Chiens de troupeau
Une aide au poil !

Chloé Monget
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Comme tous les ans, la Chambre d’agriculture de la Nièvre propose une formation pour chiens de conduite de troupeau. Que ce soit pour ovins ou bovins, ces compagnons à poils sont la réponse à certaines problématiques.

Une aide au poil !
Hélène Weeks était accompagnée par Jacob, 8 mois, pour la formation.

Sous la houlette de Christophe Rainon, conseiller ovins allaitants à la Chambre d’Agriculture de la Nièvre, une formation sur le dressage des chiens de conduite de troupeau avait lieu le 14 avril à l’Huis Gigot (Crux-la-Ville). Pour l’occasion, Sébastien de Montmollin, éleveur dans l’Allier et formateur agréé par l’Institut de l’élevage (IDELE - https://idele.fr/chiens-de-troupeau/) avait fait le déplacement.

Un outil vivant

« Il ne faut jamais oublier que le chien de conduite est un outil de travail ! C’est pourquoi certaines règles de dressage sont nécessaires pour que la relation de travail se passe bien » souligne Sébastien de Montmollin avant d’ajouter : « mais toutes ces règles découlent d’une base indispensable : l’écoute du chien envers son maître ».

Tendre l’oreille

« Déjà, on sait qu’un chien écoute lorsqu’il a la tête haute et la queue basse. Si ce n’est pas le cas, cela veut dire qu’il est dans le jeu ou la chasse – ce qui n’est pas du tout conseillé pour un chien de conduite, car lors du travail, il pourra partir sur une piste de gibier, laissant l’éleveur seul avec le troupeau ; ce qui n’est pas ce qu’on lui demande. Une fois qu’il est concentré sur la voix, on peut travailler et lui apprendre des mots d’ordre comme assis, aux pieds, va, ou encore vient. À chaque fois, il est nécessaire de donner un ordre à haute voix, puis quand l’animal est bien positionné, de réitérer l’ordre à voix douce, plusieurs fois d’affilée ». Mais, avant de parvenir à tout cela, une soumission de l’animal est obligatoire.

Une domination utile

« Le chien doit comprendre que son maître est au-dessus de lui. Au début, il est préférable qu’une seule personne se charge du dressage, même si après plusieurs seront amenées à l’utiliser. Le maître devra, par exemple, lui donner une ration de croquettes pour montrer au chien que c’est lui qui maîtrise la denrée alimentaire – se mettant ainsi en position de dominant. Ensuite, le choix du logement est aussi important. Un chenil est une bonne solution, car il protège à la fois le chien (car il ne pourra pas se sauver et finir sur une route) et l’entourage (comme les poules des voisins, par exemple). De plus, le fait d’aller le « libérer » permet, encore une fois, d’asseoir la domination ».

Confort et unicité

Lorsque tout cela est acquis, l’animal peut commencer pleinement à travailler sur troupeau ovin ou bovin. Christophe Rainon détaille son expérience : « l’intégration d’un chien de conduite est très avantageuse car on gagne un temps précieux ainsi qu’un confort de travail à la manipulation des animaux. Grâce à lui, nous n’avons plus besoin de courir après les animaux ». Pour sa part, Hélène Weeks, éleveuse (ovins) accueillant la formation sur son exploitation ce jour-là et y participant, souligne : « Jacob est mon premier chien de troupeau, et j’en attends une grande aide pour travailler au quotidien. De plus, il est agréable de pouvoir travailler avec un chien en développant une relation de confiance. C’est un excellent compagnon de travail ! ». Au total, une dizaine d’éleveurs (ovins et bovins) étaient présents pour la formation ; Hélène Weeks conclut : « C’est intéressant et curieux de voir que nous avons tous des attentes ainsi que des besoins différents mais qu’au final le dressage est, lui, le même ».

 

En détail
Christophe Rainon précise que, "idéalement, les chiens doivent être âgés de 6 à 12 mois lors de cette première journée de formation initiation".

En détail

La France recense 15 formateurs agréés par l’institut de l’élevage. Afin que les démarches et la formation soient simplifiées, ils se partagent le territoire entre eux (carte disponible sur le site : idele.fr). Les agréments sont renouvelés tous les ans sous certaines conditions. Pour aider les éleveurs, l’Idele met à disposition des vidéos ou encore des fiches techniques sur le sujet. De plus, l’Institut est actuellement en train de réaliser une étude visant à développer les outils de sélection des chiens de conduite à usage professionnel. Les résultats de celle-ci, nommée CANIDEA, seront publiés fin 2023 (https://idele.fr/canidea/).

Suivi
Cette session a réuni différentes races, comme des Border Collies, un labrador croisé Border ou encore un Berger australien. Christophe Rainon souligne, « les chiens de troupeau peuvent également être : le Beauceron (utilisés en généralement pour les bovins), le Berger des Pyrénées (ils donnent de la voix pour compenser leur taille) ou encore le berger Kelpie (venu d'Australie)».

Suivi

Outre les 4 jours de formations de dressage de chiens de conduite troupeau, Christophe Rainon organise deux journées de perfectionnement sur le même thème, sur ovins et sur bovins. Une autre formation dédiée aux chiens de protections peut aussi être proposée. Renseignements : 06 72 39 76 43 ou christophe.rainon@nievre.chambagri.fr