UPVY

Rencontre avec Damien Renoux, le nouveau président

À bientôt 30 ans, Damien Renoux, agriculteur à Villebougis, est le nouveau visage de la présidence de l’UPVY (Union des productions végétales de l’Yonne). Élu le 24 janvier dernier, il prend la suite de Laurent Poncet, qui officiait depuis le 11 septembre 2018.
Installé depuis le 1er janvier 2018, Damien Renoux a repris l’exploitation d’un voisin partant à la retraite. « Je suis en grandes cultures : colza, blé, orge, maïs, betterave à sucre. Je travaille avec mon père et mon oncle, qui ont chacun leur exploitation, en assolement commun », indique-t-il.
C’est par les Jeunes agriculteurs de l’Yonne que Damien Renoux met un premier pas à l’UPVY. « Ils m’ont d’abord approché au niveau cantonal. Ensuite, j’ai voulu voir ce qui se faisait au niveau départemental. Il y avait alors une place à prendre comme représentant des JA à l’UPVY, donc je me suis porté volontaire. Car j’aime mon métier, mais je ne veux pas uniquement rester dans ma ferme. J’aime voir ce qui se fait ailleurs ».

La défense des intérêts des agriculteurs

Désormais président, Damien Renoux voit cette nomination comme quelque chose « de très formateur et d’enrichissant ». « Cette fonction permet d’être dans les prises de décisions, ce que j’affectionne. Cela permet aussi de mieux comprendre comment sont prises les décisions qui nous concernent, nous agriculteurs, au quotidien sur nos fermes, et de pouvoir aller défendre les intérêts des agriculteurs auprès des politiques. Car l’intérêt de l’UPVY c’est à la fois cette défense des intérêts des filières céréales et oléoprotéagineux, et la communication auprès du grand public », assure Damien Renoux. Avec toujours la volonté de faire avancer les choses. « L’UPVY regroupe tous les organismes stockeurs de l’Yonne, coopératives comme privées, et les agriculteurs. Quand toutes ces personnes-là sont autour de la table, c’est plus facile ».
En tant que nouveau président, Damien Renoux ne souhaite pas tout révolutionner. « Ma volonté est de continuer ce qui a déjà été mis en place auparavant, au niveau de la communication auprès des maires du département. Il y a notamment une plateforme d’essais sur la culture du colza qui a vu le jour à Gy-l’Évêque. Le but est de montrer aux maires qu’on ne fait pas n’importe quoi, qu’on essaie de trouver des solutions mais que pour cela, on a besoin d’un peu de temps ».

Proposer des solutions

Car le colza devient de plus en plus difficile à produire. « Il y a des coins où malheureusement cela devient difficile d’en faire dans le département. De plus, on vient récemment de nous interdire encore un nouvel insecticide qu’une grosse majorité d’agriculteurs utilisaient : le phosmet (Boravi WG). Les problèmes d’insectes sur le colza deviennent de plus en plus récurrents. Avec cette nouvelle interdiction, cela ne va pas s’améliorer », constate-t-il. « C’est pour cela qu’on essaye de trouver des solutions. Le fonctionnement de l’UPVY c’est de proposer des solutions en réponse à une décision qui a été prise ». Ce qu’il fait lui-même, sur sa ferme. « On essaye de semer de plus en plus tôt, de semer avec des cultures associées… Des choses qu’on retrouve également dans la plateforme d’essais à Gy-l’Évêque, afin de trouver des solutions pour maintenir la production de colza dans l’Yonne. Car la finalité est là : continuer de produire du colza dans l’Yonne ».
Cependant, le travail de l’UPVY ne se concentre pas uniquement sur le colza. « Notre but est de rester en veille, sur toutes les cultures, pour ne pas se retrouver dans l’impasse dans aucune d’entre elles. Sur toutes les cultures, il y a des enjeux et des chantiers », conclut Damien Renoux.