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Accueil à la ferme

À la découverte des fermes pédagogiques de l’Yonne

Six fermes du réseau Bienvenue à la ferme ont ouvert leurs portes au jeune - et moins jeune - public dans l’Yonne. Découvrez l’origine de ces projets et leurs spécificités au travers de deux portraits de fermes pédagogiques : La ferme de Flo’ et la Ferme de Rosny.
Par Orianne Mouton
À la découverte des fermes pédagogiques de l’Yonne
La ferme de Rosny Frédéric Canler se spécialise en médiation animale avec ses ânes et des enfants et adultes en situation de handicap.
« Le bien-être, le bien-vivre et le bien manger, dans le respect de tous et de chacun ». Telle est la devise de la Ferme de Flo’, véritable arche de Noé à Évry, au nord de Sens. Florence et Bruno Pouteau exploitent 180 ha en agriculture raisonnée, et reçoivent des groupes de petits et grands curieux toute l’année depuis 7 ans. La ferme pédagogique est partie d’une conviction profonde du couple : « On croit en l’agrotourisme, il y a un manque de lien à l’agriculture qui crée un véritable fossé entre ce que l’on a dans l’assiette et ce qu’on imagine… ». C’est d’ailleurs le message que Florence souhaite faire passer à ses visiteurs « Malheureusement, il n’y a plus de respect pour ce qu’il y a dans nos assiettes. Pour moi, la nourriture est le véritable trésor, et j’essaie d’expliquer d’où il vient ». Pour cela, la ferme pédagogique accueille des groupes scolaires en proposant de nombreuses thématiques comme la biodiversité, l’agriculture raisonnée ou encore la chaîne alimentaire. Mis à part les scolaires, tout le monde peut venir visiter la ferme, en groupe, en famille ou en individuel, sur réservation. Pour que l’immersion à la ferme soit complète, Florence et Bruno ont récemment ouvert quatre chambres d’hôtes et un gîte, et sont la vitrine du Drive fermier du Sénonais : les visiteurs peuvent déguster et acheter les produits des fermes environnantes. Et quand ce n’est pas le public qui vient à la ferme, la ferme de Flo’ vient au public en amenant les animaux et le matériel pédagogique sur des événements. Florence Pouteau le concède, il y a de nombreuses activités sur la ferme, et d’autres idées sont à venir. « C’est très chronophage. Ça nous plaît vraiment, mais la diversification a nécessité un investissement important et l’accueil n’est pas forcément très rémunérateur, au prorata du temps passé. On pense souvent que la diversification rapporte, mais il ne faut pas négliger l’investissement ».

Médiation animale à la ferme de Rosny
« J’ai toujours eu ce projet dans un coin de ma tête » raconte Frédéric Canler, qui a exercé de nombreux métiers avant de reprendre une ferme en 2009 avec sa femme Sophie. La ferme de Rosny est née, à Chaumont-sur-Yonne, au nord de Sens. L’exploitation de maraîchage biologique utilise la traction animale, et respecte les principes de biodynamie et permaculture. La commercialisation se fait via des paniers de légumes pour les Amap, mais l’activité la plus importante aux yeux de Frédéric est l’accueil du public « Quand j’ai racheté la ferme, c’était vraiment essentiel pour moi d’accueillir du monde. J’aime la nature, et malheureusement les gens s’en coupent ! Il faut transmettre la connaissance et l’amour de la nature ».
L’ex-comptable présente la ferme de Rosny à tous les types de groupes à travers la découverte des champs, du métier de maraîcher, de la vie du sol et ainsi de suite en fonction des questions des visiteurs… Frédéric a mis un point d’honneur à faire correspondre la visite de sa ferme au programme scolaire « Mon épouse est enseignante, et nos copains instit’ nous ont aidé à créer quelque chose qui corresponde au programme scolaire ». Pendant l’été, la ferme a les aménagements nécessaires pour proposer du camping aux centres de loisirs, avec activités autour des animaux. L’accueil pédagogique n’est pourtant plus l’activité principale de Frédéric, qui a découvert sa vocation grâce à une visiteuse travaillant dans un centre pour enfants en situation de handicap et qui a voulu amener ses pensionnaires. « Ils ont fini par venir chaque semaine ! Il y avait un bon contact, et beaucoup de choses à faire avec les animaux ». Depuis ce jour, Frédéric se forme au moins une fois par an sur le handicap et le comportement des animaux, principalement des ânes. Il accueille des groupes allant jusqu’à cinq personnes sur plusieurs séances, après étude de chacun des cas et préparation des programmes d’exercices avec les professionnels. « Le contact avec les animaux est bénéfique sur les personnes présentant des troubles du comportement, et il permet de les faire progresser. Par exemple, pour une personne avec une motricité de la main réduite, brosser un âne demande de nombreux efforts et fait progresser le patient dans la bonne humeur, sans qu’il se rende compte qu’il travaille ! ».