Production ovine
Un détour par Arnay

AG
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Le comice d’Arnay-le-Duc organise son concours et son exposition-vente d’ovins le 26 août. Un acheteur potentiel évoque ce rendez-vous.

Un détour par Arnay
Quentin Caverot, récemment installé à Senailly, avec l'un de ses nouveaux reproducteurs.

Entre 400 et 500 béliers sont attendus vendredi 26 août au foirail arnétois, pour le traditionnel concours du comice agricole local. De nombreux reproducteurs ovins de toutes races sont à vendre à cette occasion. Parmi les futurs visiteurs et acheteurs potentiels devrait figurer Quentin Caverot, installé en septembre dernier à Senailly, entre Semur-en-Auxois et Montbard.

Du choix

L’éleveur de 26 ans pourrait profiter de cette journée pour investir dans un nouveau bélier, lui qui s’est déjà procuré un certain nombre d’animaux ces derniers mois dans le même secteur : « Je développe progressivement ma troupe depuis ma récente installation, miser sur une bonne génétique me permettra de progresser du mieux possible. Se rendre à cette exposition-vente d’Arnay est, je pense, un très bon moyen de trouver de la qualité, il y a des garanties derrière chaque reproducteur car les trois quarts des exposants sont des sélectionneurs. Mes premiers achats ont été prometteurs, je compte bien continuer sur ma lancée. Pour ma part, le 26 août, je m’intéresserai à la race Charollaise, avec mes critères de recherche habituels : du développement, de la viande et surtout de la valeur laitière. J’attacherai une attention particulière aux index, comme à chaque fois. Le plus important à mes yeux ? S’il fallait en conserver un seul, je répondrais ans le lait, pour lequel il faudra un index supérieur à 100. Mais en réalité, tout est important ».

Objectif 160 brebis

Le jeune Côte-d’orien élève à ce jour 120 brebis en races Charollaise et Berrichon du Cher, après avoir commencé avec seulement 10 moutons en 2017 : « cette année-là, j’avais repris le numéro de cheptel de mon grand-père, je lui loue aujourd’hui ses bâtiments. J’ai agrandi la troupe lorsque j’étais salarié agricole chez mon cousin Didier, ici même à Senailly. J’ai donc franchi le cap l’an passé en m’installant, j’ai aussitôt commencé à inscrire des bêtes ». Quentin Carverot espère atteindre la barre des 160 brebis à court ou moyen terme sur sa ferme : « c’est effectivement l’objectif que je me suis fixé. Je ne pourrai pas aller au-delà car je suis limité par la taille de mon bâtiment actuel, qui m’oblige déjà à réaliser deux lots d’agneaux dans l’année. Pour la suite, un autre agrandissement n’est pas à exclure, mais il faudra que je trouve impérativement du terrain et donc un autre bâtiment ».

Actualités ovines

Quentin Caverot a « bien choisi » son moment pour s’installer puisque les cours de la viande n’ont jamais été aussi élevés (entre 7,5 et 8 euros le kg d’agneau). En contrepartie, les charges sont aussi à leur zénith. « Et l’aliment en fait partie. Dans un tel contexte, l’idée est de se passer encore plus des produits du commerce », souligne l’adhérent du syndicat d’élevage ovin, qui profite de l’occasion pour évoquer l’actualité agricole : « je viens d’épandre du fumier et de gratter les champs. Les moissons sont terminées chez moi depuis le 5 juillet, le bilan est bien maigre avec 40 q/ha en avoine, 43 q/ha en orge et 41 q/ha sur notre plateau, dans lequel nous espérons rarement mieux. La paille et le foin ? Il y en a moins que l’an passé. Mais pour le foin, la qualité est bonne et n’a rien à voir avec celle de 2021, c’est une satisfaction. Pour la partie élevage, le début de la lutte est programmé pour ces tout prochains jours, après le déparasitage. L’actualité des éleveurs ovins, c’est aussi et encore la crainte du loup. Celui-ci n’est pas très loin. Nous touchons du bois, notre canton fait partie des derniers à ne pas avoir connu d’attaque ».

 

Affiche

200 fistons !

Aurore Gérard, conseillère en élevage ovin à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, rappelle l’intérêt du choix d’un bélier : « Une brebis, c’est à peu près deux agneaux par an, alors qu’un bélier produit en moyenne 200 agneaux sur sa carrière… Les éleveurs choisissent leur bélier en fonction de la destination des agneaux : des agneaux de boucherie, des agnelles de renouvellement ou bien les deux. Ce choix est possible avec l’analyse des papiers du bélier dans le cas d’animaux connus génétiquement (prolificité, valeur laitière et croissance). C’est un vrai plus pour compléter le choix sur le phénotype ».