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Aides pour la formation et l’emploi

3 015 € pour former ses salariés en interne

Les dispositifs d’accompagnement de l’effort de formation (AEF) permettent aux chefs d’entreprise de moins de 11 salariés de bénéficier d’une aide de 3 015 € pour la formation interne des salariés.
Par Orianne Mouton
3 015 € pour former ses salariés en interne
Francis Jeandarme sur son exploitation de Taingy
Difficultés financières passagères, baisse de travail, difficultés à trouver de la main-d’œuvre qualifiée… Embaucher un salarié et maintenir son emploi n’est pas toujours chose facile. Les dispositifs AEF « emploi » et « maintien dans l’emploi » peuvent apporter un soutien financier aux chefs d’exploitation.
Créés en 2017 à la suite de la suppression des emplois aidés et autres soutiens, ce sont les uniques rescapés des aides à l’emploi. Les deux volets du dispositif AEF du FAFSEA (organisme financeur de la formation professionnelle) permettent de compenser financièrement le temps passé à former un employé au sein de l’exploitation.
France Lahutte est chargée de la section emploi à la FDSEA 89, et prestataire du FAFSEA pour la constitution et le suivi des dossiers AEF. « C’est simple et rapide, je rencontre les personnes intéressées pour discuter de leurs besoins, puis on établit le plan de formation pour le salarié en fonction des besoins de l’entreprise et de ses compétences. Une fois le dossier signé par tout le monde, salarié compris, je le valide, et le premier versement arrive dans les trois semaines suivantes. L’employeur a six mois pour réaliser les 200 heures de formation interne, ce qui au final, ne change pas énormément l’organisation du travail. Il me renvoie ensuite la feuille de suivi, et le dernier versement est réalisé. C’est quand même 3 015 € dans la poche ».

AEF Maintien dans l’emploi
Le volet « maintien dans l’emploi » du dispositif s’adresse à l’ensemble des employeurs qui rencontrent des difficultés à maintenir les emplois CDI et contrats intermittents sur leurs exploitations. France Lahutte explique les tenants et aboutissants de l’aide : « Dans les exploitations, il peut y avoir des petits coups de mou, des moments compliqués comme une baisse de revenu à cause d’une crise économique, d’une mauvaise récolte… Comment maintenir l’emploi de son salarié dans ces moments ? La mise en place de l’AEF Maintien dans l’emploi permet de passer le cap en évitant les licenciements économiques. Il peut aussi s’agir d’un manque de travail, nous avons l’exemple en ce moment avec la sécheresse bloquant les travaux. Au lieu d’un chômage technique, on peut utiliser ce fond pour apporter de la valeur ajoutée : former le salarié à la mécanique, à la manipulation d’engins, etc. ».

AEF Emploi
Le deuxième volet du dispositif, l’AEF emploi, s’applique dans le mois suivant l’arrivée d’un nouvel employé. Il peut être utilisé pour toute embauche d’un salarié, quelles que soient sa formation et ses compétences, en CDI à temps plein ou temps partiel de 24 heures hebdomadaires minimum, CDD de plus de 6 mois ou contrat intermittent. « L’adaptation du salarié à l’exploitation et sa formation aux méthodes de travail prennent du temps. Et puis le salarié n’est pas toujours compétent sur tous les aspects de son nouveau travail. L’aide permet de compenser financièrement le temps passé à former le nouvel arrivant à l’exploitation ».

Aide à l’emploi au Domaine de la côte de Fasse

Le Gaec Gagnepain compte 19 ha de vignes dans le chablisien à Beine. Trois associés et deux salariés travaillent sur le domaine. L’an dernier, ils ont accueilli en stage Jawad, jeune réfugié afghan en formation « viticulture, travaux en vert » à La Brosse, arrivé en France depuis une paire d’années. La motivation au travail du jeune homme lui a valu une offre de CDD de 6 mois au domaine, avant même la fin de son stage. Le GAEC Gagnepain a bénéficié de l’AEF emploi pour l’embauche de Jawad. C’est Paul qui s’est occupé de la formation du jeune salarié au métier d’ouvrier viticole. « C’est un dispositif attractif pour engager quelqu’un de peu qualifié. La personne embauchée n’est pas efficace tout de suite, la première année, on est plutôt à plus 0,5 de main-d’œuvre qu’à plus 1. L’aide permet de compenser financièrement le temps passé à la former, qui est du temps de travail effectif “ perdu” ».  Les employeurs ont été satisfaits de la facilité du dispositif : « On a eu un rendez-vous, des documents à signer, et un suivi des heures et des tâches réalisées, suivant deux modules que l’on avait établi ». La recherche de main-d’œuvre est aujourd’hui une tâche compliquée pour les viticulteurs, heureux d’avoir trouvé un jeune motivé. « D’ici le mois de décembre, il devrait passer en CDI. On avait laissé tomber l’idée de trouver de la main-d’œuvre qualifiée, c’est de plus en plus compliqué d’avoir quelqu’un de motivé et qui reste… ».