Le 9 juin l'IGP Charolais de Bourgogne tenait son assemblée générale durant laquelle un moment d'échanges fut proposé autour de l'approvisionnement des collèges. 

Dynamique commune
Catherine Montfort, principale du collège « Les Amognes » à Saint-Benin-d'Azy, a présenté le collège lors de l'assemblée générale.

C'est au collège « Les Amognes » à Saint-Benin-d'Azy que l'assemblée générale de l'IGP Charolais de Bourgogne a eu lieu le 9 juin dernier. Un site choisi sciemment pour évoquer la mise en application de la loi Egalim ainsi que la loi « Climat et Résilience » – entrant en vigueur en 2023 et obligeant les collèges à choisir, d'ici le 1er janvier 2024, des produits dont « l'acquisition a été fondée, principalement, sur les performances en matière de protection de l'environnement et de développement des approvisionnements directs de produits de l'agriculture » (Loi n° 2021-1104 du 22 août 2021- Article 257 et 258). 

Ouvrir les yeux 

Peu ou pas connue des collectivités concernées, l'IGP Charolais de Bourgogne tient depuis quelques mois à alerter les restaurations collectives sur la mise en application de cette loi via des visites (voir TDB n° 1676) et des temps d'échanges avec les personnes visées (proviseur, chef cuisinier, etc.) afin de leur expliquer cette fameuse loi. C'est dans cette optique que le personnel de restauration collective des collèges de la Nièvre était invité à l'assemblée générale de l'association. 

Contraintes 

Après la mise en exergue des différentes contraintes imposées par la loi, Régis Taupin, président de l'association Charolais de Bourgogne, a assuré que l'IGP Charolais, et son réseau de distribution, était à même de répondre au cahier des charges prévu par le texte. De leur côté, le personnel présent a évoqué le fait que l'association IGP Charolais leur était quelque peu étrangère, mais appréciait la démarche de découvrir un nouveau réseau d'approvisionnement. Néanmoins, régis par une gestion stricte, ils ont spécifié divers freins pour s'approvisionner en viande estampillée d'une telle appellation. Parmi ceux-ci, ils ont mis en avant le budget moyen dévolu par repas. Tournant en dessous des 2 euros et avoisinant les 1,70 euros, ce budget moyen ne suffit pas à respecter, en l'état, la fameuse loi. De plus, le personnel a rappelé que ce montant, fixé par le Conseil Départemental, n'avait pas évolué depuis environ 6 ans et donc ne prenait donc pas du tout en compte l'inflation sur les denrées alimentaires. 

Volonté d'avancer 

Interpellé sur le sujet, Wilfrid Séjeau, 4e Vice-président du Conseil départemental, en charge des collèges et de l’éducation, de la culture, de la jeunesse et de l’enseignement supérieur, a tenu a souligné que le Conseil départemental travaillait actuellement sur une revalorisation des montants – en insistant sur le fait que cela était en cours et que rien n'était fixé pour le moment. Le personnel de restauration collective a également accentué sur son désir de proposer des produits de qualité aux enfants, rappelant que cela permettait « de réduire le gaspillage » tout en offrant aux enfants un moyen de « développer leurs sens gustatifs avec des produits ayant du goût ». Face à cette envie de travailler des produits « plus nobles », Régis Taupin a mis en avant la volonté de l'IGP Charolais de Bourgogne de collaborer avec les collectivités, prodiguant ainsi aux éleveurs de son réseau des perspectives d'avenir et de valorisation de leur production. François Chaintron, directeur des sections Sicarev Coop (Charolais Horizon - Auxois Morvan – Eleveurs Nivernais) et directeur Développement des Filières, conclut : « Il semble que, jusque-là tout le monde s'attendait. Aujourd'hui, les collèges sont prêts à s'approvisionner sur un réseau comme l'IGP Charolais, et cette dernière est prête à travailler avec eux – même s'il faut quelques ajustements au niveau du prix au kg. Je pense qu'on peut dire qu'il n'y a plus qu'à mettre en marche le mouvement puisque tout le monde semble s'accorder ! »

 

D'autres points à travailler

Comme évoqué, le personnel de restauration collective présent a mis en exergue diverses contraintes rendant complexe l'approvisionnement auprès d'organismes tel que l'IGP Charolais. Outre le prix de vente au kg, la quantité commandée et la livraison obligatoire pour certains ont été présentés comme des freins à l'approvisionnement dans des réseaux de professionnels locaux. Face à ces barrières, Régis Taupin, président de l'association Charolais de Bourgogne insiste : « Il est indispensable que les collèges s'accordent entre eux afin de demander une quantité suffisante en commandes groupées. Plus il y aura un volume important, plus nous pouvons oeuvrer sur certains leviers pour devenir plus attractif, notamment au niveau du prix. Chacun doit faire un pas vers l'autre afin que nous travaillons tous en bonne intelligence pour l'avenir de toute une filière mais aussi pour celui de nos enfants en leur offrant la possibilité de découvrir des produits de qualité »

 

Situation de l'IGP Charolais de Bourgogne
Régis Taupin, président de l'IGP Charolais de Bourgogne s'est montré confiant pour l'avenir de l'association.

Situation de l'IGP Charolais de Bourgogne

L'assemblée générale fut aussi l'occasion de valider les comptes de l'exercice 2021 et de faire le point. Au final, l'association termine 2021 avec un chiffre d'affaires global de – 25,8 % (soit : un CA de 36 134 euros en 2021 contre 48 700 euros en 2020). Régis Taupin rappelle : « Cette situation financière est compréhensible puisqu'il y a eu les restrictions sanitaires entrainant une réduction des charges de fonctionnement mais également une très nette baisse de l'approvisionnement des restaurants et des collectivités avec lesquels nous travaillons. Malgré les chiffres quelque peu négatifs, je suis optimiste pour l'avenir. En effet, aujourd'hui nous écoulons environ 500 t. de carcasse par an. Et, pour parvenir à un chiffre à l'équilibre ainsi qu'à une autonomie (face aux aides de l'État notamment), il nous faut vendre environ 1 500 tonnes de carcasse. Cela n'est pas insurmontable d'autant plus si toute la filière se mobilise pour mettre en avant l'IGP qui est un gage de qualité ! Je pense que notre association, et son réseau, doit se faire connaître car elle a énormément à apporter dans le cadre de la loi Climat et Résilience »