Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, a souhaité s'exprimer sur la situation électorale de l'entre-deux tour, en revenant sur quelques points lui tenant à cœur. 

L'entre-deux tour
Emmanuel Bernard lors de la rencontre avec les candidats (voir TDB n° 1684).

"La démocratie représentative est en France un système d’élection relativement utilisé. En agriculture, à travers nos organisations, nous avons la possibilité de bâtir des relations avec l’état notamment dans le cadre des élections aux chambres d’agriculture. Sur le plan de la représentation nationale, les élections législatives constituent un moment fort de notre démocratie.

C’est pour cette raison qu’il me paraissait nécessaire d’éclairer les électeurs sur quelques points des programmes abordés lors d’une rencontre dans une exploitation. Pour rappel, tous les candidats n’avaient pas fait le déplacement (voir TDB n°1684). Durant cet événement, nous avons abordé des sujets variés tels que la politique de gestion de l’eau, les enjeux du changement climatique, la revalorisation des retraites, les conséquences de la guerre en Ukraine, les enjeux de la souveraineté alimentaire, les conséquences concrètes des lois alimentation et climat et quelques autres sujets importants plus en lien avec la vie en milieu rural.

Cela étant, j’ai quelques inquiétudes quant aux conséquences de certains programmes politiques en matière agricole. Et ce dans un département très orienté vers des productions exportées (blé, broutards, etc.), caractérisé par des exploitations agricoles de grande taille avec des potentiels de production moyens à faibles et enfin ayant une majorité importante d’exploitations agricoles dépendantes de la Pac.

En effet, certains candidats évoquent l’arrêt de l’exportation d’animaux vivants ou de céréales et la fin des fermes usines qui, pour beaucoup, concernent les différentes productions d’élevages en France. Ensuite, sur le plan environnemental, les agriculteurs, qui sont victimes du climat, seraient selon ces programmes dans l’obligation d’assumer une transition forcée à coups de réglementations toujours plus contraignantes sans se soucier de l’enjeu de compétitivité qui nous est imposée dans le cadre des échanges internationaux. Le risque de sortie de certains accords européens est pour nous un enjeu inenvisageable. Le repli sur soi, un nationalisme exacerbé ou encore un arrêt des échanges sont autant de risques pour l’avenir de l’agriculture nivernaise.

À un moment où l’agriculture reprend de l’importance dans la vie des Français, où la souveraineté alimentaire revient comme un élément essentiel, ne laissons pas passer l’occasion de maintenir cet enjeu comme atteignable.

J’appelle chacun dans un premier temps à voter et ensuite à mesurer l’enjeu du choix pour un avenir certes difficile mais pour lequel nous aurons la parole et les moyens de peser dans les futures décisions".