« Encourageant » et « exceptionnel »
L'élevage ovin Nivernais était représenté, lors du Salon de l'agriculture par Michel Clément (Mouton Charollais) et le Gaec des Aubus (Berrichon du Cher).

Pour la 61e édition du Salon International de l'agriculture (SIA), la Nièvre était représentée pour les Moutons Charollais par Michel Clément (Cossaye) et, pour les Berrichons du Cher, par le Gaec des Aubus (à Germenay). Ainsi, si les deux élevages sont issus du même département, ils n'ont pas un nombre identique de sélections au SIA. En effet, Michel Clément comptabilise 27 sélections et les associés du Gaec (Véronique et Rodolphe Clément de Givry) deux sélections – avec une première participation en 2024. Malgré tout les distinctions sont là, puisque Michel Clément a décroché, les 2e et 3e places en « béliers adultes 1re section » du Concours général agricole en race Mouton Charollais. Le Gaec des Aubus, pour sa part, s'est distingué pour les Berrichons du Cher avec la 2e place en « mâles 2e section tondus », les 3e et 4e places en « mâles 1re section Apt. Laine », la 4e place en « mâles 1re section tondus », la 5e et 6e place en « mâles 1re section laine ».
Valorisation de la génétique
Michel Clément réagit : « Monter à Paris est exceptionnel, peu importe si l'on remporte une plaque » tout en précisant en souriant : « cela dit je n'aime pas perdre. Et, je vous assure qu'à 77 ans je serais mieux dans mon lit qu'à Paris, si je n'étais pas habité par cette passion du Mouton Charollais ». Si pour Michel Clément l'élevage est plus « une passion inexplicable » qu'une « véritable profession », il rebondit sur le travail génétique nécessaire : « Aujourd'hui, le Mouton Charollais est à son apogée. À mon sens, on ne peut pas faire mieux que ce qui est proposé actuellement ». Du côté du Gaec, les associés partagent : « rien que de participer est très encourageant car cela veut dire que nos choix génétiques sont sur la bonne voie. Cela étant, il est nécessaire de se comparer aux autres pour chercher l'évolution. On finit toujours par y arriver, il faut persévérer. Et, les concours sont un lieu propice pour se positionner ». En parallèle, Véronique et Rodolphe Clément de Givry détaillent : « Cet événement offre une ouverture vers le monde. Preuve en est, cette année, nous avons eu un contact commercial Hongrois ! ». Toujours pour la commercialisation, ils évoquent la tenue de la « vente Prestige » des béliers, le mercredi 26 février : « Cela donne encore plus de la visibilité à nos élevages et teinte le Salon d'une dimension très professionnelle ».
Acte manqué ?
Malgré cet enthousiasme, ils regrettent que certains points n'aient pas été, ou peu, abordés durant le SIA : « Les élevages ovins et bovins subissent la prédation et les pressions sanitaires… et ces problématiques ne sont pas expliquées au grand public alors qu'elles sont le quotidien de la fameuse « ferme France ». Après, nous avons bien conscience que seuls les politiques ont un pouvoir, et franchement au vu de la situation – notamment pour la prédation – dans la Nièvre, nous nous demandons ce qu'ils font. Ce n'est pas quand il n'y aura plus d'éleveurs ovins dans le département qu'il faudra s'en préoccuper ». Pour Michel Clément, cette question est littéralement : « un scandale ! Comment envisager un avenir pour notre système de production et pour les jeunes dans ces conditions ? C'est encore plus problématique lorsque l'on constate que même avec des prix de vente qui n'ont jamais été aussi élevés les jeunes sont frileux à se lancer dans cette voie ». Véronique et Rodolphe Clément de Givry poursuivent : « les jeunes qui veulent s'installer sont passionnés mais il ne faudrait pas qu'ils se désespèrent face à l'inaction de certains pour ces questions ».
Pour rappel, afin d'épauler un peu les projets d'installations, la « vente Prestige » du SIA s'est clôturée par une levée de fonds interactive organisée par le Groupement d'intérêts économiques (GIE) Ovins du Centre-Ouest. Patrick Soury, président de la section ovine d'Interbev, vice-président de la Fédération nationale ovine (FNO), ainsi qu'éleveur ovins et bovins en Charente, souligne pour l'occasion : « le renouvellement se fera en créant une dynamique. Et, la dynamique nous sommes en train de la créer ! ». Michel Clément conclut : « tous les métiers sont compliqués et l'élevage a ses contraintes. Mais, je reste persuadé qu'il a un avenir ».
Retrouvez la retransmission vidéo de la vente prestige sur www.agribourgogne.net
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