Sangliers
« Mettre le paquet »

AG
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Thierry Besançon, président de la commission « dégâts de gibier » de la FDSEA, espère un maximum de prélèvements jusqu'au 31 mars, date limite pour chasser le sanglier.

« Mettre le paquet »
La barre des 15 000 sangliers a été dépassée le week-end des 5 et 6 février en Côte-d'Or.

Les populations de sangliers n’ont certainement jamais été aussi nombreuses dans le département. Le record de prélèvements (17 000 il y a deux ans) pourrait être à nouveau battu. « Il doit l’être, compte tenu de la situation dans laquelle nous sommes, aux quatre coins de la Côte-d’Or », souligne Thierry Besançon, agriculteur à Avelanges près d’Is-sur-Tille et président de la commission dégâts de gibier de la FDSEA. Le responsable syndical se dit « inquiet » en entendant « certains bruits de couloir » évoquant plusieurs fins de chasse anticipées : « de nombreuses sociétés envisageraient d’arrêter avant l’heure… Il faut avoir une communication forte sur le sujet : il faut chasser jusqu’à la fin, mettre le paquet jusqu’au 31 mars et ce, même si les sociétés ont déjà réalisé leur plan de chasse et utilisé des bracelets supplémentaires. La Fédération des chasseurs, qui reconnait elle-même être débordée en nombre de sangliers, doit redonner un maximum de bracelets jusqu’au bout ».

Les cultures ciblées

Les dégâts dans les parcelles agricoles sont considérables selon Thierry Besançon : « ils sont malheureusement en adéquation avec ces surpopulations… Les problèmes sont toujours les mêmes pour nous, agriculteurs : en prairie, ces dégâts sont difficilement réparables. Dans les cultures, ce qui est détruit n’est jamais bien indemnisé. Les blés derrière maïs sont particulièrement dévastés. Il y a eu, récemment, des prélèvements de nuit dans l’Auxois : les louvetiers ont été surpris de prélever autant de sangliers au même endroit. D’habitude, ils tirent et ne reviennent pas. Là, ce n’était pas le cas. La peste porcine est par ailleurs très proche des Alpes à ce jour : il serait bien que les populations de sangliers soient diminuées avant que cette maladie s’en occupe d’elle-même ».

Agrainage interdit

Le président de la commission dégâts de gibier rappelle en outre sa position sur l’agrainage : « s’il était dissuasif comme le disent les chasseurs, nous assisterions à une baisse des populations et des dégâts. Il n’en est rien. Certains agriculteurs chasseurs se disent favorables à l’agrainage, mais il y a parfois des enjeux de commerce de maïs derrière leur position. À la base, nous ne sommes pas là pour dire aux chasseurs ce qu’ils doivent faire ou non dans les bois, mais les conséquences de cette gestion nous dérangent et impactent notre activité économique. Dans l’ancien schéma cynégétique, l’agrainage était interdit trois mois dans l’année, du 1er décembre au 1er mars. L’idée était de favoriser les déplacements et les tirs de sangliers durant cette période. La Fédération des chasseurs a souhaité réduire cette interdiction en autorisant l’agrainage en décembre. Nous avons fait un pas de notre côté, en acceptant qu’elle le soit 15 jours de moins, mais les chasseurs n’ont pas accepté cette proposition. Devant l’échec de cette négociation, l’agrainage demeure interdit tant qu’il n’y aura pas de nouvel arrêté préfectoral. Je rappelle qu’à l’échelle du pays, cette pratique est interdite. Seules des dérogations peuvent l’autoriser ».

Corbeaux : Cinq hectares tranquillou

Corbeaux : Cinq hectares tranquillou

La FDSEA de Côte-d’Or, à l’approche des semis de printemps et avec l’aide de son réseau national, propose des remises sur l’achat de différents types d’effaroucheurs de corbeaux. Parmi les plus performants (et malheureusement les plus onéreux) figure l’Avistop 2 (facturé 1 600 euros au lieu de 1 733). Ce dispositif propulse des leurres le long d’un mât de huit mètres de haut après une détonation préalable, aléatoire et moins bruyante que d’autres dispositifs (moins de gênes pour le voisinage). Alerté par la détonation, l’oiseau regarde en direction de l’effaroucheur et associe les leurres à l’envol de ses congénères. Installé en 10 minutes, l’Avistop 2 est alimenté par une batterie 12 volts fournie et fonctionne au propane. Sa hauteur permet de couvrir une parcelle de cinq hectares. Deux autres dispositifs sont également proposés à des prix attractifs : un effaroucheur cerf-volant et un canon effaroucheur électronique. Pour toute information, contacter la FDSEA.

Corbeaux : s’organiser autour d’un plan de lutte efficace

En partenariat avec la Fredon et la Fédération des chasseurs, l’agriculture s’est mobilisée depuis 2018 autour de la FDSEA et la Chambre d’agriculture, avec le soutien de Dijon Céréales pour organiser une régulation collective des corbeaux freux et des corneilles. Le corbeau freux et la corneille noire sont actuellement classés « espèce susceptible d’occasionner des dégâts ». À ce titre, il est possible de mettre en place des actions de régulations. Ainsi, un dispositif simplifié de piégeage s’est organisé autour de la Fredon, afin de permettre à des agriculteurs formés et déclarés de pouvoir piéger corbeaux et corneilles. Ce dispositif officiel est autorisé par un arrêté préfectoral qui délimite le territoire concerné (Est dijonnais et Beaunois, secteur Pontailler-Auxonne et secteur Montbard-Semur). Vous pouvez retrouver l’arrêté préfectoral sur le site internet de la FDSEA21 : www.fdsea21.fr. Dans le même temps, les chasseurs se mobilisent sur ces secteurs pour effectuer des tirs de régulation. Le bilan de ces dernières années est plutôt positif, mais la situation reste fragile et de grosses populations sont encore présentes sur certains secteurs. C’est pourquoi il est essentiel que l’ensemble des agriculteurs qui cultivent sur les territoires concernés par les surpopulations de corvidés s’engage dans la démarche pour organiser une régulation efficace. Pour cela, rien de plus simple : adhérer à la Fredon, suivre une formation d’une demi-journée sur le piégeage et disposer de matériel de piégeage (un achat en commun est possible). Pour plus d’informations, contacter Nicolas Gamb à la Fredon (03 80 25 95 40) ou Sébastien Gautier à la FDSEA21 (03 80 68 67 67).

FDSEA21 - SG