Vendanges
Les premières tendances se dessinent
Thiebault Huber, viticulteur en Côte-d'Or et président de la Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne (CAVB) revient sur les premiers résultats que révèle cette vendange 2024.
Aux environs du 17 septembre, les vendanges étaient lancées en Côte-d'Or : la Côte de Beaune avait démarré, de même que la Côte de Nuits, quant aux Hautes-Côtes, elles s'apprêtaient à entamer le travail les 21 ou 22 septembre. En Saône-et-Loire, le Mâconnais avait déjà fait ses crémants et ses rouges et se préparait à récolter ses blancs. C'était le bon moment pour demander à Thiebault Huber, viticulteur à Meursault et président de la Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne (CAVB) son ressenti et ses constats sur les premiers résultats livrés par une récolte qui suscite, a priori, bien des inquiétudes : « globalement, affirme-t-il, la qualité est là, mais la quantité va faire défaut dans bon nombre d'endroits. Nous avons des situations très hétérogènes mais, de manière générale, que ce soit en Côte de Beaune, Côte de Nuits, sur l'Yonne, les rendements sont très faibles ». Le plus préoccupant, c'est que, comme le reconnaît le président de la CAVB, si la profession s'attendait à ce manque relatif de quantité, les rendements s'avèrent encore plus faibles que ce qui était envisagé.
Froid et mildiou
L'origine de ce constat, il faut la chercher dans le froid qui a régné en début de saison : « nous avons eu beaucoup de coulure au moment de la floraison, beaucoup de fleurs n'ont pas été fécondées et ne donneront donc pas de fruit. Le stade végétatif a été considérablement perturbé par ces conditions. Là-dessus, la pression du mildiou est venue s'ajouter et a encore contribué à réduire la production de raisins. Même au mois d'août, nous avons eu des pluviométries qui ont prolongé la présence du mildiou. Un contexte que nous n'avons quasiment pas d'habitude… » Sur le plan qualitatif, avec le niveau d'équipement des domaines en matière d'équipements de tri, Thiebault Huber ne se montre pas inquiet : « nous constatons de beaux équilibres, une belle acidité, mais nous aurons un vrai problème de quantité, en particulier dans l'Yonne. Ils ont eu encore plus de pluie que nous, auxquelles se sont ajoutés les impacts du gel et de la grêle ».