Découverte
Planter, expliquer, informer et replanter...
Le 24 avril, dans le cadre de l'Agenda nature, une visite de la Petite ferme de Chevannes (Coulanges-lès-Nevers) était proposée au grand public, en partenariat avec Bio Bourgogne Franche-Comté.
Afin de faire découvrir l’agroforesterie et son impact dans une exploitation, une visite était organisée le 24 avril à la Petite Ferme de Chevannes (Coulanges-lès-Nevers), à l’occasion des rendez-vous de l’Agenda Nature du Conseil départemental de la Nièvre (1) et, pour cet événement, en partenariat avec Bio Bourgogne Franche-Comté (Bio BFC). « Notre mission est l’accompagnement des professionnels. Malgré tout, il nous semble nécessaire d’expliquer nos pratiques au grand public », précise Pauline Foulon, chargée de mission biodiversité à Bio BFC. « Il y a de plus en plus de participants à ce genre de rencontre. Cela prouve un intérêt grandissant des consommateurs. Dans ce contexte, il nous semblait opportun de mettre en avant l’agroforesterie ainsi que les tenants et les aboutissants pour l’exploitant ». Au total, une trentaine de personnes de tous âges ont donc participé à l’événement dans la Petite Ferme de Chevannes.
Quels intérêts ?
Pour Pascaline Loquet, chef d’exploitation de la Petite Ferme, implanter des arbres était une évidence. « Même s’ils représentent un investissement important et un entretien régulier, les arbres s’intègrent parfaitement dans mon système ». Pascaline Loquet est à la tête d’environ 20 ha (dont 19 ha d’herbe et 1 ha de petits fruits rouges) et d’environ 140 ovins. « Les haies sont un coupe-vent et une source d’ombre pour mes animaux. De plus, ce nouveau découpage des parcelles facilite la mise en place d’un pâturage tournant afin que mes ovins profitent d’une herbe fraîche en permanence – point très important pour limiter le parasitisme ».
Pauline Foulon détaille alors les quelques espèces pouvant nicher dans les haies (taillis, arbustes et arbres) et rappelle qu’elles sont aussi des couloirs de passages pour les animaux sauvages.
Mise au point
Puis la gestion des haies a été abordée avec les visiteurs dont certains regrettaient une taille parfois « courte » de celles-ci. Sur ce point Pascaline Loquet insiste : « tant qu’il y a un peu plus d’un mètre de haie, c’est bien car il y en a une. Il est nécessaire de rappeler qu’il y a une certaine valeur patrimoniale à la haie taillée. Elle offre la vision de beaux paysages entretenus. En parallèle, elles permettent d’offrir un renfort aux clôtures tout en permettant une surveillance du troupeau. Et, même taillée, elle offre un « couloir de passage aux animaux » et, si quelques grands arbres sont laissés, des nichoirs pour les oiseaux ». Elle poursuit en martelant : « Il ne faut donc pas stigmatiser ceux qui taillent bien leurs haies. Comme en agriculture, l’agroforesterie se gère de diverses manières et toutes ne sont pas mauvaises ».
Toujours en recherche
En parallèle des haies, Pascaline détaille avoir mis en place un « pré-verger ». Elle explique avoir implanté environ 127 pieds de châtaigniers de 11 variétés différentes (avec deux porte-greffes) avec un espacement spécifique de 20 m en inter-rang et de 10 m entre les pieds : « Mon but reste d’avoir de l’herbe pour mes animaux » sourit-elle avant d’ajouter, toujours en souriant : « et dans environ 10 ans des châtaignes pour la consommation ». De nombreux échanges ont ponctué la rencontre notamment sur les techniques de plantation, le montant des investissements, les subventions ou aides accordées pour ceux-ci, la gestion quotidienne de l’exploitation, les difficultés rencontrées… preuve que le public à encore beaucoup à découvrir du monde agricole. De son côté, Pascaline n’a pas fini de planter : « Je remets des arbres dans mes quelques vignes de raisin de table afin d’éviter qu’elles grillent durant les fortes chaleurs. J’envisage de faire pareil pour d’autres petits fruits… je poursuis mon expérimentation ».
