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Sanitaire

Le charbon symptomatique refait surface

Une maladie infectieuse est à l'origine de pertes de bovins dans plusieurs élevages du département.

Par AG
Le charbon symptomatique refait surface
Ludovic Lelong a perdu neuf veaux et une vache depuis l'été 2020 à Champignolles.

Le sanitaire n'est pas un long fleuve tranquille. Une poignée d'éleveurs le déplorent depuis quelques mois avec l'apparition de plusieurs cas de charbon symptomatique dans leur cheptel. Ludovic Lelong fait partie des sinistrés à Champignolles, petit village entre Arnay-le-Duc et Nolay : « Pour moi, tout a commencé l'été 2020. En me rendant dans un de mes prés, un matin, j'avais aperçu un veau particulièrement nonchalant et pas très en forme. J'avais appelé le vétérinaire qui avait tenté de le remettre d'aplomb. En vain, car l'animal était mort quatre heures seulement après son intervention. Durant ce même mois d'août, j'ai perdu quatre bêtes avec à chaque fois les mêmes symptômes : des boiteries suivies d'une mort foudroyante. Des autopsies ont permis d'identifier le charbon symptomatique. Mes grands-parents rencontraient déjà cette maladie sur certains de leurs animaux à l'époque, mais nous n'avions pas eu le moindre cas dans le secteur depuis une cinquantaine d'années. ». Ludovic Lelong, qui enregistre 10 pertes à ce jour dont une vache adulte, a vacciné l'ensemble de ses veaux et prévoit même la vaccination sur l'ensemble de son cheptel : « c'est apparemment la seule solution pour s'en sortir. Plusieurs élevages* sont dans le même cas que moi. D'autres rencontrent peut-être cette maladie sans savoir qu'il s'agit de celle-ci. Le GDS a procédé à un recensement des cas. D'après les experts, certaines bactéries remontent en surface depuis la fin des sécheresses. Il n'y avait pas d'équarrissage dans le temps et les prés où avaient été enterrées des bêtes mortes seraient plus à risque que d'autres ».

* quatre en deux ans, selon les données du GDS.

Le mot du GDS « La prévention passe par la vaccination »

Gilles Rabu, technicien au Groupement de défense sanitaire de Côte-d'Or, présente les principales caractéristiques du charbon symptomatique : « Il s'agit d'une maladie infectieuse aiguë, souvent mortelle, qui touche les bovins et les ovins. Il ne faut pas la confondre avec la fièvre charbonneuse, (charbon bactéridien ou anthrax) qui elle, est dangereuse pour l’espèce humaine. Les bactéries responsables du charbon symptomatique produisent des spores très résistantes dans l’environnement. Elles contaminent les animaux par ingestion ou contamination d'une plaie. Les symptômes peuvent inclure des difficultés à se déplacer, une baisse d’appétit, une forte fièvre, des gonflements au niveau des épaules, du dos ou du cou avec des crépitements à la palpation, mais aussi une production de gaz au niveau des régions concernées. La mortalité peut survenir dans les 48 heures. Le charbon symptomatique est une maladie des pâturages qui apparait essentiellement pendant les mois d’été. L’infection se développe à partir de petites lésions des muqueuses. Les bovins âgés de six mois à deux ans sont les plus sensibles. Chez les ovins, les portes d’entrée de l’infection sont principalement les plaies. Lorsque la maladie est détectée à un stade précoce, un traitement à la pénicilline ou autre antibiotique à une dose élevée peut se montrer utile, mais il persistera des séquelles musculaires. La prévention passe par la vaccination de tous les animaux à risque ».