Indemnisations tuberculose
Dans l'attente d'une revalorisation

AG
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La FDSEA, le GDS, la Chambre d’agriculture et les JA de Côte-d'Or réclament une revalorisation des indemnisations tuberculose, compte tenu de l’augmentation des cours de la viande.

Dans l'attente d'une revalorisation
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Responsables de l’administration, parlementaires, et même Ministre de l’agriculture : tout ce beau monde est sollicité depuis plusieurs mois par la FDSEA de Côte-d’Or et le GDS. Le niveau des indemnisations tuberculose, qui ne prennent pas en compte l’augmentation des cours de la viande, est au cœur des discussions. « Après de premières sollicitations en département et région depuis mars 2022, nos démarches nationales ont débuté en septembre, lors d’un comité de pilotage à Paris. C’est d’ailleurs le premier sujet qui était à l’ordre du jour », retrace Pascal Martens, responsable du dossier tuberculose à GDS France. L’agriculteur d’Essarois précise qu'« en l’état actuel des choses, les éleveurs perdent de l’argent à faire partir des animaux en abattage diagnostique. Outre l’aspect économique, le risque est d’assister à un découragement dans leurs démarches sanitaires, qui pourrait déboucher sur des foyers non décelés, ou décelés sur le tard. C’est un danger au niveau sanitaire, il ne faudrait pas que cela impacte le statut indemne de la France en matière de tuberculose bovine ». Fabrice Genin, président de la FDSEA de Côte-d’Or, partage le même point de vue que Pascal Martens : « Nous avons été directement sollicités par des éleveurs sur cette question. Ces derniers anticipaient des abattages diagnostiques dont l’indemnisation serait décorrélée de la valeur réelle des animaux, car les barèmes n’évoluaient pas… Il faut absolument que la hausse du marché soit prise en compte. Inévitablement, en attendant une indemnisation juste, certains ne réaliseront pas les prophylaxies comme il le faudrait pour la gestion collective de la tuberculose. Au niveau de la FDSEA, nous avons mobilisé l’ensemble de nos interlocuteurs, notamment le préfet, la DDPP et les parlementaires ».

Une pression depuis six mois

Après une rencontre avec l’administration courant octobre, le Ministre de l’agriculture, en personne, a été approché début janvier. Pascal Martens faisait partie de la délégation qui lui a rendu visite : « nous lui avons tout expliqué, ses réponses ont été plutôt encourageantes et me rendent personnellement optimiste à ce jour. Le dossier est dans ses mains, tout est dans les tuyaux pour aller à Bercy… Aujourd’hui, nous sommes dans l’attente. Il ne faudrait pas que ce dossier traîne de trop… ». En cas de réponse positive, le vice-président de GDS France espère qu’une rétroactivité sera mise en place dans les indemnisations : « sur ce point, j’émets un peu plus de doutes, mais la situation le demande pourtant. Dans tous les cas, si une réponse positive intervient en milieu de campagne, il faudra absolument une rétroactivité ». Le groupe inter-OPA national composé de GDS France, l’APCA, la FNSEA, Races de France et Coop de France s’est rapproché d’Interbev pour élaborer et proposer une grille d’indemnisations actualisée, comme le décrypte Pascal Martens : « les animaux de mois de 12 mois doivent ainsi être augmentés de 200 euros, ceux entre 12 et 24 mois de 500 euros. Les animaux de plus de deux ans sont aujourd’hui indemnisés sur une base de 1 900 euros, auxquels s’ajoute une plus-value génétique de 300 euros. Ces tarifs ne correspondent plus à la réalité du marché… L’augmentation initialement demandée pour ce type de bovin était de 1 000 euros, elle nous a été en partie refusée. Nous avons abaissé notre proposition à 600 euros supplémentaires par animal, nous ne pouvons pas faire moins ».