Bilan et avenir
Des aménagements ciblés

Chloé Monget
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Depuis trois ans, la Fédération départementale des chasseurs de la Nièvre (FDC 58) améliore la structure des canaux pour permettre la sortie de la faune sauvage. Une expérience renouvelée pour une 4e année.

Des aménagements ciblés
Un chevreuil sortant grâce à l'un des dispositifs mis en place par la FDC 58. Crédit photo : FDC 58.

« Même si le budget alloué par le dispositif d’écocontribution pour la quatrième année consécutive est moins conséquent qu’en 2022, il nous paraissait pertinent de poursuivre nos actions sur les accotements pour éviter les noyades d’animaux sauvages » détaille Romane Boismenu, en charge des dossiers formations et écocontribution à la Fédération départementale des chasseurs de la Nièvre (FDC 58). Pour rappel, ces aménagements prévoient un découpage des palplanches sur 5 à 6 m environ et un empierrement avec, en sus, des installations de pièges photographiques. « Depuis les aménagements faits sur Lamenay-sur-Loire, en avril, nous avons comptabilisé cinq chevreuils sortants en à peine un mois. Ce qui est déjà beaucoup ». Au total, la FDC 58 a réalisé 24 aménagements, avec, depuis le début : 85 chevreuils sortants, 15 sangliers, 8 blaireaux et un chat forestier. Pour 2022, la FDC 58 dénombre 17 chevreuils sortis et deux noyés contre 25 noyés en 2011 pour le secteur de Luthenay-Uxeloup. « Cela prouve que notre système marche » se réjouit Romane Boismenu, « nous ne nous attendions pas à ce que cela fonctionne autant ». Elle rappelle que les voies navigables de France (VNF) réalisent les mêmes types d’aménagements de leur côté afin de compléter le dispositif de la FDC 58.

Connaissance

Romane Boismenu poursuit : « grâce aux pièges photographiques placés à la sortie des aménagements, nous avons pu établir une saisonnalité sur les déplacements des animaux, entre mars et juillet ; période correspondant à la territorialité des brocards, à l’émancipation des jeunes ou encore à la saison des bourgeons ». Afin de s’assurer de la véracité de ces comportements, les relevés nivernais ont été mis en parallèle avec ceux d’autres départements. « Les conclusions semblent identiques, ce qui atteste de nos résultats ». Ainsi, le partenariat avec VNF est conservé pour la nouvelle année afin de cibler un autre tronçon où les berges seront à modifier. « Nous implanterons quatre aménagements. Nous ne pouvons en assurer plus car les coûts de matériaux ont augmenté ». Même si le secteur n’a pas encore été défini, « cela ne saurait tarder », précise-t-elle.

Grâce aux bons résultats obtenus, d’autres départements (71) rejoignent progressivement le dispositif. « Et pour l’an prochain c’est la Haute-Saône qui s’ajoute à la liste des départements engagés » conclut Romane Boismenu.