Emploi
La FDSEA 21 dresse le bilan de l'opération Mobiviti

Berty Robert
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On le sait, accéder à l’emploi dépend souvent de la possibilité de se déplacer. C’est la raison pour laquelle la FDSEA de Côte-d’Or a tenté une expérience, pour les vendanges 2023, en mettant en place un système de navettes. Elle en tire le bilan.

La FDSEA 21 dresse le bilan de l'opération Mobiviti
Un des groupes de vendangeurs qui a pu bénéficier de l'opération Mobiviti cette année.

Dans la recherche d’emploi la question de la mobilité est centrale, a fortiori en zone rurale. C’est pour cette raison que la FDSEA de Côte-d’Or, avec le Conseil départemental, l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa), Pôle emploi et l’association Solidarité, dignité, accompagnements travail (Sdat), a tenté une expérience, pour les vendanges 2023. Nommée Mobiviti, elle avait pour objectif de faciliter l’accès des personnes sur les lieux de vendanges. En 2022, déjà, Pôle emploi avait lancé une initiative similaire, mais uniquement à l’échelle de la région beaunoise. Pour 2023, le périmètre géographique a été élargi, permettant à des personnes sans emploi des régions d’Arnay-le-Duc, d’Auxonne ou de Chenôve, de bénéficier du dispositif, qui a été financé par le Conseil départemental de Côte-d’Or, Pôle emploi et l’Anefa.

Intégrer de manière durable

Du 2 au 22 septembre, 24 vendangeurs ont pu ainsi être transportés sur les lieux de travail situés dans le vignoble à Saint-Aubin ou Nuits-Saint-Georges, sur des domaines viticoles intéressés, tant les recrutements deviennent compliqués. « En juin, explique Laurence Bertaud qui, avec Christine Dautin, a piloté l’opération au sein de la FDSEA 21, nous avons rencontré cinq domaines qui avaient marqué de l’intérêt pour l’initiative. Nous avons aussi rédigé un livret d’accueil à destination des employeurs et un guide pratique pour les vendangeuses et vendangeurs ». Fin août, a eu lieu le recrutement effectif des vendangeurs, après des opérations d’information organisées en juillet. Au-delà de la possibilité de fournir une activité rémunérée à des publics parfois très éloignés de l’emploi, et de résoudre une problématique croissante de main-d’œuvre pour les domaines viticoles, le but de Mobiviti était aussi d’intégrer de manière plus durable des demandeurs d’emploi dans les métiers de la viticulture. Trois minibus conduits par des chauffeurs eux-mêmes en insertion professionnelle et relevant de la Sdat, ont assuré les transports pour les cinq domaines viticoles impliqués : Hubert Lamy, Dufouleur, Dufouleur Frères, Gavignet et Chicotot. Mobiviti aura été riche d’enseignements pour ses initiateurs.

Du positif et des améliorations à porter

Tout ne s’est pas passé de manière idéale mais la vertu des premières est de pouvoir en tirer une expérience et apporter des correctifs nécessaires. L’organisation des transports, avec des horaires de travail pas toujours harmonisés, aura parfois été compliquée. Se conformer à une routine de travail aura aussi parfois été difficile pour des personnes éloignées de l’emploi depuis longtemps. Toutefois, à l’heure du bilan, les deux tiers des domaines viticoles impliqués souhaitent une reconduction de l’opération pour les vendanges 2024 et le recrutement des équipes de vendangeurs a répondu majoritairement aux attentes de ces employeurs. « Pour la prochaine édition, souligne Laurence Bertaud, nous devrons sans doute anticiper les opérations pour constituer un vivier de candidats et travailler sur la valorisation de l’accueil, par les domaines, du public en insertion professionnelle. Nous devrons aussi réfléchir à un suivi plus poussé des parcours professionnels ». Il faut enfin noter que 30 % des vendangeurs recrutés à cette occasion ont fait part de leur souhait d’intégrer la filière viticole.