19e Ovinpiades
Un défi important

Chloé Monget
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Romain Rogemont, Nivernais de 19 ans, est sélectionné pour la finale nationale des 19e Ovinpiades des jeunes bergers qui se déroulera au Salon international de l'agriculture à Paris le 24 février. 

Un défi important
Romain Rogemont, 19 ans, est en deuxième année de BTS PA au Legta de Challuy.

Romain Rogemont participera aux 19e Ovinpiades des jeunes bergers lors du Salon international de l’agriculture le 24 février à Paris. « C’est une chance et une fierté » sourit humblement ce Nivernais de 19 ans, élève en BTS PA au Legta de Challuy, avant d’ajouter : « participer est une belle expérience ». Ce concours n’est pas une première pour lui puisqu’il s’était déjà rendu à Charolles en décembre 2022 pour lors de la sélection régionale. Arrivé au 6e rang lors des 18e Ovinpiades (sélection régionale), il s’est préparé pour l’édition 2024 et précise : « preuve en est, je suis arrivé 1er à Charolles (71) durant la sélection régionale ! ». Pour mémoire, la région Bourgogne-Franche-Comté sera représentée à Paris par quatre élèves qui devront se démarquer face aux 36 autres candidats.

L’origine de tout

« Je côtoie des ovins depuis tout petit car mes parents, Laure et Stéphane, ont une troupe (Mouton Charollais à Alluy) en double activité. Au fil du temps, j’ai appris les gestes de manipulation, ce qui est devenu presque naturel aujourd’hui ». Si la pratique n’est donc pas un souci pour Romain, il a concentré ses efforts sur la théorie : « J’ai fait un Bac général avant mon BTS. Je n’ai donc pas le même bagage que mes collègues ayant déjà opté pour des filières agricoles à ce moment-là. Cela étant, ce bac général m’a apporté une certaine rigueur et une ouverture d’esprit indéniable. Avec l’aide de notre enseignante de zootechnie de Challuy, Madame Da Costa, moi et les 12 autres élèves du groupe de travail formé pour les Ovinpiades, nous avons tout révisé scrupuleusement. Connaissant mes atouts et mes points faibles, j’ai donc pu cibler ma révision de façon pertinente. C’est sans doute une des raisons de l’amélioration de mon score. Rien que pour cela, je trouve que participer à ce type de concours est bénéfique ; car on se perfectionne, mais cela n’est pas l’unique raison ».

L’amour de sélection

En effet, pour Romain, les Ovinpiades sont aussi le moment de montrer ses compétences aux professionnels : « Je souhaite m’installer tout en étant conseiller en sélection ovine. De ce fait, je pense que gagner les Ovinpiades est un bon moyen pour asseoir ses qualités et se faire remarquer ». Cet amour de la sélection, et du salon international de l’agriculture, Romain l’évoque avec passion : « Le cheptel de mes parents est entré en sélection aux alentours de 2011. Trois ans plus tard, un agneau né dans l’exploitation a été sélectionné pour participer au Salon de l’agriculture ; cela m’a marqué. Le Salon et les concours en général ont une ambiance particulière qui me plaît énormément. Pour moi, ils sont l’expression de la sélection génétique qui est le début de toute la filière et qui permet de proposer à la vente des animaux à haut potentiel. Et, à mon sens, le Mouton Charollais est une race tout à fait adaptée à notre territoire tout en regroupant de superbes qualités maternelles et bouchères. Mais, dans tous les cas, il faut avoir un cheptel de taille adaptée afin d’arriver à atteindre une certaine excellence, mais aussi pour maîtriser d’autres enjeux plus facilement ».

Avenir à ajuster

Parmi ces autres problématiques, il évoque celle de la prédation : « avec des attaques de plus en plus fréquentes dans notre département et les zones d’élevage difficilement protégeables, je pense qu’il est nécessaire d’avoir une troupe réduite. Ainsi, la surveillance est plus simple pour l’éleveur. Dans ce contexte, la double activité est indispensable pour avoir un revenu assuré. De plus, les conséquences post-attaques sont plus rattrapables avec un cheptel à taille humaine, même si les enjeux restent très importants (avortements, problèmes comportementaux, etc.). Même si mon désir d’installation est inébranlable, cette situation force à réfléchir aux conditions dans lesquelles on souhaite faire son métier ». Afin de se préparer au mieux à l’avenir, Romain désire poursuivre ses études en entrant dans une école d’ingénieur : « Je veux pouvoir mettre en résonance les connaissances pratiques afin d’avoir un système viable sous tous les aspects ». Pour encourager Romain, retrouvez-le le 24 février pour les 19e Ovinpiades (de 9 h à 17 h au grand ring, Pavillon 1) lors du Salon international de l’Agriculture (Porte de Versailles à Paris). Romain participera également aux journées portes ouvertes du Legta de Challuy le 20 janvier.

Photo supplémentaire
Passionné, Romain souhaite poursuivre ses études agricoles et s'installer en double activité à l'issue. Crédit photo : Arnaud Rogemont.