Action syndicale
Visites surprises chez McDonald's

AG
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La FDSEA et les JA se sont rendus dans trois magasins de la célèbre chaîne restauration américaine. L'objectif : vérifier l'origine des viandes.

Visites surprises chez McDonald's
Samuel Bulot et Mathieu Faivre étaient présents à Dijon Valmy, où seulement 10% des viandes ont une origine française.

Le rendez-vous était donné le 23 février à 11 heures aux McDonald’s de Dijon Valmy, Châtillon-sur-Seine et Pouilly-en-Auxois. Des équipes de la FDSEA et des JA de Côte-d’Or voulaient se rendre compte de l’origine des viandes proposées dans ces trois restaurants. Samuel Bulot et Mathieu Faivre, secrétaires généraux des deux syndicats, étaient présents à Dijon Valmy : « Nous répondons aujourd’hui à un mot d’ordre national. Lors du salon de l’agriculture qui va bientôt commencer, il est prévu que les distributeurs et acteurs de la restauration hors domicile, dont McDonald’s France, paradent aux côtés des agriculteurs. Il est intéressant de savoir en amont si leur attachement aux agriculteurs français se concrétise par des actes et des achats en leur faveur ». Les documents présentés à Châtillon-sur-Seine ont été plus que convaincants : « presque 100 % » des dernières viandes achetées étaient d’origine française. À l’inverse, les restaurants de Pouilly-en-Auxois et Dijon Valmy ne recensaient qu’entre 10 % et 30 % de viandes locales, avec des commandes venant principalement d’Irlande. Les résultats de ces contrôles ont été transmis au national par Jean-Luc Gerbron, nouvel administrateur FNB qui était à l’origine de cette action.

L’importation augmente

Cette non-préférence française est pointée du doigt par la FDSEA et les JA, qui rappellent que les charges des exploitations maintiennent les élevages dans des conditions précaires, malgré la hausse du prix de la viande. Pour ne rien arranger, à l’échelle nationale, le volume de viandes importées a largement augmenté dans le pays (de 22 % des parts en janvier 2022, à 27 % en octobre dernier). Les deux syndicats rappellent que « le manque d’animaux disponible en France évoqué par certains opérateurs pour recourir à davantage d’importations est une conséquence de la valorisation insuffisante de la viande bovine française. Et c’est un cercle vicieux : plus on importe de la viande étrangère à bas coûts, moins on valorise la qualité de la viande française, plus la décapitalisation se poursuit. À ce jour, à condition de payer un prix raisonnable pour l’éleveur, notamment dans le cadre de la contractualisation – et en acceptant que la matière première ne soit pas un élément de négociation des contrats en cascades avec les opérateurs qui fournissent McDonald’s, il est tout à fait possible de s’assurer des approvisionnements suffisants en viandes bovines françaises ».