Énergie
Des dépenses énergétiques maîtrisées pour les communes

Berty Robert, avec communiqué
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Le Conseil en économie partagé permet à des petites communes de trouver des pistes d’économie dans leur consommation d’énergie et même de lancer des investissements pour réduire ces consommations. Animé par l’Ademe, cet outil a attiré près de 1 300 communes en Bourgogne-Franche-Comté.

Des dépenses énergétiques maîtrisées pour les communes
Réduire ses consommations, mais aussi investir pour produire des énergies renouvelables : voilà sur quelles thématiques l'accompagnement du Conseil en énergie partagé peut être utile en BFC.

Le Conseil en économie partagé est un outil au service des communes qui gagne à être connu. Il se traduit par une mutualisation de l’expertise en maîtrise des dépenses énergétiques et agit comme un véritable service de proximité. Initiés et animés par l’Ademe Bourgogne-Franche-Comté, les CEP sont mis à la disposition des communes de moins de 10 000 habitants, via les intercommunalités et syndicats d’énergie départementaux. L’appui technique des conseillers ainsi partagés permet aux collectivités d’agir concrètement en rénovant leurs bâtiments ou leur éclairage public pour diminuer les consommations d’énergie. Certaines se sont même lancées, par ce biais, dans la production d’énergies renouvelables, pour leurs propres consommations ou pour les distribuer sur leurs territoires. Si le CEP permet de traquer les coûts, il peut aussi inspirer des investissements rentables pour l’environnement, la commune et ses habitants.

Une nécessité très actuelle

Face à la pression exercée par la flambée des prix de l’énergie sur le budget des communes, la nécessité de traiter dans chaque localité la réduction des consommations n’a jamais été aussi actuelle. Plusieurs facteurs se conjuguent : l’augmentation du prix de l’énergie mais aussi la pression réglementaire, comme le décret tertiaire, qui exige des exploitants d’espaces de plus de 1 000 m2 un plan de réduction des consommations énergétiques des bâtiments de 40 % d’ici à 2030, ou encore la suppression progressive des chaudières au fioul, dont le renouvellement sera interdit à partir du 1er juillet. Le déploiement de la démarche CEP, réservée aux petites et moyennes communes, est accompagné financièrement par l’Ademe et par la Région BFC. L’expertise du technicien, et surtout les bénéfices de ses préconisations, est ainsi accessible à moindre coût aux 3 683 communes de BFC de moins de 10 000 habitants. La rémunération du CEP est portée par l’Ademe les 3 premières années puis par la structure qui porte le service et auquel adhèrent les communes. Le coût d’adhésion au service pour la commune est souvent symbolique, et surtout très rapidement remboursé par les économies induites par le travail du CEP. « Expérimenté depuis 15 ans, explique Jean-Yves Richard, coordinateur du pôle Transition énergétique de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) BFC, le conseil en énergie partagé fonctionne à la satisfaction des 1 262 communes qui se sont déjà engagées dans la démarche de rationalisation de leurs dépenses énergétiques. Outre l’expertise de techniciens spécialement formés et outillés, les communes apprécient la neutralité du service ».

Action très complète

Sur un plan pratique, lorsqu’une commune adhère au service, le conseiller et sa structure lui proposent, dans une logique d’action en trois volets (sobriété, efficacité et énergies renouvelables) :

- Une analyse des factures du patrimoine communal, afin de détecter les dérives et les erreurs de facturation, et les optimisations tarifaires possibles ;

- Des mesures immédiates visant à réduire les consommations énergétiques ;

- L’élaboration d’un programme pluriannuel d’investissement pour rénover ses équipements et son patrimoine ;

- Un accompagnement technique et financier pour la réalisation de travaux d’économie d’énergie ou d’installations de production d’énergies renouvelables ;

- L’animation d’opérations de formation et de sensibilisation sur la maîtrise des dépenses énergétiques.

L’initiative des projets d’optimisation reste à la discrétion des communes. Ce sont elles qui disposent des informations de consommation et de la connaissance des usages réels. C’est donc la commune qui sait quels sujets sont prioritaires et acceptables pour la population. Le CEP n’intervient qu’en appui technique. Les actions les plus simples, qui peuvent être la baisse du chauffage dans les équipements collectifs ou l’extinction de l’éclairage public la nuit, sont souvent les premières mises en œuvre. L’investissement dans la rénovation thermique des bâtiments ou dans le renouvellement des sources d’énergie constitue une action à moyen terme. Exemple avec Couloutre, une commune de 200 habitants située dans la Nièvre, près de Clamecy : « Nous avons conduit une rénovation énergétique complète du bâtiment de la mairie, explique sa maire, Mauricette Joseph. Nous sommes passés au chauffage à granulés bois et avons créé des logements à l’étage. Les travaux ont été suivis par notre CEP, qui nous a aidés à obtenir des subventions à hauteur de 80 % de notre investissement de 477 000 euros ». Avec leur CEP, les communes de BFC adhérentes à la démarche s’engagent plus particulièrement dans deux types de projets, en fonction des ressources dont elles disposent localement :

- La production de chaleur d’origine renouvelable

- La production d’électricité d’origine renouvelable.

Vous pouvez retrouver en images des projets accompagnés par les CEP sur ce lien.