De belles ventes et un anniversaire à Decize
La 48e foire nationale des reproducteurs ovins de Decize, dans la Nièvre, a tenu toutes ses promesses en termes de ventes d'animaux. Elle fut aussi l'occasion de célébrer l'anniversaire de l'introduction en France de la race Soutdown par un local : le comte Charles de Bouillé.
On en avait perdu l'habitude : après des jours caniculaires, la pluie qui aura marqué une bonne part du déroulement de la foire nationale des reproducteurs ovins, à Decize, dans la Nièvre, le 19 août, n'aura découragé personne. Bien au contraire, cette eau tombée du ciel était vraiment, ce jour-là, prise pour ce qu'elle était : un bienfait de la nature, pour lequel animaux et hommes ne pouvaient que se réjouir. À la Pointe des Halles, sur ce joli site où se rejoignent la Loire et l'Aron, 210 ovins étaient rassemblés.
Venus de cinq départements
La foire de Decize est un rendez-vous important de l'élevage ovin français. Ici se croisent, se rencontrent et échangent des éleveurs nivernais, mais aussi côte-d'oriens, saône-et-loiriens, du Cher, de l'Allier ou de la Creuse. Chaque année se vendent ici entre 70 et 80 béliers, rappelle Christophe Rainon conseiller en élevage ovin à la Chambre d'agriculture de la Nièvre et en charge de l'organisation de l'évènement depuis 2008. Un événement par ailleurs présidé par l'éleveuse nivernaise Claudie Vilaine. L'édition 2025 n'aura pas dérogé à la règle avec 71 béliers commercialisés. « On privilégie la qualité, précisait Christophe Rainon, et les éleveurs présents sont, au minimum, en contrôle de performances officiel. C'est le gage d'un certain niveau génétique et d'une qualité sanitaire des animaux. » Par ailleurs, de nombreux éleveurs présents étaient aussi adhérents à un organisme de sélection.
Classement sur ascendance
Sur place, il était possible, pour les acheteurs, de disposer d'informations précieuses aptes à les orienter dans leurs éventuelles acquisitions telles que les comparaisons des index valeur laitière-prolificité, importants pour les futures agnelles issues de ces béliers et dans un objectif d'amélioration génétique de son cheptel. Decize, c'est donc du sérieux ! L'évènement du 19 août donnait également lieu à un classement sur ascendance des animaux (voir résultats en encadré) : les dix meilleurs béliers, toutes races confondues selon les index valeur laitière et prolificité de leurs mères.
Soutdown, le mouton « accordéon »
À l'occasion du 170e anniversaire de l'introduction de la race britannique Southdown en France, par le comte Charles de Bouillé, sur la commune nivernaise de Saint-Parize-le-Chatel, une présentation d'animaux de cette race était organisée à Decize. Les explications qui accompagnaient cette présentation étaient données par David Tourte, éleveur de Southdown et d'Île-de-France en Seine-et-Marne. Président de l'association française des Southdown, David Tourte rappelait donc que l'introduction de cette race remontait à l'exposition universelle de Paris en 1855. « Le plus grand atout du Southdown, précisait David Tourte, c'est sa qualité de viande, exceptionnelle. Aucune race en France ne peut l'égaler. En revanche elle a aussi des points faibles : sa croissance est plus lente que des races standards. » L'éleveur qualifie aussi cette race de « mouton accordéon » dans la mesure où sa rusticité le rend apte à s'adapter à des conditions difficiles. « Il s'adapte à la sécheresse, tape dans ses réserves, et dès qu'il y a de l'herbe il reprend, sans avoir besoin de complémentation. Avec le souci d'autonomie alimentaire croissant que l'on a aujourd'hui dans les élevages, c'est une qualité intéressante. » L'éleveur de Seine-et-Marne travaille avec des bouchers de Rungis qui il parvient à valoriser des agneaux à des prix qu'il qualifie « d'exceptionnel ». La race Southdown reste néanmoins assez marginale en France avec seulement 600 brebis. Elle est toutefois appréciée dans les croisements puisqu'elle est porteuse de très bonnes conformations. Le Southdown sera la race ovine mise à l'honneur lors du prochain Sommet de l'Élevage, en octobre à Cournon d'Auvergne.
Classement des béliers par ascendance
-1er : Gaec Meloux, Charollais (Allier)
-2e : Gaec Brocard, Texel (Saône-et-Loire)
-3e : Olivier Albert, Texel (Nièvre)
-4e : élevage Bonnot, Charollais (Saône-et-Loire)
-5e : Gaec Marion, Charollais (Nièvre)
-6e : Gaec de Bouard, Texel (Nièvre)
-7e : Michel Clément, Charollais (Nièvre)
-8e : Gaec des Plots, Charollais (Nièvre)
-9e : EARL Jean-Louis Fournier, Île-de-France (Côte-d'Or)
-10e : Charles Méténier, Charmoise (Allier)
