Installation
Un pour tous et tous pour un

Chloé Monget
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En avril, Quentin Garnier deviendra associé du Gaec de Berger (Domaine Limousin à Saint-Germain-Chassenay), aux côtés de Christophe et Séverine Garnier, ses parents. Une installation rendue possible grâce au soutien de sa famille.

Un pour tous et tous pour un
Quentin Garnier sera officiellement installé en avril.

Du haut de ses 21 ans, Quentin Garnier est sûr de son choix professionnel : « je ne me voyais pas faire autre chose car, comme on dit, je suis tombé dedans quand j’étais petit ». Ainsi, en avril, il rejoindra le Gaec de Berger, auprès de ses deux associés et parents : Christophe, 50 ans et Séverine, 48 ans. « Je prends la place de ma grand-mère, Monique Herbemont, 68 ans, qui part à la retraite », précise-t-il. S’il travaille sur le site à temps complet, il ne rachète qu’une partie des parts sociales de sa grand-mère. « L’intégralité de ses parts représentait un investissement trop important, donc mes parents prennent en charge l’autre partie. Un coup de pouce qui rend mon installation possible. En plus, cela me permet d’avoir une certaine marge de manœuvre pour acheter du foncier dans quelques années – on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait donc autant être prudent ».

De la suite dans les idées

Mais Quentin a une autre idée en tête pour l’avenir. « Je souhaiterais lancer une activité d’engraissement de génisses de 36 mois ». Christophe rebondit : « dans un premier temps nous allons tester cela avec 6 ou 7 génisses. Et, si nous constatons une vraie demande sur le sujet, nous augmenterons le nombre d’animaux dédiés à ce projet ». Pour lui et Séverine, la prise en compte des idées de leur fils pour le Gaec est indispensable. « Il est un associé à part entière. Il est donc normal de donner du crédit à ses volontés. C’est une marque de confiance et une manière de lui permettre de faire ses armes comme éleveur. Il faut laisser un peu de latitude aux jeunes afin qu’ils puissent s’épanouir pleinement dans ce métier, tout en les aidant à vivre leur vie personnelle en leur dégageant du temps – l’avantage d’être à plusieurs prend tout son sens dans ce cas-là ».

Soutiens utiles

Pour cette installation, Quentin retiendra deux choses : « la complexité administrative et l’aide nécessaire pour mener à bien le projet. En effet, il me paraît très difficile de réaliser seul toutes les démarches. C’est compliqué et long. Mais, la Chambre d’agriculture et mes parents m’ont soutenu ; des aides précieuses qu’il faut savoir apprécier ». Il regrette simplement que désormais les dossiers soient traités par la Région : « cela allonge le temps de traitement, en passant d’un mois à deux, voire trois ! Déjà qu’il faut environ un an – dans le meilleur des cas – pour s’installer, rajouter encore un temps d’attente est un peu décourageant ; d’où l’importance d’être bien entouré pour ne rien abandonner ».

Fierté familiale

Pour ses parents, cette installation symbolise énormément : « C’est une fierté de se dire que notre ferme continuera avec lui », Séverine rajoute : « ça représente beaucoup car mes arrière-grands-parents, mes grands-parents et mes parents étaient exploitants… je crois que cette passion se transmet de génération en génération ». Si Quentin intègre donc prochainement le Gaec, son petit frère, Thibaut, 17 ans, lui emboîtera aussi peut-être le pas : « Pour le moment il est plus porté sur le matériel agricole et les cultures. Mais, on saura à la fin de l’année s’il souhaite nous rejoindre dans notre société après ses études » et Séverine de rebondir en souriant : « il est encore jeune il a le temps, on va lui laisser choisir, comme nous l’avons fait avec Quentin ».

Le Gaec de Berger

Créé en 2003 par Christophe et Jean-Paul Herbemont, ce Gaec est composé de trois associés et un salarié. Ils se partagent entre 250 vêlages (Charolais non inscrits) et 406 ha dédiés à la culture (blé, orge, épeautre, méteil et maïs ensilage).