Prévention
Attention aux départs de feu durant les moissons

Christopher Levé
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À l'approche des moissons, il y a toujours une inquiétude pour le monde agricole : celui des incendies de parcelles ou de bâtiments. Pour les éviter ou, dans le pire des scénarios, limiter leur propagation, Groupama donne quelques bons conseils aux agriculteurs. 

Feu
En cas d'incendie de parcelle, le premier réflexe est d'appeler les secours au 18 ou au 112 (photo : SDIS 89).

« Groupama, dans le cadre de toutes ses actions de prévention, est également sensible aux risques d’incendies sur les récoltes. Ils peuvent notamment se déclencher par l’activité de tous les matériels qui interagissent dans les parcelles. Ils peuvent être limités à la parcelle en tant que telle mais aussi se propager dans des résidences ou des zones pavillonnaires », lance Ludovic Damé, directeur d’établissement de l’Yonne et de la Seine-et-Marne à Groupama Paris Val de Loire.
Alors, pour les éviter, Groupama donne quelques bons conseils aux agriculteurs. « Tout d’abord, il est bien de connaître toutes les zones où il pourrait avoir du silex qui est l’une des principales causes de départ d’incendie. Il est par exemple recommandé d’augmenter la hauteur de coupe pour éviter un risque de frottement métallique sur les silex, qui crée des étincelles et donc un potentiel embrasement ».
Parmi les bons gestes à avoir, il est notamment bien de mettre des tonnes à eau à proximité des parcelles sur lesquelles les agriculteurs sont en train d’intervenir pour éviter des incendies. Mais aussi d’avoir avec soi un extincteur, ou encore de faire du déchaumage, donc de disposer d’un déchaumeur à proximité qui pourra être utilisé là encore pour circonscrire un début d’incendie.

Contrôler son matériel

Et comme le dit Ludovic Damé, « l’incendie ne part pas forcément du matériel en mouvement mais peut aussi partir du matériel à l’arrêt. Avec une moissonneuse-batteuse, dès lors qu’elle n’a pas été soufflée, il peut y avoir un échauffement. Il peut débuter au niveau des freins, des roulements de matériels. Il faut faire attention à l’entretien du matériel au moment de la moisson pour faire en sorte d’éviter tout risque d’incendie : de nettoyer, graisser, vérifier les pièces, contrôler tout ce qui touche à l’électrique qui est aussi une des causes de l’incendie. Il y a aussi des préconisations assez simples à mettre en place et utiles comme le fait de monter des coupe-circuit sur les engins. Il faut aussi surveiller les voyants sur le tableau de bord de la machine ».
Le feu peut aussi se déclarer au niveau du matériel attelé. « Dans ce cas, si cela est possible, il faut rapidement dételer le matériel qui prendrait feu pour éviter qu’il y ait une propagation au tracteur ».

Limiter au mieux la propagation du feu

Toutefois, si un incendie se déclare, le premier geste à avoir est de contacter très rapidement les secours, au 18 ou au 112, pour mettre en évidence les services de sécurité. « Ce qui est important à retenir en cas de départ d’incendie, c’est la localisation précise du sinistre pour permettre aux secours d’arriver le plus rapidement possible, ainsi que les circonstances lorsqu’elles sont connues, et de mettre en place les moyens de prévention précédemment cités qui vont permettre de limiter la propagation de l’incendie. Il faut également tenter de circonscrire l’incendie, mais en aucun cas se mettre en danger personnellement », confie Ludovic Damé.
Les risques d’incendie ne se limitent pas à la récolte, « on en a aussi massivement lorsque le fourrage est rentré et qu’il n’est pas encore sec. Pour éviter de perdre le fourrage de ses bêtes et d’endommager ses structures, il est possible de surveiller la chaleur à l’intérieur des ballots avec une sonde », poursuit-il.
Enfin, s’il y a eu beaucoup d’eau cette année, ce qui permet de remplir les nappes phréatiques, cela ne signifie pas pour autant que le risque d’incendie est réduit, voire nul. « Au contraire, il est permanent sur des périodes d’été et il est donc de rigueur de respecter toutes les mesures de précaution et de prévention pour éviter qu’il y ait, demain, des feux de parcelles ou de bâtiments », conclut Ludovic Damé.