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CER France Alliance Centre a présenté les résultats 2015

11328 euros en bovins maigres et -1612 euros en grandes cultures

Lundi 30 novembre, les responsables du CER France Alliance Centre ont présenté les résultats économiques de la ferme Nièvre. 2015 est une mauvaise année, une de plus...
Par Emmanuel Coulombeix
11328 euros en bovins maigres  et -1612 euros en grandes cultures
Les responsables du CER France Alliance Centre ont présenté les résultats économiques de la ferme Nièvre, lundi matin, aux OPA de la Nièvre, avant la grande réunion habituelle du soir au Casino de Pougues-les-Eaux.
Réunis dans une salle d’un hôtel neversois, les responsables des OPA et de l’administration du département, ont eu la primeure des résultats économiques dévoilés chaque année par le centre de gestion dans la Nièvre. Aux premières loges pour constater les mauvais chiffres 2015, les représentants de la Chambre d’agriculture, des syndicats, des banques, de la Fédération des Cuma, d’Axéréal, de la MSA, des notaires, du Groupement foncier et de la DDT, ont engagé un débat avec les directeurs de Cer France Alliance Centre, après que les statistiques aient été dévoilées. L’étude s’est particulièrement concentrée sur les résultats dans les systèmes élevage allaitant et grandes cultures. Et ils ne sont pas bons, une fois de plus... «Il ne s’agit que de grandes tendances, parce que l’année n’est pas finie, que nous ignorons l’impact de la FCO et que notre banque de données a collecté les informations d’un échantillon de 755 exploitations sur nos 1208 adhérents» a précisé Éric Carteron, le directeur de région Nièvre, en préambule. Ces résultats moyens, quels sont-ils  ? En bovins maigres, le résultat courant par Utaf 2015 s’inscrit à 11 328 euros tandis qu’en grandes cultures, il atteint difficilement les –1612 euros. Si l’élevage est désormais habitué à ces faibles niveaux, mêmes positifs, depuis 2007, les grandes cultures encaissent une chute vertigineuse depuis 2012 (résultats négatifs depuis 2013) et 2015 enregistre une légère progression vers le haut par rapport à 2014 qui avait été catastrophique. Dans le même temps, les aides sont relativement stables en bovins maigres (38 883 euros en moyenne en 2015) et en légère baisse en grandes cultures (32 693 en moyenne), mais constituent l’essentiel des revenus moyens de l’échantillon.

«Ensemble des systèmes fragilisé»
En élevage allaitant, les charges de structures sont en évolution constante depuis 15 ans et les cours diminuent depuis 2013, après une remontée en 2010-2012, tandis que les charges opérationnelles (l’alimentation) sont en hausse moyenne de 100 euros/ha depuis 1999. Et lorsqu’on étudie la dispersion des résultats, 50% des exploitations s’inscrivent entre 0 et 20000 euros et un quart au-dessus de 20000 euros. Quant aux grandes cultures, l’environnement des prix est très fluctuant, avec des différentiels de produits de plus de 100 000 euros entre les bonnes et les mauvaises années. Depuis 2013, selon le CER France, le niveau des charges est supérieur au niveau des produits. «217000 euros sont mobilisés dans le cycle de production avant d’avoir récolté» ont constaté les analystes. «Les résultats moyens sont supérieurs à ceux de la décennie précédente mais les écarts entre les années atteignent 55000 euros, avec une baisse constante des aides PAC». En étudiant la dispersion des résultats, 30% des exploitations ont un revenu inférieur à -20000 euros, 40% entre -20000 et 0 euros et 30% obtiennent un résultat positif. «Il y a un écart de 100 000 euros entre les plus et les moins performantes». Hors la viticulture, qui est la seule production à tirer son épingle du jeu cette année,  ont souligné MM. Le Pironnec et Delalande, directeur conseil et responsable du conseil économique au sein de CER France Alliance Centre.

Investissements ininterrompus
Côté santé financière, les analystes ont passé en revue les investissement set le financements. La moyenne d’investissements s’établit à 28000 euros, financés à 70% par des emprunts (et revente de petit matériel). «Nous constatons une courbe ascendante», qui ne s’est pas adaptée depuis ces dernières années à la dégradation des résultats. Si en bovins allaitant (23000 euros en moyenne), «il n’y a pas de corrélation entre les niveaux de résultats et d’investissements», en grandes cultures, surtout, l’investissement moyen atteint 48000 euros ces cinq dernières années et malgré la volatilité des résultats, avec de très bonnes années 2010-2012, les responsables pointent du doigt «un problème de comportement qui ne permet plus une réflexion sur un projet économique adapté à la situation individuelle de chaque exploitation». En clair, les investissements, qui connaissent toujours un décalage d’une année, n’ont pas freiné quand les cours se sont effondrés et les résultats dégradés. Du coup, «on observe une très nette aggravation de la santé financière depuis 2012 avec 50% des exploitations qui présentent un risque moyen à critique» en grandes cultures. Le risque élevé et très élevé représente 40% des fermes d’élevage alliatant, mais en voie de dégradation également.
En résumé, dans les deux systèmes, les résultats suivent la même tendance qu’en 2014, les résultats ne permettent pas d’améliorer les structures (72% de risques faibles à critiques) et, en grandes cultures, les dernières bonnes années n’ont pas permis de renforcer les réserves financières.