Jeunes installés
Une soirée pour eux

Chloé Monget
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Le 12 octobre, la Chambre d'agriculture de la Nièvre, en partenariat avec la Fédération des Cuma et les JA 58, organisait une soirée pour les jeunes installés sous le thème : « la Méca et Loagri ». 

Une soirée pour eux
Plus de cent jeunes étaient présents pour participer à la soirée jeunes installés organisée par la Chambre d'agriculure de la Nièvre en partenariat avec la Fédération des Cuma et les JA 58 – cofinancée par le Conseil régional et le Conseil départemental.

Dans la mouvance de l’édition précédente (voir TDB n° 1661), la soirée jeunes installés du 12 octobre avait pour thème les nouvelles technologies à la fois embarquées dans les nouveaux matériels et aussi utilisées afin de promouvoir les métiers agricoles – avec l’intervention du Youtubeur Loagri. Pour rappel, cet événement était organisé par la Chambre d’agriculture de la Nièvre, en partenariat avec la Fédération des Cuma et les JA 58.

Mise en garde

Au total, 135 jeunes agriculteurs de la Nièvre se sont réunis chez Cédric Torcol pour cette soirée singulière. Ce dernier souligne : « C’est un plaisir d’accueillir tout le monde, surtout pour un sujet important : l’investissement en matériel. C’est un pan inévitable pour les exploitants, qu’ils soient plus ou moins jeunes. Et, je suis persuadé qu’il est nécessaire d’avoir les bons interlocuteurs pour être guidé efficacement dans ses choix. Mon conseil aux jeunes générations pour ce volet serait de tempérer les charges de mécanisation, en ciblant le bon dimensionnement du matériel par rapport à son exploitation ou son activité. Il ne faut pas partir dans le surendettement car cela peut-être fatal pour l’EBE. Se laisser tenter peut arriver, mais au vu des coûts des outils, il faut le faire en toute connaissance de cause ».

Après avoir échangé tous ensemble, les jeunes étaient invités à découvrir le matériel en exposition durant l’événement avec les explications des concessionnaires (dont Maréchal) et fabricants. Ils ont pu apprécier avec Sème s’y Bien, un tracteur, une trémie frontale et un semoir 7,20 m ; avec Malecot Poirier Agri, un tracteur avec trémie frontale et semoir monograine ; avec Depussay, un tracteur équipé d’un épandeur à engrais avec coupure GPS ; avec Buchez et Ponge, un tracteur attelé à une bétaillère pose à terre (BHX 701) équipée de portes radio commandées, et enfin un automoteur JD R4140.


Des ateliers en plus

Suite à cela, toujours dans une ambiance conviviale, un quiz via application smartphone était proposé afin de décrocher cinq places pour assister à un match de rugby de l’U.S.O.N. Mais, pour accéder à ce lot, les jeunes devaient trouver les bonnes réponses à : « Puis-je utiliser mon smartphone en conduisant un tracteur ? », « quel est le meilleur levier pour faire des économies de carburant ? » Après une dizaine de questions, l’équipe « Pop Corn » est arrivée première et la « Charrue » seconde. Loagri a ensuite expliqué son métier : « La vie de Youtubeur fait beaucoup rêvée, mais elle demande énormément de travail. Pour ne donner qu’un exemple, il faut environ 800 prises de vues pour une vidéo d’environ 5 minutes. Ensuite, il faut passer du temps à faire le montage. Entre le déplacement, le temps passé sur le terrain et la mise en forme, c’est assez chronophage ». Outre cela, il évoque l’investissement nécessaire en matériel : « j’ai un drone, une Go Pro, un stabilisateur pour le téléphone et j’en passe. Le montant pour avoir ce genre d’outils est donc onéreux. Mais, la nouvelle génération a de la chance car la qualité de matériel qui coûtait 6 000 euros il y a quelques années revient à environ 800 euros aujourd’hui ». Avec une rémunération d’environ 1 000 à 2000 euros par mois, il insiste : « on ne peut pas vivre que de cela, sauf pour quelques privilégiés de la profession ». Travaillant seul par choix, il fait remarquer que : « je ne souhaite pas embaucher, car cela est trop contraignant » et explique que pour la suite : « je ne sais pas ce que je ferais dans 10 ou 15 ans, mais peut-être que j’irai travailler dans un service marketing d’une marque. Cela étant ce n’est pas d’actualité aujourd’hui ». Pour lui, l’important est de prendre du plaisir dans ce qu’il fait : « j’ai la chance de découvrir des fermes extrêmement différentes dans des endroits très variés – parfois aux antipodes les uns des autres – ainsi que des exploitants aux pratiques et parcours divers qui m’enrichissent à chaque fois. Et j’ai conscience d’avoir de la chance à ce niveau-là, car beaucoup de jeunes rêvent de cette vie. Mais, ce que je préfère, c’est le montage, voir la vidéo se mettre en forme comme moi j’en ai envie et diffuser le résultat final ». La soirée jeunes installés s’est clôturée sur un repas festif.