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Fromages

Comment va l'Époisses ?

Le syndicat de défense de l'Époisses a tenu son assemblée début mars à Baigneux-les-Juifs. L'occasion d'échanger avec Alain Bartkowiez, son président.

Par AG
Comment va l'Époisses ?
Alain Bartkowiez et l'animatrice Alexandra Jacquot entourent ici Alain Terrillon, un nouvel adhérent.

À la question servant de titre à cet article, Alain Bartkowiez répond aussitôt par du positif : « Écoutez, cela va plutôt bien ! La production laitière est en progression malgré la météo que nous avons eue. La production fromagère et les ventes, elles, se maintiennent à des niveaux corrects ». Plus de 22 millions de litres (+4 %) ont été produits en 2024 chez les 40 exploitations de la filière (30 en Côte-d'Or, les dix autres en Haute-Marne). Sur cette même année écoulée, exactement 1 457 tonnes de fromages ont été commercialisées. « Les consommateurs continuent de plébisciter l'Époisses, et deux points nous ravissent : nous assistons à un rajeunissement de la moyenne d'âge de la clientèle et notre fromage n'est plus uniquement consommé en périodes de fêtes : il l'est désormais toute l'année, y compris en été », informe l'éleveur d'Origny-sur-Seine.

On y arrive

Les prix payés aux producteurs sont eux aussi dans une bonne moyenne, grâce à des discussions permanentes avec les fromageries. Les chiffres présentés par CER France lors de cette assemblée font ressortir un prix de vente supérieur au prix de revient, de l'ordre d'une vingtaine d'euros (534 euros/1 000 litres contre 512, avec une rémunération du travail basée sur 2 Smic). « L'équilibre est plutôt bon. Nous avons toujours des disparités selon les exploitations mais tout de même : cette période est plus propice qu'un temps », ajoute Alain Bartkowiez. En 2025, le syndicat de défense de l'Époisses va continuer ses différents travaux engagés, notamment dans la thématique des coûts de production : « leur suivi est permanent, l'idée est d'être le plus réactif possible et le plus proche de la réalité. Cela permet de rendre plus sereines les discussions entre les producteurs et les fromageries ».

Renouvellement assuré

La filière suscite de l'intérêt, y compris chez les jeunes, et les départs en retraite ou cessations se comblent petit à petit avec des exploitations nouvelles accréditées. D'autres questionnent le syndicat pour leur future orientation. Alain Terrillon, qui prenait part à cette réunion, est justement l'un des nouveaux éleveurs agréés. Cet homme domicilié à Griselles près de Laignes partage avec nous sa satisfaction d'entrer dans l'AOP Époisses : « En faire partie est une grande fierté, cette adhésion sécurise notre avenir de producteur de lait. Travailler avec un transformateur en local nous donne de la lisibilité et évite bien des inquiétudes si je fais référence aux dernières actualités de Lactalis, qui va laisser bon nombre de producteurs de côté. J'y vois également une valorisation économique supplémentaire et plus globalement, une valorisation de notre travail au quotidien. J'ai 52 ans et un fils qui se voit à moyen terme sur la ferme familiale, je pourrai lui transmettre un outil digne de ce nom ». Alain Terrillon n'aura changé que « quelques éléments » dans ses pratiques pour respecter le cahier des charges de l'AOP : « j'ai arrêté le soja OGM, je me suis libéré de mes quelques Prim'Holstein et j'augmente le pâturage ainsi que la part d'herbe dans les rations distribuées à mon troupeau ».