La Chambre d'agriculture de la Nièvre organisait la 2e édition d'un « Samedi à la ferme », le 16 septembre, à Urzy chez Gaëtan Brague (éleveur laitier).
Afin de promouvoir les métiers et d’expliquer les pratiques agricoles, la Chambre d’agriculture de la Nièvre proposait son 2e « Samedi à la ferme ». Après la première édition qui s’était déroulée en 2021 à la Ferme Cadiot à Gimouille (voir TDB n° 1649), c’est à Urzy que le rendez-vous était donné cette année. Au total, environ 3 000 visiteurs se sont pressés dans l’exploitation de Gaëtan Brague qui accueillait la rencontre.
Ouvrir ses portes
Pour lui, cet événement s’apparente à une « aventure » qui « peut faire peur au début ». En effet, Gaëtan Brague évoque : « il est toujours un peu difficile d’ouvrir ses portes au public, surtout quand il vient en nombre, car il y a, un enjeu sanitaire pour nos animaux et un enjeu de sécurité que ce soit pour nos vaches et pour les visiteurs. J’avais aussi un peu peur du regard que pouvaient porter ces derniers sur mon exploitation que j’essaye, tous les jours, de tenir au mieux en l’axant sur le bien-être de mes animaux au maximum. En plus, je suis quelqu’un qui travaille dans l’ombre et là c’est raté pour rester discret ! ». Pour surmonter ces appréhensions, Gaëtan souligne : « l’accompagnement fait par la Chambre d’agriculture de la Nièvre : les conseillers et tous les acteurs de l’organisation ont su répondre à mes questions et m’apporter leur expertise puisqu’ils avaient déjà réalisé un événement du même type il y a deux ans. Le succès de celui-ci a fini de me convaincre pour tenter l’expérience ». Durant la journée, Gaëtan Brague insiste : « je suis ravi que tous les visiteurs puissent découvrir ce qu’est véritablement une ferme laitière et les actions précises que porte « C’est qui le patron ? » (voir TDB n° 1710). Nous pouvons ainsi détailler toutes nos problématiques et notre rémunération ; éléments souvent peu connus du grand public, le tout en passant, manifestement, un bon moment avec les diverses activités proposées ».
Vision d’ensemble
Ainsi, outre le marché de producteurs locaux, les visiteurs ont pu découvrir d’autres ateliers dédiés aux diverses facettes de l’agriculture : la conduite de chien de troupeaux, des démonstrations de tonte, le matériel, les pratiques maraîchères ou celles des grandes cultures, ou les ateliers pour réaliser un bilan carbone. Parmi les visiteurs certains étaient venus à titre professionnel afin de prendre quelques renseignements, à l’image d’Agnès Aït, 37 ans : « je suis en reconversion professionnelle et commence à m’installer en élevage ovin et maraîchage. Je pense que c’est un bon moment pour récolter quelques contacts et d’avoir des informations sur le futur labo de transformation. La Fermille, qui va s’ouvrir d’ici peu à Saint-Benin-d’Azy, avec qui je serai peut-être amenée à travailler ». Accompagnée par sa famille (Olivier, 37 ans, Evan, 6 ans, et Camille 3,5 ans), elle rajoute : « en plus c’est l’occasion de passer un moment privilégié avec nos enfants et pour eux d’approcher des animaux ou du matériel qu’ils ne connaissent pas ; tout le monde est gagnant ! ». Cette 2e édition a donc encore une fois été couronnée de succès, avec la participation massive du public, à la plus grande satisfaction de Benoît Mathé, organisateur membre du bureau de la Chambre d’agriculture de la Nièvre. La rencontre s’est clôturée par un repas-concert en partenariat avec l’association « Tous ensemble dans le même bateau ».
Rappels nécessaires
Afin d'attirer un peu plus de monde, la Chambre d'agriculture de la Nièvre (CA 58), la FDSEA 58 et certains partenaires, dont le Crédit Agricole et Axéréal, étaient présents le 15 septembre durant le marché Place de la Résistance à Nevers afin de rappeler au public la tenue de la seconde édition d'un « Samedi à la ferme », le lendemain à Urzy.
Didier Ramet, président de la CA 58, rappelle : « Pour la première édition d’un « Samedi à la ferme », nous avions été surpris de l’affluence importante que cela avait générée. Et face aux demandes du public de refaire ce genre de rencontre, nous avons sauté sur cette opportunité. Ainsi, nous avons opté pour une exploitation laitière à Urzy. Pour nous, cela permet de faire découvrir un modèle peu commun dans la Nièvre, tout en rappelant les autres métiers qui peuvent graviter autour, et en élargissant aux autres systèmes (maraîcher, grande culture, élevage viande, etc.). Il faut donner de la visibilité à nos professions pour pouvoir attirer de nouvelles personnes tout en recadrant ce qu’est véritablement l’agriculture nivernaise, au-delà des préjugés ». De son côté, Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, souligne « il faut montrer l’agriculture de demain en la repositionnant dans les exploitations agricoles nivernaises d’aujourd’hui, car elles sont déjà engagées dans bon nombre de projets novateurs (agrivoltaïsme, pratiques raisonnées, etc.). De plus, il faut souligner le rôle central de ce secteur dans l’économie nivernaise qui s’étend dans de nombreux métiers en amont et aval des exploitations. Pour citer quelques exemples, je pense notamment aux vétérinaires ou encore au personnel des organismes de conseils (ingénieurs, comptables, etc.)… Le monde agricole est diversifié que ce soit dans ses pratiques ou ses métiers et il est nécessaire de mettre tout ceci en avant via des journées de communication spécifique à l’image de ce que la Chambre d’agriculture propose avec un « Samedi à la ferme » pour offrir une certaine attractivité pour ces professions auprès d’un public qui ne les connaît pas forcément ». Pour les partenaires, leur présence était primordiale que ce soit le 15 septembre ou le 16 septembre. Joëlle Robert, vice-présidente de la caisse régionale du Crédit Agricole, insiste : « Nous accompagnons le monde agricole depuis plus d’un siècle, et pour répondre aux besoins de l’agriculture, le Crédit Agricole compte sur la Nièvre près de 400 collaborateurs, 37 agences réparties en 10 centres d’affaires. Nous entretenons donc des relations étroites économiques et sociales. Au-delà d’un accompagnement quotidien, nous sommes engagés dans le défi des transitions énergétiques avec la création d’une filière ENR (Énergies Renouvelables). Depuis le début de l’année sur la Nièvre, l’investissement dans les ENR sur bâtiments agricoles dépasse les 13,5 millions. Le renouvellement des générations est un autre enjeu de notre projet sociétal, nos conseillers experts-agri agissent sur les sujets de transmissions-développement-installations. (55 installations JA à fin août). L’innovation est un des leviers d’attractivité du métier. La ferme de demain s’écrit aujourd’hui ».
