Visite ministérielle
Visite de Marc Fesneau en Côte-d'Or et dans l'Yonne

Berty Robert
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Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est déplacé dans l’Yonne et en Côte-d’Or le 19 novembre. À l’origine centrée sur la filière bois et de la vente des vins de Beaune, sa venue fut l’occasion, pour les représentants agricoles, de le sensibiliser à des problématiques plus spécifiques à notre région.

Visite de Marc Fesneau en Côte-d'Or et dans l'Yonne
Marc Fesneau a participé à l'assemblée générale des maires ruraux de Côte-d'Or, à Saint-Julien, en compagnie de Dominique Faure, secrétaire d'Etat à la Ruralité (à droite).

Un ministre de l’Agriculture, il faut savoir le saisir au vol ! Les représentants agricoles sont rompus à cet exercice et même si le temps dont ils disposent pour cela est très compté, l’occasion d’avoir l’oreille du ministre ne peut pas se rater. Les présidents des FDSEA de l’Yonne (voir page 05 de ce même numéro) et de Côte-d’Or ont donc saisi l’occasion de la venue de Marc Fesneau dans leurs départements respectifs, samedi 19 novembre. Dans l’Yonne, Marc Fesneau venait, au départ, pour rencontrer la filière bois et annoncer le lancement d’un programme de recherche en faveur de la biodiversité dans les forêts. Damien Brayotel, président de la FDSEA 89, entouré d’Arnaud Delestre, président de la Chambre d’agriculture du département, et de Charles Baracco, président des JA 89, ont pu rencontrer le ministre à cette occasion. Ce fut aussi le cas en Côte-d’Or pour la délégation constituée de Fabrice Genin, président de la FDSEA, Vincent Lavier, pour la Chambre d’agriculture et Baptiste Colson pour les JA.

Moutarde, cassis, tuberculose…

Dans ce département, Marc Fesneau venait participer, au côté de Dominique Faure, la secrétaire d’État chargée de la Ruralité, à l’assemblée générale de l’association des maires ruraux, à Saint-Julien, près de Dijon, avant de se rendre aux festivités entourant la vente des vins des Hospices de Beaune. La demi-heure que le ministre a accordée, en mairie de Saint-Julien, aux trois représentants agricoles côte-d’oriens a été mise à profit pour aborder plusieurs sujets : « nous avons attitré son attention sur les problématiques locales propres à la moutarde ou au cassis, souligne Fabrice Genin. Sur la moutarde, il nous faut une dérogation sur un insecticide en traitement de semences, et sur le cassis, la PAC va obliger à couvrir l’inter-rang, mais, chez nous ce n’est pas possible. Or, si les exploitants concernés ne couvrent pas l’inter-rang, ils n’obtiendront pas les 5 points nécessaires pour l’accès aux écorégimes. Le cassis est souvent une diversification pour des exploitations en grandes cultures et si la solution n’est pas trouvée, elles l’abandonneront. Nous avons aussi évoqué la question des indemnités concernant la tuberculose bovine. La PAC a été mise sur la table à travers la problématique du maïs sur maïs, avec l’obligation de mettre un couvert, ce qui risque d’être compliqué dans certains cas. Sur ce plan, nous savons que l’Alsace a obtenu une dérogation et nous avons demandé au ministre ce que nous devions faire pour l’obtenir également. Il y a aussi la question du choix des cartes IGN qui risque de s’imposer pour la détermination des cours d’eau, et qui ne sont pas à jour. Jusqu’à présent, nous avions recours à une carte de Côte-d’Or que nous avons réalisée avec l’administration, mais qui ne correspond pas forcément à ces cartes IGN. Or, la nouvelle PAC veut prendre ces cartes comme référence, donc, ce que nous voulons, c’est être sûr que ces cartes IGN seront mises à jour ». À ce jour, de nombreux cours d’eau référencés par la profession agricole (cours d’eau ou fossé) risqueraient de ne pas se retrouver correctement représentés, ce qui pourrait entraîner des confusions ou des contentieux.

« Pas d’interdiction sans solution »

« Nous avons eu le sentiment, poursuit le président de la FDSEA 21, d’avoir en face de nous quelqu’un qui était à l’écoute, qui savait de quoi on parlait. Nous avons le contact avec les chefs de cabinet, on espère que les choses vont avancer ». Interrogé à l’issue de la réunion, le ministre s’en tenait, sur la question de la moutarde, à la ligne « pas d’interdiction sans solution, mais pour cela, il faut mettre des moyens dans la recherche ». À Beaune, ensuite, Marc Fesneau a visité la foire aux vins organisée au palais des congrès, dans le cadre de la vente aux enchères des Hospices de la ville, qui avait lieu le lendemain, 20 novembre. En compagnie de Thiébault Huber, président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB), le ministre a pu goûter quelques-unes des nombreuses cuvées présentées, et participer à une table ronde rassemblant l’ensemble de la profession viticole locale. « Sur la viticulture, soulignait Marc Fesneau, je tiens à saluer la résilience de la filière après le gel de 2021, avec un fort accompagnement de l’État. Je salue aussi le travail à long terme effectué par les viticulteurs face aux conséquences du changement climatique. Il y a une véritable capacité d’adaptation ».