Semis de colza
C'est reparti pour une nouvelle campagne

AG
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La préparation des semis de colza marque le début d’une nouvelle campagne dans les champs. Rencontre avec un jeune agriculteur des alentours de Vitteaux.

C'est reparti pour une nouvelle campagne
Guillaume Rousselet s'activait la semaine dernière pour profiter de la fraicheur de ses sols.

Les moissons sont tout juste terminées qu’il faut déjà semer. Guillaume Rousselet, agriculteur à Dampierre-en-Montagne, n’a guère eu le temps de souffler. « Oui, c’est déjà reparti ! », lance le jeune exploitant de 24 ans. Le retour du colza dans ses rotations a réduit l’intervalle entre les deux campagnes. « Les sols sont encore frais, il a plu encore quelques millimètres hier soir : l’idée est de favoriser la pousse pour obtenir un colza assez développé avant l’arrivée des grosses altises. Rien n’est toutefois garanti : il n’est pas certain que nous ayons de la pluie dans les 15 jours qui arrivent », confiait Guillaume Rousselet le 7 août, au volant de son tracteur. Cette préparation des sols était doublement inédite pour ce JA du canton de Vitteaux : « en effet, je vais semer ma première campagne en tant que nouvel installé, sur l’exploitation que j’ai rejoint cet hiver. J’étais jusqu’à présent salarié à mi-temps ici et dans une autre structure. L’autre nouveauté est le colza en lui-même : nous n’en avons pas fait depuis une dizaine d’années. Autrefois, l’exploitation était en Gaec, il y avait davantage de terres et il y avait du colza. Ce n’était plus le cas par la suite : l’objectif premier était d’assurer notre autonomie fourragère avec le peu de surfaces que nous avions, sachant que nous élevons un troupeau de 80 vaches charolaises ».

La luzerne dans la foulée

L’installation de Guillaume Rousselet a permis de reprendre du foncier et de réfléchir à une nouvelle tête d’assolement : « le colza s’est rapidement imposé. À l’époque, quand tout allait bien, nous obtenions un rendement de 30 q/ha dans cette culture. Oui, nous signerions volontiers pour atteindre ce même rendement à la prochaine récolte. Cette plante coûte cher à produire mais elle apporte généralement de la valeur ajoutée. Parmi ses autres atouts : son système racinaire pivotant permet de restructurer le sol. C’est un très bon précédent ». Guillaume Rousselet prévoyait de semer sa luzerne dans le même laps de temps : « nous faisons davantage de luzerne car nous avons décidé d’arrêter le maïs ensilage. La prochaine récolte, probablement début septembre, sera notre dernière dans cette culture qui déçoit de plus en plus. Les printemps assez froids suivis de mois de juins très secs rendent la vie très compliquée au maïs dans nos petites terres. Résultat : nous plafonnons à 10tMs/ha. Et encore, nous ne sommes pas sûrs d’y arriver cette année. Pour ne rien arranger, nous avons eu des dégâts de taupins : cela n’était plus arrivé depuis longtemps ».

Des moissons hétérogènes

Le jeune agriculteur, titulaire d’un BTS Agronomie productions végétales au lycée de Quetigny, livre un mot sur ses dernières moissons : « comme un peu partout dans le département, cette campagne a été très hétérogène. Nos plus mauvais champs de blé sont descendus à 35 q/ha, pour une moyenne finale qui n’atteint peut-être même pas les 50 q/ha. Les orges dépassent très légèrement ce niveau de rendement : elles ont un peu moins souffert de la fin de cycle, mais à mon avis, il y a eu quelques problèmes à la méiose. Les cultures étaient pourtant magnifiques au printemps, les promesses n’ont malheureusement pas été tenues ». Guillaume Rousselet se contentera des très bons stocks réalisés en foin, en ensilage et en paille : « c’est clairement la bonne nouvelle de l’année, un bon point pour notre élevage. Cela est d’autant plus important que l’affouragement a commencé chez nous dès le 20 juillet. L’heure est aussi à la valorisation des graines : nous en stockons pour essayer de les vendre à de meilleurs prix pour combler les frais engagés dans ces cultures. Nous attendons le bon moment ».