteurs à Dijon, [I]«On est JA de 18 à 35 ans»[i]. Une [I]«génération»[i] peut donc exister entre deux adhérents. A partir de là, il paraît difficile de dresser un seul et même profil. Regardons malgré tout les grandes caractéristiques des JA côte d'oriens.
[INTER]6% de femmes[inter]
Cette enquête porte sur les 19 cantons adhérents au réseau JA. Ces derniers représentent 291 jeunes agriculteurs. Au total, on ne dénombre que 18 jeunes femmes agricultrices (proportion de 6%). Deux d'entre elles président leur canton. Il s'agit de Lucie Poillot à Pouilly-en-Auxois et de Christelle Potier à Sombernon. Ce dernier canton est même le plus féminisé avec 4 filles (sur 20 adhérents, soit une proportion de 20%). Mais la moitié des cantons reste sans la moindre fille.
[INTER]38% de célibataires[inter]
Sur les 291 adhérents du réseau JA, on dénombre 111 célibataires. En rapport avec le célibat, les présidents des cantons se sont prononcés sur l'émission «L'amour est dans le pré» (voir ci-dessous). En ce qui concerne les loisirs, les jeunes agriculteurs partent de plus en plus en vacances. [I]«Les sociétés grandissent, on travaille à plusieurs et on peut donc s'arranger»[i] explique David Loret, président de Beaune.
[INTER]Le foot, le sport n°1[inter]
Les jeunes agriculteurs pratiquent peu de sport dans l'ensemble (22% des JA). Mais on trouve des footballeurs dans 16 des 19 cantons (ils sont 43 au total, soit près de 15% des JA). La palme revient au canton de Semur dont la moitié des adhérents pratique le foot. Le tennis et le rugby arrivent très loin derrière. Saint-Jean-de-Losne se distingue par ses tennismen et Genlis/Auxonne par ses rugbymen (près de la moitié des effectifs à chaque fois).
[INTER]24% de chasseurs[inter]
Il y a des chasseurs dans chaque canton.
Ils sont 69 au total (un JA sur quatre). C'est à Nuits/Gevrey et à Genlis/Auxonne que l'on trouve le plus de chasseurs (50% des adhérents). Curieusement, c'est également dans ces cantons que l'on retrouve le moins de célibataires (surtout à Nuits/Gevrey : 8%). Y aurait-il une corrélation entre la chasse et les filles?
"L'amour est dans le pré"
L'émission de la chaîne M6, qui réunit chaque lundi soir des agriculteurs célibataires, connaît un succès grandissant. La grande majorité des présidents des cantons regardent l'émission ou l'ont déjà regardée (84%). Un des 19 présidents a même failli participer. Il s'agit d'Etienne Briot, de Saint-Jean-de-Losne. [I]«J'ai été contacté par l'équipe organisatrice»[i] raconte Etienne, [I]«c'était au tout début de l'émission. On m'avait appelé par rapport au site internet des JA que nous avions créé. Finalement j'avais refusé la proposition. Je venais de faire connaissance avec ma copine!»[i].
[INTER]Une émission marrante, mais....[inter]
La quasi-totalité des JA interrogés considèrent cette émission comme «marrante» et «rigolote». Pour Christelle Potier (Sombernon), [I]«C'est bien pour les célibataires, il y en a beaucoup dans l'agriculture»[i]. Pour David Loret (Beaune), [I]«àa parle des agriculteurs, c'est donc une bonne chose»[i]. Mais les critiques sont assez nombreuses. Pour Didier Robin (Aignay/Baigneux), «Cette émission est sympa mais nous marginalise un peu. On ne voit qu'une partie des agriculteurs. C'est comme si, dans une cité, on ne voyait que des gens en difficulté». Pour Cédric Bazin (Nolay), [I]«L'image donnée des agriculteurs est inexacte». Pour Arnaud Parfait (Arnay-le-Duc), le panel d'agriculteurs «n'est pas très représentatif du monde agricole»[i]. Cyril Fleury (Seurre) pense qu'[I]«on se moque un peu de la campagne»[i], malgré le côté [I]«sympa»[i] de l'émission.
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L'agriculture dans 10 ans
A l'image de Thierry Jacquenet (Venarey), les présidents des JA espèrent une agriculture «plus florissante». Les inquiétudes actuelles pèsent dans leurs pronostics : Cyril Pautet (Genlis/Auxonne) voit l'avenir plutôt [I]«mal»[i]. Sébastien Tursin (Saulieu/Liernais) s'inquiète que [I]«tout augmente, sauf ce que l'on vend. àa va bien finir par coincer»[i]. Mais se prononcer reste difficile. Charles Virely (Bligny-sur-Ouche) ne sait pas quoi répondre : [I]«Je n'en ai aucune idée vu le rythme que connaît aujourd'hui l'agriculture»[i]. Pour Christophe Calmelet (Dijon), beaucoup de choses se joueront au niveau mondial, les besoins alimentaires dicteront l'orientation de l'agriculture. Jean-Paul Taillandier (Is/Selongey) met en avant la réforme de 2013 qu'il juge [I]«plus que déterminante»[i] pour le paysage agricole de demain. Nicolas Gueneau (Semur) voit un contexte [I]«tendu»[i] : [I]«Il va falloir nourrir plus de monde et vivre de son travail. Les aides Pac vont baisser : il va bien falloir que les prix de vente augmentent. Je suis malgré tout optimiste, il y aura toujours besoin de l'agriculture»[i]. Pour Etienne Briot (Saint-Jean), [I]«àa sera très dur. Il faudra être davantage passionné pour faire ce métier. J'ai un petit garçon : je ne le forcerai pas à devenir agriculteur s'il n'a pas cette passion!»[i]. Le Nolaytois Cédric Bazin s'inquiète de la taille grandissante des sociétés : [I]«Les jeunes ne pourront plus les reprendre...»[i]. Cyril Fleury (Seurre) parle d'un travail de bureaucratie encore plus important. Quant à Jean-Yves Salin (Fontaine/Mirebeau), il pense que les restrictions environnementales seront multipliées : [I]«Il y aura moins de produits utilisés et le désherbage mécanique va se développer»[i]. De même que Nicolas Joigneault (Nuits/Gevrey) : [I]«La sensibilisation à l'écologie sera sans doute plus importante»[i].
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