Entreprise Sirugue
Une bien belle journée

AG
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Les Établissements Sirugue ont organisé une grande porte ouverte à Esbarres. Découverte du site de production, échanges, dégustations, jeux et animations étaient au rendez-vous.

Une bien belle journée
Sous un grand chapiteau avec les nombreux visiteurs et Denis Sirugue, directeur général. Crédit photo Laurent Berizzi, Agrilearn.

Du monde, beaucoup de monde ! Les Établissements Sirugue n’avaient plus organisé un tel événement depuis 2016 et leur 60e anniversaire. « Nous avons accueilli 600 personnes le 21 avril. Des clients, partenaires et fournisseurs étaient venus de toute notre zone d’activité, c’est-à-dire de l’ensemble de la Bourgogne-Franche-Comté, mais aussi de l’Ain et des Vosges », se félicite Mathieu Sirugue. Ce grand rendez-vous initialement programmé en 2021 avait fait l’objet d’un inévitable report, comme l’indique l’adjoint de direction : « à la base, nous voulions fêter nos 65 ans d’existence mais le covid en avait voulu autrement… Plutôt qu’un nouvel anniversaire, nous avons décidé de consacrer cette journée à la découverte de notre site de production, qui s’est considérablement agrandi ». L’usine d’Esbarres est effectivement passée d’une capacité de 100 000 à 120 000 tonnes d’aliments. Cette « nouvelle donne » permet aux Établissements Sirugue de répondre à une demande terrain en constante augmentation dans l’ensemble de ses filières. La société spécialisée dans la nutrition animale enregistre ainsi une progression de +20 % en porcins depuis deux ans, pour atteindre désormais les 38 000 tonnes dans cette production. L’activité ruminants tutoie aujourd’hui les 48 000 tonnes, elle qui n’était « qu’à » 40 000 il y a trois ans. La partie volailles, elle, continue « son bonhomme de chemin » avec des volumes avoisinant 35 000 tonnes. « La seconde et dernière phase de nos travaux de notre usine consiste désormais à passer à un total de 150 000 tonnes. Initialement, le chantier était prévu en 2025-2026 mais nous allons peut-être l’avancer », informe Mathieu Sirugue.

Spécialiste de trois espèces

Il y a 20 ans, aucun aliment de cette entreprise familiale n’était consacré aux ruminants. Cette filière occupe aujourd’hui la première place dans ses débouchés. « La grippe aviaire, à l’époque, nous avait incités à nous diversifier pour pérenniser notre entreprise. Travailler sur nos trois espèces actuelles était notre volonté, nous y sommes arrivés avec l’implication de nos équipes et la confiance accordée par notre clientèle », poursuit Mathieu Sirugue. Porcins, volailles et ruminants sont « assez complémentaires » selon ce dernier : « les objectifs et leurs cahiers des charges sont différents, mais ces trois productions se marient très bien avec notre outil. D’un point de vue logistique, elles nous permettent d’optimiser d’autant plus les transports pour limiter les coûts ». Le fils de l’actuel directeur profite de l’occasion pour glisser un mot sur la conjoncture : « une baisse est en train de s’amorcer sur les matières premières, je pense particulièrement aux cours du blé. Ils reviennent à des niveaux similaires à ceux que nous connaissions avant le début de la guerre en Ukraine. Ce phénomène commence à faire ressentir, notamment sur l’alimentation des porcins et de la volaille dans laquelle les céréales représentent environ 80 % de la composition ». Les coûts de l’énergie sont quant à eux toujours aussi inquiétants : « les nouveaux contrats d’électricité affichent des tarifs trois ou quatre fois plus importants qu’avant… Le gaz et le carburant sont toujours très élevés eux aussi. Nous tentons de nous adapter en réalisant des investissements périphériques sur notre site. Nous réfléchissons par exemple à des changements de moteurs, moins énergivores, le chantier est en cours. Même chose pour notre chaudière actuelle, qui consomme également beaucoup. Des variateurs sur nos presses seraient en mesure d’arrêter les coupures entre chaque changement de lot, ils pourraient nous être bénéfiques… Toutes les idées sont les bienvenues pour freiner ces hausses de prix ».