Photovoltaïque
Le soleil ne fait pas tout

AG
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Les années et les mois les plus productifs en matière de photovoltaïque varient selon plusieurs critères propres à chaque exploitation. Illustrations en Côte-d'Or.

 

Le soleil ne fait pas tout
Photo sans légende

Si vous venez de battre votre record mensuel ou annuel de production photovoltaïque, votre voisin ne peut peut-être pas en dire autant. Et inversement. De nombreux facteurs propres à chaque installation favorisent ou limitent la production de kilowattheures. Pour l’illustrer, une douzaine d’agriculteurs du même département, la Côte-d’Or, ont été sollicités dans un petit sondage électronique. Malheureusement, seuls deux d’entre eux (Vincent Lavier près d’Is-sur-Tille et Anthony Clair près de Pouilly-en-Auxois) ont retourné le questionnaire. Avec seulement deux réponses, l’idéal aurait été une comparaison entre deux producteurs de la même commune, mais les éléments renseignés donnent tout de même une première tendance.

Aucune similitude

La première question s’intéresse au mois le plus productif de l’année en cours, juillet inclus. Chez Vincent Lavier, c’est le mois de mai qui a été le plus fructueux. Sur l’exploitation d’Anthony Clair, le meilleur bilan mensuel est observé en juillet. Le second point s’intéresse à l’année la plus productive entre 2019, 2020 et 2021. Les résultats des deux agriculteurs sont là encore différents : Vincent Lavier signifie 2020 alors que du côté d’Antony Clair, 2019 a été l’exercice le plus généreux. Enfin, les deux exploitants sont invités à relever et classer leurs trois meilleurs mois de ces trois dernières années. Une fois encore, de grandes disparités sont observées. Pour Vincent Lavier, les « tiercés » dans l’ordre sont juin, août, mai en 2019, juillet, mai, avril en 2020, juin, avril, juillet en 2021. Chez Anthony Clair, les résultats sont les suivants : mai, juin, juillet en 2019, avril, mai, août en 2020 et avril, mai, juin en 2021.

Interprétation

Sylvie Lemaire, spécialisée dans les dossiers énergie à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, accepte à son tour de se prêter à l’exercice en analysant ces résultats. Une première remarque est formulée sur les mois les plus productifs de l’année : « C’est une particularité connue de tous les agriculteurs orientés dans le solaire : les mois les plus chauds, en l’occurrence juillet et août, sont rarement ceux qui enregistrent la plus grande production. Nous le voyons bien dans les résultats des deux agriculteurs, ce serait également le cas si l’échantillon du sondage était plus important. Cela s’explique par l’effet chaleur qui inhibe la production. Autrement dit, les installations chauffent un peu trop l’été ». Cette tendance ne va sans doute pas s’arrêter selon Sylvie Lemaire : « les panneaux les plus récents sont moins sensibles à cet effet chaleur mais dans le même temps, ces mêmes panneaux sont désormais montés sur des bacs en acier, qui eux-mêmes favorisent la réverbération de la chaleur et peuvent accentuer la chute de production. À l’époque, les panneaux étaient en intégration totale, la chute de production était moindre mais des problèmes d’étanchéité étaient rencontrés, c’est ce qui a motivé ces changements ».

Interférences de facteurs

La présence de nuages et de soleil plus ou moins importante à Is-sur-Tille et Pouilly-en-Auxois ne saurait expliquer à elle seule les différences de résultats des deux sondés. « De nombreux facteurs interagissent dans chaque cas, en plus du type de montage évoqué précédemment », souligne Sylvie Lemaire, « dans l’idéal, il faudrait connaître les caractéristiques de ces toitures et notamment leur date d’installation, mais plusieurs aspects généraux peuvent être cités. La technologie dans le photovoltaïque ne cesse d’évoluer et les panneaux ne répondent pas tous de la même façon. Les plus récents captent davantage la luminosité ambiante que les rayons directs, c’était plutôt l’inverse dans les premières années du photovoltaïque. L’orientation et l’inclinaison de la toiture ont aussi leur importance, les rayons lumineux n’arrivent pas avec le même angle selon les structures. L’environnement du bâtiment est un autre élément à prendre en compte : la réverbération peut être plus ou moins importante et jouer un rôle sur les performances à un instant t ».

 

Hausse des tarifs
Tarifs d’achat et primes en vigueur pour les installations dont la demande complète de raccordement sera effectuée au cours du 3e trimestre 2022.

Hausse des tarifs

À la suite de la publication le 28 juillet d’un arrêté modificatif, la Commission de régulation de l’énergie a publié les nouveaux tarifs pour les trimestres 2 et 3. En effet, deux effets complémentaires viennent modifier la définition de ces tarifs : le gel de la décroissance tarifaire liée aux volumes jusqu’à la fin 2022 et la modification de la date de référence pour l’application de l’indexation sur l’inflation (coefficient Kn). Les effets conjugués de ces deux modifications amènent à un nouveau calcul des tarifs pour le trimestre 2, qui s’est achevé le 31 juillet, et le trimestre 3 qui débute au 1er août (uniquement en France métropolitaine continentale). Ces modifications visent à prendre en compte la hausse des coûts que connaît la filière photovoltaïque à la suite de la reprise économique mondiale postérieure à la crise sanitaire de la Covid-19, des tensions sur les matières premières et la logistique, ainsi que de la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine.