Environnement
Quatre étudiants en quête d'inspiration nordique

Berty Robert
-

Quatre étudiants en écoles d’ingénieurs agronomes mettent sur pied un projet destiné à analyser les modes de gestion possibles d’écosystèmes fragilisés par les activités humaines et le changement climatique. Il va les mener dans trois pays nordiques. Parmi ces quatre étudiants, on en trouve une de l’Institut Agro Dijon.

Quatre étudiants en quête d'inspiration nordique
(De gauche à droite) Tanguy Labaeye, Natacha Berne (de l'Institut Agro Dijon), Aurélie Reynaud et Alix Lesage (Crédit Alix Lesage)

Ils sont quatre et leur association s’appelle « Sous l’aile du pygargue », du nom de ce rapace majestueux, emblème des États-Unis. Ces quatre étudiants (Tanguy Labaeye, Alix Lesage et Aurélie Reynaud, d’AgroParisTech) et Natacha Berne (Institut Agro Dijon) vont se rendre, entre mars et juillet prochain, en Norvège, en Suède et en Finlande afin d’y mener à bien un projet qu’ils nourrissent depuis plusieurs mois : étudier et analyser dans ces pays les modes possibles de gestion d’écosystèmes fragilisés par les activités humaines et le changement climatique. Au cours de cette expédition, il et elles vont mener des interviews dans le but de réaliser un documentaire qui sera lui-même enrichi de synthèses écrites. « Sous l’aile du pygargue » a vu le jour en février 2023 et s’est fixé comme but premier la sensibilisation à la défense de l’environnement. « Nous avons décidé de nous rendre dans trois pays nordiques, précise Natacha Berne, parce qu’il s’agit de pays qui sont assez avancés sur la question de la conservation des écosystèmes et de certaines espèces. Nous voulons réaliser sur place des interviews vidéos de différents acteurs qui sont de bons connaisseurs des thématiques que nous voulons étudier ». Ces thématiques, elles sont au nombre de cinq :

- la migration des poissons

- l’élevage de rennes

- les tourbières

- les phoques du lac Saimaa, en Finlande

- les forêts ravagées par les insectes

Quatre mois de voyage

Les étudiants vont rencontrer des chercheurs, des pêcheurs, des sylviculteurs, des membres d’associations, afin de disposer de points de vue différents et d’étudier les solutions mises en place pour protéger certains écosystèmes. « Notre but, poursuit Nathacha Berne, est d’aborder ces questions de manière objective et de ne pas se contenter d’un point de vue unique. Nous rencontrerons aussi des agriculteurs ». Le voyage de ces étudiants doit s’étaler sur quatre mois, de mars à fin juin. Le documentaire réalisé dans le cadre de ce projet sera diffusé sur Youtube, probablement en 2025. « Nous aimerions aussi le montrer dans le cadre de festivals, et aussi dans des écoles, des collèges, des lycées ou des universités puisque le documentaire est aussi conçu comme un outil de notre travail global de sensibilisation. Deux collèges nous ont déjà fait part de leur intérêt pour organiser des projections ». Lorsqu’ils seront sur place, nos quatre étudiants ont aussi prévu d’envoyer régulièrement de courtes vidéos aux élèves de ces établissements, afin de les tenir au courant de la progression de leur travail. Une présentation du documentaire devrait aussi se faire à l’Institut Agro Dijon. En étudiant en Norvège, en Suède et en Finlande des solutions de protection d’écosystème, Tanguy, Nathacha, Aurélie et Alix veulent voir si certaines d’entre elles auraient une pertinence à être appliquées en France.

Sources d’inspiration

« L’idée, souligne l’étudiante de l’Institut Agro Dijon, c’est de voir s’il y a matière à s’inspirer de ces modes de gestions différents ». Par exemple, l’élevage de rennes subit les effets du changement climatique : ces animaux se nourrissent de lichens qui sont sous terre, et les variations de températures inédites que l’on constate aujourd’hui obligent les troupeaux à migrer dans d’autres régions, ce qui menace directement cette pratique agricole. Et si ces quatre étudiants ont choisi pour le nom de leur association le Pygargue à queue blanche, c’est parce que cet oiseau, qui était en voie de disparition il y a quelques années, est aujourd’hui protégé et sauvé. Un symbole tout trouvé donc.

Note : Pour suivre le projet : www.helloasso.com/associations/sous-l-aile-du-pygargue