1 000 bénévoles à trouver
À 100 jours de la grande fête viticole bourguignonne, l’effervescence monte dans les trois villages de l’appellation Maranges. Réunis à Cheilly-lès-Maranges mi-octobre, les organisateurs de la Saint-Vincent Tournante, programmée les 24 et 25 janvier 2026, font ce constat : il manque encore près de 1 000 bénévoles pour faire de cette édition une réussite.
« Je crois qu’on est montés dans le TGV et qu’on redescendra le 24 janvier », constatait Marion Duchemin, présidente du comité d’organisation de la Saint-Vincent tournante 2026. Cette image d’un train lancé à vive allure résume bien l’état d’esprit du moment : les dernières semaines seront intenses, mais la dynamique est bien là. Le comité d’organisation a déjà abattu un travail colossal. « Nous étions voisins, confrères, amis… nous sommes aujourd’hui une équipe, une vraie », a poursuivi Marion Duchemin. « Notre ambition est de mettre en lumière la beauté de nos villages, le charme de nos vins et l’accueil franc et sincère des Maranges ». Cette Saint-Vincent Tournante de Saône-et-Loire fera vibrer les trois communes de l’appellation : Cheilly-lès-Maranges, Dezize-lès-Maranges et Sampigny-lès-Maranges. L’événement s’annonce comme un grand moment de fête populaire, fidèle à l’esprit de la Bourgogne viticole. Le thème retenu – « Les Maranges en musique » – colorera chaque village d’une ambiance différente : le jazz à Cheilly, le disco à Dezize, le rock à Sampigny. Les ateliers de bénévoles s’activent depuis des mois pour donner vie à ces décors : plus de 100 lieux à habiller, 250 000 fleurs en papier à réaliser et coller, des structures monumentales comme un saxo géant, un Saint-Vincent de six mètres ou une boule à facettes de plusieurs mètres de diamètre. « On voit déjà l’effervescence dans les villages : certains nettoient leur cour, d’autres montent sur les échelles pour poser les premières décorations… Cette fois, on y est ! » s’est réjouie la présidente du comité.
Vaste programme
Le week-end débutera par le défilé des Sociétés de Saint-Vincent venues de toute la Bourgogne, une procession réunissant 82 bannières et 700 participants. Deux messes simultanées seront célébrées à Cheilly et Dezize, avant les intronisations de « vieux » vignerons par la Confrérie des Chevaliers du Tastevin à Sampigny-lès-Maranges. Côté caveaux, quinze espaces de dégustation répartis sur les trois villages proposeront les sept cuvées collectives élaborées spécialement pour l’occasion : trois rouges (Maranges 2018 et 2020, Maranges 1er Cru 2018) et quatre blancs (Maranges 2022, 2023, 2024, et un bourgogne Hautes-Côtes de Beaune 2023). En tout, près de 15 000 bouteilles issues de raisins donnés par une soixantaine de vignerons seront dégustées pendant les deux jours. Le verre officiel arbore une élégante ligne rouge sur la jambe. Il est disponible à l’unité (8 €) ou en coffret (40 €). Le kit de dégustation, comprenant le verre sérigraphié, un porte-verre, un livret et huit tickets, est vendu 20 € en prévente sur le site www.saintvincent2026.fr et 25 € sur place.
La commission sécurité a détaillé une organisation millimétrée : plusieurs parkings relais, un réseau de navettes (de 7 heures à 18 heures), et même deux parcs à vélos. Des restrictions de circulation seront mises en place dans la vallée pour fluidifier les accès. Côté restauration, 45 stands répartis dans les trois villages proposeront une offre locale, simple et généreuse, avec une attention particulière à la vaisselle compostable et au tri des déchets. Un grand banquet gastronomique aura lieu le samedi soir au Palais des Congrès de Beaune, orchestré par trois chefs bourguignons renommés : Éric Pras (Maison Lameloise), Marie Simon (pâtissière, championne du monde 2018) et la Maison Hus de Meursault.
Une aventure collective
Si les décorations prennent forme et que la programmation s’affine, le défi majeur reste humain. À ce jour, 457 bénévoles se sont inscrits pour encadrer les animations, la logistique, la restauration et la sécurité. Il en faudrait près de 1 500 pour assurer le bon déroulement de la fête. « Être bénévole, c’est bien plus qu’aider : c’est participer à une aventure collective unique », a insisté la responsable de la commission bénévoles, remerciant les volontaires déjà engagés. Chaque bénévole sera doté d’un kit spécifique : une veste chaude sans manches, un bonnet, un kit de dégustation et une lunch box composée de produits locaux. Des espaces d’accueil chauffés et des bases de vie seront installés dans chaque village.
Près de trente ans après une première Saint-Vincent Tournante restée dans les mémoires (1997, record de 110 000 visiteurs), les Maranges s’apprêtent à renouer avec leur héritage viticole et collectif. Les organisateurs, les vignerons et les bénévoles veulent en faire une édition à la fois authentique, festive et responsable, fidèle à l’image d’une Bourgogne accueillante et fière de ses racines. Dans la vallée, chacun le sait : les 100 jours à venir seront décisifs. « C’est un peu notre tic-tac final, a glissé Marion Duchemin. Chaque soirée, chaque réunion, chaque fleur collée compte désormais ».