Legta du Morvan
Ça bouillonne pour la pisciculture

Chloé Monget
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Le retour des géniteurs dans les bassins piscicoles du Legta du Morvan à Vermenoux marque un nouvel élan pour cette filière.

Ça bouillonne pour la pisciculture
Le site de Vermenoux a été rénové. Crédit photo : Legta du Morvan.

Début novembre, les géniteurs sont revenus (environ 200) dans les bassins du site de Vermenoux (Legta du Morvan). Un moment attendu puisque cela signe – presque – la fin des travaux. Michèle Leblanc-Albarel, directrice de l’Eplefpa du Morvan, et Florian Guillet, chef de l’exploitation, expliquent tout cela.

Le Legta du Morvan, pour la pisciculture, s’attache à quatre variétés : la truite arc-en-ciel, la truite Fario, le saumon de Fontaine et l’Ombre commun. Michèle Leblanc-Albarel indique : « il y a une demande du marché à laquelle nous essayons de répondre. De plus, nous sommes attachés à développer des variétés locales, comme la truite Fario ou l’Ombre commun. Ce dernier est d’ailleurs très recherché par les restaurateurs pour son goût particulier aux arômes de thym ». Côté commercialisation, le Legta a différents débouchés : « nous vendons les alvins vivants aux professionnels et aux sociétés de pêche (ces dernières représentent environ 50 % de notre chiffre d’affaires sur ce pôle), nous vendons aussi la truite à la portion (250 gr.), et enfin nous transformons une partie de la production pour commercialiser les produits dans les marchés ou les boutiques des lycées agricoles ».

Des travaux

Jusque-là mis dans les bassins du site de Corancy, les géniteurs ont donc pris leurs quartiers flambant neufs à Vermenoux : « le site de Corancy a été rénové entre 2017 et 2018. Pour celui de Vermenoux, ils ont démarré en 2019. Si la grande majorité des travaux est terminée, nous sommes dans une phase de remise en route progressive des bassins. Enfin, nous espérons que les panneaux photovoltaïques prendront leur place dans le courant de l’année prochaine. L’énergie produite sera à 20 % dirigée directement dans les besoins électriques des bâtiments – réduisant donc la facture énergétique - pour le reste, la Région (financeur du projet) revendra l’énergie pour la réinjecter dans le réseau. Nous avons, depuis le départ, essayé d’améliorer les bâtiments afin de proposer une gestion durable de l’exploitation qui a d’ailleurs été obtenue le niveau trois (le plus élevé) de la Certification Haute Valeur Environnementale en 2021 ». Au total, la réfection s’élève à près de 9 millions d’euros. La directrice souligne : « ces nouveaux aménagements permettront aux 120 élèves de cette filière (70 du lycée et 50 en BTS) d’étudier dans les meilleures conditions possibles ».

En détail

Florian Guillet stipule : « cette rénovation nous permet de contrôler à la fois la température de l’eau dans les bassins mais aussi sa qualité, afin d’avoir un suivi et une production optimaux de la croissance des poissons. En plus, nous pouvons suivre le renouvellement de l’eau – qui est en circuit fermé dans les bassins – afin d’éviter le colmatage des branchies pour les alvins. Avec ce nouvel outil de haute performance, nous espérons atteindre 85 à 90 % de réussite pour la production. Outre cela, cette gestion était nécessaire au vu des enjeux qui tournent autour de l’eau (sécheresse, etc.), et afin d’être le plus écoresponsable possible. C’est d’ailleurs dans cette optique, et avec le bien-être animal en tête également, que nous avons opté pour l’installation de panneaux solaires sur la toiture et en guise d’ombrières pour les bassins extérieurs. En effet, nous partons du principe que nous avons la surface pour les accueillir et que cela permet d’éviter d’en installer dans des prairies par exemple. Avec tout cela, les élèves auront un outil qui se rapproche le plus possible de ce qu’ils pourront trouver chez les professionnels, pour une question de pédagogie cela est un atout indéniable et très précieux ».

Un but précis

« Nous espérons que cette rénovation nous permettra d’augmenter la production pour atteindre la limite de nos capacités – soit 40 tonnes par an. Dans cette visée, nous avons d’ailleurs doublé les effectifs sur cette branche, et avons, aujourd’hui, un chef d’exploitation, et cinq salariés. Nous avons aussi accueilli un commercial pour développer la vente de nos produits. Toujours dans la même veine, nous avons investi dans un camion afin de faire les marchés dans de bonnes conditions - voir les dates dans l’encadré dédié. Nous sommes également en train de développer de nouvelles recettes dont les rillettes de truite au sancerre qui seront disponibles très prochainement ! » détaille Michèle Leblanc-Albarel. Florian Guillet conclut : « en ce qui concerne la pisciculture, nous avons des expérimentations d’étudiants en cours, avec le vairon et la relance de la production de l’ombre commun. Nous sommes également engagés dans l’installation d’un lombricompost afin de traiter nos boues, les lombrics devraient arriver dans le courant du mois de mars 2023. C’est un projet qui regroupe toute la filière et il est de notre devoir d’être une plateforme d’expérimentation pour les professionnels. Nous espérons que cela pourra servir à tous ».

Dates des marchés
Le camion du Legta du Morvan sera sur différents marchés pour cette fin d'année. Crédit photo : Legta du Morvan.

Dates des marchés

Samedi 26 novembre à Champvert ; dimanche 4 décembre à Luzy ; jeudi 8 décembre à la Draaf de Dijon ; samedi 10 décembre à Corbigny et à Moulins-Engilbert ; vendredi 16 décembre à Châtillon-en-Bazois ; samedi 17 décembre à la Station de Préperny – Haut Folin ; dimanche 18 décembre à Château – Chinon ; mardi 20 décembre à Nevers – Ephad. Outre cela, le camion est présent au marché de Château-Chinon (un samedi sur deux) et à Moulins-Engilbert ainsi que Corbigny (une fois par mois) pour leurs foires respectives.

image supplémentaire
Les élèves de la pisciculture peuvent déjà profiter des nouveaux aménagements sur le site de Vermenoux. Crédit photo : Legta du Morvan.