Auxiliaires et insectes pollinisateurs
Ils sont essentiels à la production agricole

Christopher Levé
-

La FDSEA de l'Yonne a organisé, le mardi 12 septembre à Fontenailles, une matinée pour sensibiliser les agriculteurs à l'importance des auxiliaires et des insectes pollinisateurs au sein des parcelles. Mais pour bénéficier de l'action des auxiliaires, il faut avant tout leur laisser une place sur l'exploitation.

FDSEA
La FDSEA a organisé une matinée pour sensibiliser les agriculteurs à l'importance des auxiliaires et des insectes pollinisateurs au sein d'une exploitation.

Le mardi 12 septembre, la FDSEA de l’Yonne a organisé une matinée pour sensibiliser les agriculteurs à l’importance des auxiliaires et des insectes pollinisateurs au sein des parcelles, au Gaec de la Montagne, chez Denis et Dominique Perrault, à Fontenailles. « Nous avons souhaité, au sein de la FDSEA et de la section végétale, mettre l’accent sur le rôle ou sur les rôles des pollinisateurs », introduit Franck Pouillot, secrétaire général de la FDSEA de l’Yonne.
Parmi les pollinisateurs, on retrouve la plus emblématique : l’abeille. « Mais elle n’est pas la seule à être essentielle », assure-t-il. « D’autres, beaucoup plus discrets, ont également des rôles prépondérants (comme le bourdon) ».
Pour le secrétaire général de la FDSEA, « favoriser une biodiversité est utile pour nos productions, pour optimiser la résilience face aux aléas climatiques. Nous devons développer des leviers différents pour protéger nos cultures. Mais la nature, si elle est souvent idéalisée, est très versatile. Il nous faut du temps et des moyens pour en décrypter les interactions ».

Des remparts naturels contre les insectes

Pour parler des bienfaits des auxiliaires pollinisateurs au sein des exploitations, trois intervenants étaient présents : Clara Amy, directrice du réseau biodiversité pour les abeilles, qui a fait un état des lieux des populations de pollinisateurs et abordé les enjeux de leur préservation ; Nicolas Cerrutti, chargé de mission biodiversité fonctionnelle à Terres Inovia ; et Michael Geloen, ingénieur agronome à Terres Inovia.
Selon Nicolas Cerrutti, « les auxiliaires sont essentiels à la production agricole. Les abeilles sont des ennemis naturels des ravageurs et sont des atouts pour les producteurs. Ils rendent des services indispensables : la pollinisation des cultures entomophiles, ainsi que la régulation biologique des ravageurs ».
Les auxiliaires sont des remparts naturels contre les pullulations d’insectes, que ce soit les pucerons (syrphes, coccinelles, hyménoptères parasitoïdes…) ou les coléoptères ravageurs du colza (hyménoptères parasitoïdes, prédateurs du sol…). Mais pour jouer leur rôle de régulation/pollinisation dans les cultures, « ces insectes doivent pouvoir s’établir durablement dans l’environnement proche des parcelles, s’alimenter et accomplir leur cycle ».

Des habitats naturels

Les haies et les zones non cultivées pérennes jouent ce rôle d’habitats naturels pour les auxiliaires. « Ce sont aussi des sources de nourriture (nectar, pollen, proies, hôtes), des corridors de circulation, ou encore des réservoirs à partir desquels la colonisation des parcelles agricoles se réalise », poursuit Nicolas Cerrutti. « Pour bénéficier de l’action des auxiliaires, il faut avant tout leur laisser une place sur l’exploitation. Aussi, si la flore est diversifiée, les auxiliaires le seront aussi. Une diversité de fleurs et une floraison bien répartie sur l’année favorisent une plus grande diversité d’auxiliaires ».
Le site du Gaec de la Montagne faisant partie du projet de territoire R2D2 piloté par Terres Inovia, un point a donc été fait par Michael Geloen sur ce projet, dont l’objectif est d’améliorer la résilience des systèmes agricoles tout en réduisant les applications d’insecticides. « Le projet R2D2 s’est monté autour d’une problématique de gestion des insectes. Il y a trois leviers principaux dans ce projet : la robustesse des cultures (avec le choix variétal, l’alimentation des plantes ou encore les plantes compagnes), rendre le milieu défavorable aux ravageurs, et restaurer la régulation naturelle comme cela se fait avec les auxiliaires ».
Une visite terrain sur une parcelle du projet R2D2 a conclu la matinée, afin d’apporter encore plus de concret aux agriculteurs et apiculteurs présents.

FDSEA
Une visite d'une parcelle faisant partie du projet R2D2 a conclu la matinée. On voit notamment une bande fleurie jouant le rôle d'habitat pour les auxiliaires.