Les moissons 2024 ont été compliquées et parfois très longues à se terminer, à l'image d'un champ de triticale à Meilly-sur-Rouvres qui aura nécessité pas moins de cinq allées et venues.
Mais quelle galère, ces moissons ! De nombreux agriculteurs ont pris leur mal en patience pour en venir « à bout ». C'est notamment le cas de Flora Loiseau et de son frère Gautier, près de Pouilly-en-Auxois : « Il nous est déjà arrivé de terminer plus tard dans la saison, le 20 août, c'était en 2021. Mais là, les complications étaient vraiment nombreuses ». La « médaille d'or » revient à un champ de 8 ha de triticale, dans lequel la moissonneuse a dû s'y reprendre à maintes reprises : « cinq fois au total ! Entre les pluies, l'humidité qui arrivait plus tôt en soirée et la priorité que nous avions donnée au blé à un certain moment, ce champ était interminable… Il fallait sans cesse arrêter puis revenir et réessayer… La photo que nous avons prise illustre bien le chantier avec de la paille pressée, de la paille seulement fauchée et du grain encore sur pied, parfois versé ».
« De tout »
Flora Loiseau évoque ici ses différents résultats : « une forte hétérogénéité est observée selon les parcelles. Bien sûr, ce n'est pas une belle année ni en quantité ni en qualité, mais nous relativisons en nous disant que les résultats auraient pu être bien inférieurs ». La gestion des mauvaises herbes s'est avérée déterminante : « il n'a pas été facile d'intervenir en temps et en heure avec toute cette eau… À certains endroits, nous n'avons pas pu passer ni l'automne ni aux dates les plus propices au printemps. Les cultures ont bataillé avec les mauvaises herbes pendant tout le cycle. Cela ne pardonne pas, je pense à un champ d'orge d'hiver que nous avons finalement enrubanné ! Ce qui a pu être désherbé à peu près correctement s'en sort un peu mieux ». Le liseron s'est montré particulièrement coriace dès la mi-juillet : « le développement de cette herbacée a ajouté de la complication, le liseron montait très rapidement et plaquait les plantes au sol. Les graines prenaient davantage l'humidité et mettaient encore plus de temps à sécher ». Flora Loiseau, le jour de cette rencontre, n'avait pas encore calculé ses moyennes de rendements, mais se souvenait de plusieurs résultats : « une parcelle d'orge d'hiver finit à 63 q/ha mais nous avions déjà fait 78 q/ha ici, une année. En blé, il y a un peu de tout en rendements, un champ descend quand même à 45 q/ha, ce qui n'était jamais arrivé. Les PS sont décevants, la barre des 72 n'a pas souvent été atteinte. L'avoine est peut-être la culture qui s'en sort le mieux cette année : elle est restée très propre, il n'y a pas eu de vulpins ! Nous dépassons légèrement les 60 q/ha : ce n'est pas une belle année mais pas une mauvaise non plus ». Éleveurs de vaches allaitantes, Flora et Gautier Loiseau se satisferont de leur récolte de paille, moins bonne que celle de 2023 mais « à peu près » dans la moyenne des précédentes campagnes.