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Action syndicale à Montigny-sur-Aube

Des agriculteurs très remontés

La FDSEA et les JA ont de nouveau manifesté contre la présence de terres agricoles dans le cœur du futur parc national en Haute Côte d’Or.

Par Aurélien Genest
Des agriculteurs très remontés
Thierry Ronot et Fabrice Faivre devant la foule de manifestants,
mardi 30 septembre à Montigny.

Ils le disent et le répètent sans cesse : ils ne veulent pas que leurs terres soient incluent dans la zone de cœur du futur parc des forêts de Champagne-Bourgogne. Mardi 30 septembre, les agriculteurs de Côte d’Or et de Haute-Marne se sont une nouvelle fois mobilisés.

Le rendez-vous était donné devant la salle des fêtes de Montigny-sur-Aube où allait se dérouler l’assemblée générale du GIP du parc national. «On nous fait de belles promesses, mais nous préférons des écrits avec un contrat noir sur blanc. On sait bien qu’il y aura des contraintes en zone de cœur. Une fois que cette zone sera tracée, on ne pourra plus du tout en sortir» avertit Thierry Ronot, membre du bureau de la FDSEA et du GIP.

Les agriculteurs ont demandé le retour du projet initial, dans lequel seules les forêts domaniales étaient concernées. «Qu’on laisse les gens faire ce qu’ils veulent chez eux, ou que l’on propose une rentrée dans le cœur sous la forme d’un volontariat. Nous ne voulons pas être dirigés par un décret écrit depuis Paris. Il faudrait que le staff du GIP prenne conscience que les gens du territoire ne sont pas d’accord avec eux. Je n’ai jamais vu une telle mobilisation à Montigny» poursuit Thierry Ronot. Pour rappel, le syndicalisme FDSEA-JA accompagné de la Chambre d’agriculture intensifie son action en nouant des partenariats avec les forestiers, rencontrant les politiques et sensibilisant entre autre les élus des communes, afin de rallier un noyau dur d’acteurs à leur position.

Mais qu’en est-il réellement ?

Vincent Renault, jeune agriculteur de haute Côte d’Or, évoque les résultats du vote de cette assemblée générale, qui avait pour objectif de «valider la prise en considération du projet» : «629 droits de vote, répartis entre l’Etat, les collectivités territoriales et la société civile sont distribués à l’assemblée générale du GIP. Mardi 30 septembre, se sont 562 droits de vote qui étaient représentés à Montigny-sur-Aube, pour cette « étape importante » comme annoncés par les décideurs du GIP. Notre mobilisation a-t-elle eu un impact sur le résultat du vote ? A première vue, pas forcément : 432 votes oui, 76 votes non et 54 abstentions. Soit environ 77% d’avis favorable au projet tel qu’il est aujourd’hui présenté. En analysant les résultats en détail, le vote en faveur du Parc national est beaucoup plus mitigé. En effet, pour les porteurs du projet «l’assemblée générale du GIP est l’expression du territoire appelé à composer le futur parc national». Quand l’on sait que l’Etat, donc le Ministère de l’Environnement, représente plus de 30% des voix, difficile de croire à une réelle représentativité du territoire. Qu’en est-il lorsque l’on fait abstraction des voix de l’Etat et que l’on se focalise uniquement sur les acteurs du territoire, collectivités territoriales et société civile) ? 433 droits de vote au total, 366 droits de vote représentés lors de l’AG du 30 septembre, 64% de vote favorable (236 voix), 21% de vote négatif (76 voix) , 15% d’abstention (54 voix). Lorsqu’un projet de cette envergure, qui doit en théorie être co-construit en partenariat étroit avec l’ensemble des acteurs du territoire, ne recueille que 64% de vote favorable, il est légitime de s’interroger sur sa réelle appropriation par les collectivités territoriales et la société civile. Pour la FDSEA et les JA, le résultat du vote du 30 septembre est représentatif des dysfonctionnements actuels du GIP en matière de gouvernance. Nous ne pourrons cautionner un « passage en force » du projet.  C’est pourquoi, notre mobilisation se poursuit. Nous appelons donc l’ensemble des acteurs participant à la consultation institutionnelle locale dans les deux mois à venir, à évaluer objectivement tous les éléments et à lever l’ensemble des incohérences avant de se positionner définitivement sur le projet de futur Parc National».