FDSEA
Des nouvelles d’Écophyto
Lancé en 2008 dans le cadre du Grenelle de l’environnement, le plan Écophyto avait pour objectif de diminuer de moitié l’usage de pesticides d’ici 2018. A mi-parcours, le ministre de l’Agriculture vient de faire état, non pas d’une baisse, mais d’une hausse de 10% de l’usage de produits phytosanitaires. Stéphane Le Foll veut maintenir le cap, mais en se donnant plus de temps.
L’objectif est toujours de réduire l’utilisation des pesticides de 50% mais à horizon 2025. Pour Fabrice Genin, troisième vice-président de la FDSEA et président de la commission économique du syndicat, les agriculteurs ne sont «pas plus avancés» avec ce report de calendrier : «Ce qui est annoncé est dans la parfaite continuité du premier plan, c’est la même chose, le ministre réinvente donc l’eau tiède... Il y a deux phases dans ce qu’il propose. La première vise une réduction de 25% d’ici 2020 par l’utilisation de leviers techniques. Or, ces derniers sont strictement les mêmes que l’on utilise depuis dix ans, c’est-à-dire la modulation de doses, les itinéraires techniques innovants, l’agro-équipement et la formation des agriculteurs. Si ces leviers permettaient de réduire d’encore 25% l’usage des produits phytosanitaires, on le saurait depuis longtemps. La deuxième phase du plan vise une réduction de 50% d’ici 2025, basée cette fois-ci sur le changement de systèmes d’exploitation. Il faudrait alors réintroduire des cultures légumineuses et/ou des productions d’herbe. Pour que cela fonctionne, il faudrait que le secteur animal y trouve son compte. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Tant qu’il n’y aura pas de valorisation, il n’y aura pas d’intérêts économiques, y compris pour les producteurs céréaliers. La notion de compétitivité est totalement absente de son discours, c’est incroyable... Ce n’est pas un plan ou une mesure saupoudrée d’argent public qui permettra ce changement de système d’exploitation, seul un signal économique de rentabilité orientera les agriculteurs vers de nouvelles pratiques».