Pays beaunois
Un appel aux éleveurs ovins

AG
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Faut-il créer une filière ovine dans le Pays beaunois ? La Chambre d'agriculture et Bio Bourgogne ont discuté de cette éventualité à Beurey-Bauguay.

Un appel aux éleveurs ovins
Les participants, le 22 novembre chez Jean-Luc Barberet.

Le Goût d’ici, filière locale en viande bovine du Pays beaunois, aura-t-il un homologue en production ovine ? La question est posée depuis plusieurs semaines. « Nous n’en sommes qu’au stade de la réflexion. Nous sondons actuellement les éleveurs pour voir s’il y a une opportunité, s’ils peuvent être intéressés à l’idée de se lancer dans une aventure », indique Delphine David, directrice du Pays beaunois, en rappelant que l’émergence de projets fait partie des compétences du territoire, dans le cadre des crédits obtenus l’an passé via France Relance. « La démarche, si celle-ci se concrétise, pourrait se traduire par des actions de toutes sortes, comme la mise en place d’une marque locale ou d’un label », illustre la directrice, « cela pourrait être aussi un accompagnement financier pour l’achat d’un ou plusieurs outils, notamment en lien avec la découpe. Il est aussi possible d’imaginer une aide au financement d’un magasin de producteurs ou un tas d’autres choses… Pour ce faire, nous pourrions mobiliser un outil financier à notre échelle ou même au-delà ».

Des éleveurs sondés

La Chambre d’agriculture et Bio Bourgogne ont envoyé un questionnaire à une trentaine d’éleveurs de la communauté de communes de Pouilly-Bligny. Une réunion était organisée le 22 novembre à Beurey-Bauguay pour une restitution des résultats. Parmi les participants figurait Michel Poillot, maire de Vandenesse-en-Auxois. Cet éleveur retraité est convaincu qu’un « créneau est à saisir » : « La production est déficitaire par rapport à la consommation, une place est sans doute à prendre sur le marché. Oui, je pense qu’il y a tout intérêt à développer la production locale, la forme du projet est à définir ». Romain Bertrand, éleveur à Marcilly-Ogny, participait lui aussi à ce rendez-vous : « la question a au moins le mérite d’être posée. Lancer une marque locale pour dynamiser les ventes pourrait être intéressant, pour nous, éleveurs. Il faudrait aussi arriver à communiquer positivement sur la viande d’agneau, notamment dans les cantines, pour redonner l’envie au consommateur de manger du mouton ! Après, rien n’est évident : beaucoup d’éleveurs ont déjà une filière organisée, il n’est bien sûr pas question de tout changer… Les abattoirs à disposition sont à Autun et Châtillon et il paraît qu’ils sont déjà débordés, cela n’arrange rien. Nous travaillons aussi dans des systèmes herbagers, avec une saisonnalité marquée : si un projet se lance, il faudra que le consommateur comprenne les contraintes de nos élevages. Et bien sûr, il faudra une plus-value à la clé pour les producteurs. Bref, il y a beaucoup de points à étudier ».

Rendez-vous en janvier

Séverine Gautier, conseillère développement local à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, informe qu’une seconde réunion sera organisée en début d’année 2023, afin de mobiliser davantage d’éleveurs : « Il semble y avoir une attente sur le sujet, mais tout reste à définir à ce jour. Nous avons fait le point sur les différentes possibilités, avec leurs forces et leurs faiblesses respectives. Je sens de la motivation chez les éleveurs ovins, il y a aussi et surtout un grand besoin de faire reconnaître leur métier ».