Accompagnement
Solidarité à toutes épreuves

Chloé Monget
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Le 27 et 28 octobre, à Luzy, Solidarité Paysans des pays de Bourgogne organisait une formation pour ses nouveaux bénévoles avec pour objectif l’acquisition d’un socle commun de connaissances et d’outils.

Solidarité à toutes épreuves
La formation des nouveaux bénévoles de Solidarité Paysans des pays de Bourgogne s'est déroulée sur deux jours à Luzy.

Le but de la formation des 27 et 28 octobre, à Luzy, orchestré par Solidarité Paysans des pays de Bourgogne était d’offrir, aux nouveaux bénévoles, une base de connaissances commune sur le réseau, mais aussi des outils pour aider aux mieux les personnes accompagnées. Pour rappel, Solidarité Paysans est un réseau national d’associations qui ont pour but d’accompagner, de défendre et d’aider les agriculteurs en difficulté – sur leur demande - tout en luttant contre l’exclusion en milieu rural (https://solidaritepaysans.org/). Aujourd’hui, le réseau d''associations Solidarité Paysans compte, à l’échelle nationale, 1 000 bénévoles et 80 salariés. 3 000 familles par an sont accompagnées par ces associations et près de 70 % des personnes suivies pérennisent leur activité agricole.

En l’essence

« Les bénévoles sont aux côtés des personnes en difficulté. Nous ne sommes pas là pour faire les choses à leurs places mais bien de les épauler dans leurs démarches et leur apporter un soutien sans faille. Bien évidemment, tout cela nécessite une totale transparence afin que notre mission soit la plus efficace possible. En somme, il y a une sorte de contrat tacite de confiance entre Solidarité Paysans et la personne accompagnée, le tout dans un environnement de bienveillance, exempt de tout jugement » pointe Claude Le Flahec, administrateur à Solidarité Paysans National, également bénévole à Solidarité Paysans Vendée et intervenant lors de cette formation à Luzy. Afin de suivre ces « principes », les bénévoles s’appuient sur un document (« Les fondamentaux éthiques » https://solidaritepaysans.org/images/imagesCK/section_653/files/fondamentaux_sp.pdf) qui rappelle notamment que : « les personnes fragilisées ou exclues doivent avoir accès aux droits fondamentaux, pour pouvoir envisager un nouveau départ et être pleinement citoyennes. Pour les paysans, cet avenir peut se construire dans ou hors de l’agriculture, en fonction de leur souhait et du contexte dans lequel ils se trouvent. Solidarité Paysans ancre son action dans une démarche d’éducation populaire ». Cette dernière est, en l’essence, de rendre accessible les savoirs (juridiques, économiques, etc.) aux personnes accompagnées afin qu’elles puissent prendre les décisions en toute connaissance de cause. Parmi ces difficultés, Claude Le Flahec pointe : « les dettes économiques, mais également les dettes familiales qui sont souvent sous-jacentes et compliquées à déceler et/ou régler ».

Les raisons

« Nous avons de plus en plus de bénévoles qui ne sont pas directement issues du monde agricole. Cela permet une belle ouverture d’esprit. Mais, nous avons à cœur de garder notre ancrage historique avec une majorité d’exploitants ou anciens exploitants dans nos effectifs afin qu’il y ait un socle « naturel » de compréhension des situations » détaille Claude Le Flahec. Afin de comprendre l’engagement des bénévoles, Chantal, 63 ans, adhérente depuis juin 2022, explique : « Je suis fille d’agriculteurs, et suis très attachée à ce milieu même si je n’en ai pas fait mon métier puisque j’ai été, entre autres, infirmière scolaire. J’ai connu Solidarité Paysans par l’intermédiaire de l’histoire de Jérôme Laronze, exploitant en Saône-et-Loire (voir : https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/08/15/l-affaire-jerome-laronze-le-parcours-tragique-d-un-eleveur-charolais-determine-a-sortir-du-circuit_6091507_3451060.html). Devant la détresse paysanne, et les impasses dans lesquelles ils peuvent se trouver, toute aide est bonne à offrir, d’où mon adhésion au moment de la retraite ». De son côté, Didier, 70 ans et ancien exploitant laitier est adhérent depuis janvier 2022 : « les exploitants en difficulté ont tendance à s’isoler, et pour moi il est nécessaire de les sortir de cette claustration afin de les aider à avancer, le tout sans condescendance et dans un éveil mutuel. Travailler main dans la main est indispensable pour rebondir et trouver à nouveau du sens ou encore un équilibre à une profession, une vie ». Pour la suite, Claude Le Flahec n’a qu’un souhait : « j’adorerais voir des exploitants encore en activité devenir membre de l’association. Certes, cela demande du temps, mais leur vision n’apportera que du positif ».

Pour contacter l’animateur de Solidarité Paysans des pays de Bourgogne : bourgogne@solidaritepaysans.org ou 06 38 05 28 37.
En cas d’absence, contacter directement les référents accompagnants de votre département : Nièvre : Pierre Delobbe au 06 70 44 48 51 ; Côte d'Or : Annick Gérard au 03 80 26 09 85 ; Saône-et-Loire : Christine Koenig-Maury au 07 82 76 01 14 ; Yonne : Jean Gobier au 09 66 90 28 32.