J'veux du local

Une première association

Dans le cadre de la foire-concours de Prémery du 12 novembre (voir TDB n ° 1759), se tenait un marché de producteurs estampillés « J’veux du local ». Une première qui semble « avoir du sens » pour la dizaine de participants, comme le souligne Jean-Louis Rouez, producteur à Champvoux (huile, farine, noix décortiquées, graines, etc.). « J’ai l’habitude de participer à des marchés et des événements quand on me le propose. Pour moi, il est indispensable de répondre à ces invitations. Nous devons nous serrer les coudes car nous rencontrons finalement les mêmes problématiques notamment sur la rémunération. De plus, les événements comme la foire-concours de Prémery, sont des moments pour défendre la ruralité, car il ne faut pas oublier que c’est le cœur de notre pays et c’est lui qui nourrit les gens toute l’année ».

Logique de terrain

Pour Jean-Louis Rouez le principe de « J’veux du local » a toute sa place dans le paysage nivernais. « Le concept permet de revenir à une certaine logique : s’approvisionner au plus près. Mine de rien, cela a de nombreuses conséquences sur la vie locale, économiquement et socialement. En plus, nous avons des productions tellement variées dans la Nièvre, que je me demande pourquoi aller ailleurs faire ses courses ? Je peux entendre la question du prix pour les clients, mais une fois qu’on explique nos coûts de production et la qualité derrière chaque produit, ils sont prêts à mettre quelques euros supplémentaires pour acheter, dans la majorité des cas. Pour faire connaître tout cela, nous avons, nous exploitants agricoles, notre part de communication à faire, mais il y a aussi des gens qui sont là pour nous épauler, à l’image de Clémence Guillaumet, conseillère diversification à la Chambre d’agriculture de la Nièvre ». Pour Clémence Guillaumet, « la tenue de ce marché durant la foire-concours est naturelle. Cela permet de balayer l’agriculture, de la production à l’assiette, et de rappeler le savoir-faire de notre département en la matière. De plus, la présence des professionnels, éleveurs et producteurs, permet aux visiteurs d’échanger. Cela comble un fossé qui parfois s’est creusé entre la profession et le grand public, souvent par méconnaissance des pratiques agricoles de notre territoire ».