Essais

Des résistances à prendre en compte

Avec la participation des GDA Bourgogne Nivernais et Centre Nivernais, la Chambre d’agriculture de la Nièvre a présenté le 30 mai des essais variétaux en Centre Nivernais. C’est Diane Chavassieux, ingénieure régionale Bourgogne Franche Comté chez Arvalis-institut du végétal, qui a commenté les variétés en place. Les participants se sont rendus chez Denis Arlaud (blé tendre d’hiver à Alluy) et Didier Championnat (désherbage vulpin à Billy-Chevannes). Durant ces échanges, les premières observations sur l’essai variétés d’orge d’hiver ont aussi été présentées (implanté chez Étienne Gauthier à Beaumont-Sardolles). Pour mémoire, une autre visite d’essai fut proposée le 27 avril sur des parcelles de Damien Van Capelle (colza à Lichères-sur-Yonne) pour aborder les thématiques des ravageurs d’automne et de la fertilisation sur colza.

Rappel des bases

Cédric Zambotto, responsable technique de l’équipe productions végétales à la Chambre d’agriculture de la Nièvre, rappelle : « c’est la combinaison des leviers qui fait fonctionner une culture : la rotation, la date du semis, les caractéristiques variétales, le travail ou non du sol, la profondeur de l’implantation, etc. En complément des leviers agronomiques, l’alternance des modes d’actions des produits est ensuite indispensable pour limiter au maximum les résistances diverses, maladies ou adventices ». Pour Didier Championnat, qui a accueilli l’essai désherbage du vulpin, ces tours de plaines sont un moment privilégié. « De plus en plus de produits nous sont interdits et les solutions n’arrivent pas car il n’y a presque plus de recherche depuis 10 ans. Pour moi, les producteurs français arrivent dans une impasse face à des productions étrangères n’ayant peu ou pas de contraintes environnementales à respecter. Outre les restrictions en matière de produits phytosanitaires, nous avons d’autres pressions comme celles des corbeaux et des pigeons. Et là encore nous sommes démunis ». Toutefois, pour Didier Championnat, « ces rencontres permettent de se sentir moins isolés et d’entrevoir, parfois, des pistes agronomiques à envisager ».

Blé et désherbage vulpin

Plus techniquement, il faut retenir que sur les douze variétés de blé tendre, aucune ne présentait de fusariose – au moment de la notation et idem pour la rouille jaune. En ce qui concerne la rouille brune, bien que présente, elle n’est restée qu’à un faible niveau de densité sur la plateforme. Cédric Zambotto stipule : « nous relevons aussi une pression septoriose modérée sur notre essai à la suite d’un printemps plutôt favorable à l’apparition de quelques symptômes précoces mais finalement à peu de développement en fin de cycle ». Côté nombre de pieds au m2, sauf KWS Astrum, toutes les variétés ont une perte de densité en sortie d’hiver et la plus notable est avec Winner : 280 pieds/m2 en entrée d’hiver contre 196 en sortie, soit une perte de 84 pieds/ m2. Il poursuit : « Les variétés Intensity, RGT Luxeo, Prestance, LG Arlety et SY Admiration présentent les plus fortes densités d’épis par mètre carré. Inversement, Reality et LG Aikido sont en retrait sur ce critère ». Enfin, pour les essais de désherbage sur vulpin, Cédric Zambotto précise « qu’aucune des 16 modalités testées n’est satisfaisante en fin de cycle, notamment à cause des conditions climatiques propices aux levées tardives ». Pour rappel il a été testé Mateno, Defi, Battle Delta, Merkur ou encore Trooper et des nouveautés encore non commercialisées. Le but était également de regarder l’efficacité d’associations et de programmes. Diane Chavassieux d’Arvalis a précisé que cette année « les bases de pré-levée semblaient apporter une meilleure efficacité que la post-levée dans les programmes ».

Orge d’hiver

Pour l’orge d’hiver, six variétés étaient à l’essai. Ainsi, il a été soulevé que deux catégories peuvent être établies pour le critère du nombre d’épis au m2 : « KWS Exquis, KWS Borelly et LG Zelda ont les plus fortes densitéśs d’épis/m2 (moyenne de 877 épis/m2) tandis que Dementiel, Carrouseil et KWS Faro ont une densité́ moindre (moyenne à̀ 650 épis/m2) ». Pour les maladies, il est à noter que l’helminthosporiose est la plus observée pour ces essais. Cyril Hamon, responsable expérimentation à la Chambre d’Agriculture de la Nièvre, indique : « Quelques tâches de rynchosporiose sont visibles sur KWS Exquis et LG Zelda et des débuts de ramulariose sont notables sur les plus vieilles feuilles, notamment sur KWS Faro et LG Zelda. Pour la rouille naine, KWS Faro et LG Zelda sont les plus impactées ». La visite s’est clôturée par un repas convivial, précédé par une présentation de Corteva et de son nouveau système de détection des résistances à la septotriose en direct au champ avec un résultat en 20 minutes.