Des problèmes de réseau ?
La FDSEA21 a recensé une vingtaine de centrales photovoltaïques qui ne produisaient pas à leurs pleins potentiels. Certaines raisons ont été identifiées.
Des baisses de production jusqu'à -33%, ça fait mal. Plusieurs Côte-d'oriens en ont fait les frais ou le subissent encore aujourd'hui. La FDSEA s'est emparée de cette problématique pour en connaître les raisons. Depuis quelques temps, il se murmurait que le problème venait des réseaux, pas toujours parfaitement calibrés pour adsorber toute cette nouvelle électricité. « C'est en partie vrai, certains réseaux sont vieillissants et pas toujours adaptés pour assurer nos injections », fait remarquer Antoine Carré, agriculteur à Verrey-sous-Salmaise. En réalité, de multiples facteurs peuvent expliquer ces baisses de production, comme l'explique le président de la FDSEA : « nous avons rencontré des professionnels du secteur pour nous aiguiller... Certains cas ont été solutionnés par un simple réglage au niveau de la prise du transformateur. Il existe trois réglages différents, qui viennent augmenter ou réduire les tensions. La donne est différente selon si l'on se trouve en début ou en bout de ligne... Des onduleurs se mettent à disjoncter quand tout n'est pas parfaitement réglé : ils le font souvent lors des pics de production, avant de se reconnecter en fin de journée. Il faut être attentif pour détecter d'éventuels dysfonctionnements. De mauvais réglages peuvent faire griller des appareils électroménagers, cela doit nous alerter ». Antoine Carré prévient ses homologues agriculteurs : « cette manipulation autour de la prise du transformateur, réalisée par Énedis, ne prend que quelques secondes, au pire une minute, mais en amont, Énedis doit suivre une procédure qui peut nécessiter plusieurs mois d'attente... Par exemple, si le transformateur est au centre d'un village, tous les habitants doivent être informés de la coupure d'électricité deux mois à l'avance ».
« Mêler les politiques »
Le Côte-d'orien ajoute une autre explication sur d'éventuelles baisses de production : « des travaux s'enchaînent sur les lignes depuis un petit moment. Cela peut amplifier les problèmes rencontrés car les réseaux peuvent se retrouver davantage surchargés quand l'électricité est envoyée ailleurs, le temps que ces travaux soient effectués. Sur ce point, il est difficile de reprocher quelque chose à Énedis, qui nous a fait part de son objectif de renforcer et de restructurer les installations à l'horizon 2030 ». Le président de la FDSEA demande toutefois la « meilleure anticipation possible » de la part des opérateurs : « beaucoup de projets sont en route dans nos campagnes, les dysfonctionnements sont donc amenés à se multiplier si rien n'est étudié en amont. Ces baisses de production dépassent parfois le niveau de l'annuité à rembourser, c'est donc très important... Ce dossier est très complexe, Énedis le reconnaît. À nous d'être force de propositions dans ce domaine, nous devons mêler les politiques dans les réflexions ».
