Châtillonnais
Une seule médaille, pour toute la campagne
Si les moissons dans le Châtillonnais avaient participé aux Jeux olympiques, elles ne seraient montées qu'une seule fois sur le podium, par l'intermédiaire du colza.
Que de pépins pour 2023-2024 ! « Les ennuis liés à la météo ont débuté dès les semis d'automne, ils se sont enchaînés jusqu'à la récolte. Dans un tel contexte, il ne fallait pas s'attendre à des miracles », lance Matthieu Fleurot, agriculteur à Montliot-et-Courcelles. Ce jeune Côte-d'orien de 33 ans dresse un bilan en demi-teinte de ses moissons. La seule – et très belle surprise –, vient de son colza avec une moyenne de 36,5 q/ha : « couplée à un prix de vente correct, cette culture donne satisfaction. Nous signerions volontiers pour que ce soit comme ça tous les ans. Et encore, nous avons eu droit à un petit coup de grêle à la floraison… Les 40 q/ha auraient sans doute été envisageables sans cet aléa ». Le reste des moissons est « moins glorieux », à commencer par l'orge d'hiver qui termine bien souvent entre 50 et 60 q/ha autour de Châtillon. Matthieu Fleurot s'en sort avec une moyenne un peu plus élevée, grâce à sa variété fourragère Zebra créditée d'un rendement à 71 q/ha. « J'avais aussi de la Faro qui, mélangée à une variété hybride, a fait 58 q/ha. Le champ en question était plein d'eau, il était beaucoup trop humide pour viser davantage, il faudra s'en contenter », confie l'exploitant agricole.
Du mildiou dans les pois
Cette même humidité a fortement pénalisé son pois de printemps qui, la plupart du temps, a pourtant besoin d'une certaine quantité d'eau : « là, nous étions dans l'excès ! L'effet n'a pas été celui escompté… La culture plafonne à 29 q/ha. C'est vraiment frustrant car les champs étaient magnifiques quelques semaines avant la récolte. Il a beaucoup plu, les pois ont versé et les maladies ont sévi, je pense à la bactériose et à l'anthracnose. Nous avons même eu droit à du mildiou ! ». Matthieu Fleurot a poursuivi ses moissons avec son blé, qui arrive bien difficilement à 60 q/ha : « le rendement final doit être à 59 q/ha. Les trois variétés que j'avais, Sphère, Arcachon et Junior, donnent quasiment les mêmes résultats. S'il n'y avait pas eu autant de problèmes avec les mauvaises herbes, nous aurions pu monter à 75 q/ha cette année, j'en suis persuadé. Les vulpins ont été omniprésents, nous avons eu du mal à les contenir, les interventions ont été très difficiles dans les champs à cause de ces conditions très particulières de 2024. Nous en payons les frais à la récolte, c'est dommage ».
25 q/ha en orges de printemps
Les orges de printemps, semées dans des conditions « déplorables », n'ont pas donné « grand-chose » avec seulement 25 /ha. « Il n'y a eu aucune intervention possible, si ce n'est un apport de 40 unités d'azote », précise Matthieu Fleurot, « il faudra s'en contenter là aussi. La qualité est très mauvaise avec un PS à 50 et un calibrage de 30… Je vais en conserver trois ou quatre tonnes pour mes moutons, je vendrai le reste ». L'avoine, la sixième et dernière culture du Côte-d'orien, n'était pas encore fauchée la semaine dernière : « la grêle s'en est sérieusement occupée, ce n'est pas de chance là aussi. Les plans B que nous avons choisis à la suite des difficultés aux semis d'automne n'ont bien pas fonctionné. En octobre dernier, je comptais mettre deux fois plus de blé et d'orge. Ce serait à refaire, finalement, il aurait fallu tout mettre en colza ! ».