Reproducteurs charolais
Un petit tour par Créancey le 29 octobre

AG
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Le concours de l’Auxois sud, c’est en fin de semaine prochaine, samedi 29 octobre. Un membre de l’organisation et un exposant abordent l’évènement.

Un petit tour par Créancey le 29 octobre
François Lucand et son stagiaire Paul Bouhot, en compagnie de Tiguan, un veau très prometteur qui sera présent au pôle agricole.

C’est le premier des deux concours de reproducteurs charolais organisés en Côte-d’Or. L’Auxois sud se tient samedi 29 septembre à Créancey, moins de trois semaines avant le rendez-vous de Semur. Éric Bize, président du comice agricole de Pouilly-en-Auxois, annonce l’inscription de 76 animaux à cette édition. Une affluence jugée « moyenne » par le membre de l’organisation : « Nous aurions pu espérer mieux, c’est certain, mais il faudra s’en contenter. En ce qui concerne les exposants, nous avons de grands habitués, mais aussi plusieurs éleveurs qui n’étaient pas venus depuis un petit moment. Baptiste Prévotat, un jeune de Boux-sous-Salmaise, nous rejoint pour la première fois ». Les traditionnels prix du concours seront remis en jeu, y compris celui du public. « Les visiteurs sont invités à voter pour le veau charolais de leur choix lors du prix d’honneur, ce moment est toujours très sympa », indique Éric Bize, « le public, justement, occupe une place importante dans notre manifestation puisque nous organisons un repas ouvert à tous à partir de 13 heures. Le restaurant Le Dauphiné, d’Arnay-le-Duc, a une nouvelle fois été réquisitionné, les réservations sont à effectuer au préalable au 06 24 69 61 13. Un marché de producteurs est également au programme de la journée, comme il y a trois ans ». Le président du comice profite de l’occasion pour glisser un mot sur la conjoncture : « le moral des éleveurs est particulièrement incertain, même si les prix à la production ont augmenté. En effet, le niveau de charge a bondi et nous ne savons pas quand ce phénomène va s’arrêter. En ce qui concerne le commerce de reproducteurs, il se vend un certain nombre d’animaux au niveau national et sans doute au niveau local, mais il n’y a rien d’exceptionnel pour autant. Ce marché ne suit pas la dynamique de la viande ».

Séduit par le concours

François Lucand fait partie des exposants. Malgré ses 66 printemps, ce résidant du village de Molphey ne participera qu’à son deuxième Auxois sud : « Ma première venue ici, c’était l’année dernière… J’ai été agréablement surpris par l’accueil qui m’avait été réservé, la convivialité entre éleveurs était remarquable, l’ambiance générale était au top. La cerise sur le gâteau fut les résultats de mes quatre veaux avec deux premiers prix et un troisième prix d’honneur. Le Gaec Poillot, de Thoisy-la-Berchère, m’avait acheté un de mes quatre reproducteurs, ce fut une sortie très réussie et je reviens logiquement cette année ». François Lucand présentera une nouvelle fois quatre veaux, âgés de 8 à 10 mois : trois typés viande et un quatrième un peu plus élevage : « ce dernier s’appelle Tiguan, je pense qu’il a beaucoup d’avenir. C’est le fils de Laurie, une charolaise qui obtient de bons résultats en concours. Tiguan se distingue par son ossature et son développement squelettique. Il est un peu moins précoce que la moyenne mais il fera un très bel adulte d’ici deux ou trois ans, j’en suis convaincu ». Tiguan sera disponible à la vente, tout comme l’un des trois autres veaux qui seront présents à Créancey.

Quatre sorties, peut-être cinq

François Lucand était à Cournon il y a quelques jours pour son premier concours de l’automne. Sa participation à ce national charolais s’est soldée sur un très bon bilan, avec le prix de championnat femelles junior réserve et deux premiers prix de section. Ce jeudi 20 octobre, le Côte-d’orien effectue sa seconde sortie de l’année en se rendant avec trois veaux à Corbigny. Créancey sera donc son troisième concours, avant un quatrième rendez-vous à Semur-en-Auxois les 15, 16 et 17 novembre. François Lucand sortira alors « la grosse artillerie » pour tenter de décrocher un prix d’honneur qui le qualifierait pour la finale de Moulins.

Le choix gagnant de la génétique

Passionné depuis toujours par la génétique, François Lucand sélectionne des animaux capables de s’adapter au mieux aux terres pauvres du Morvan : « j’ai toujours recherché des charolais qui s’entretiennent seuls, sans multiplier les sauts de farine pour assurer leur développement. J’ai toujours mis l’argent qu’il fallait pour obtenir des animaux avec beaucoup de qualités de race, fins de viande, sans trop d’os ». En compagnie de Guillaume Mathieu, un éleveur du nord Saône-et-Loire, François Lucand s’est procuré au printemps un taureau en République Tchèque affichant 117 en facilités de naissance et 133 en développement musculaire. « L’idée est de le mettre aux normes par des centres d’insémination pour vendre des doses au national et même à l’international », confie le Côte-d’orien, qui s’est également déplacé en Irlande très récemment pour assister au concours national des veaux. L’une de ses ventes de ces dernières années a donné naissance à une génisse qui s’est imposée lors de cet événement.