Réflexions
Des échanges pratiques

Chloé Monget
-

Le 19 avril, une délégation Icaunaise s'est rendue dans la Nièvre afin d'avoir des informations sur l'accompagnement et la création de La Fermille (Saint-Benin-d'Azy). 

Des échanges pratiques
Après une matinée de présentation du projet de La Fermille, la délégation Icaunaise a visité le site à Saint-Benin-d'Azy.

Afin d’avoir des informations pratiques sur l’accompagnement et la création de l’atelier de découpe et de transformation ainsi que du magasin de Saint-Benin-d’Azy (nommé La Fermille), la Chambre d’agriculture de l’Yonne (CA 89), la FDSEA 89 et la CCI 89, se sont rendus dans la Nièvre le 19 avril. « Cela fait un petit moment que nous émettons l’idée d’un outil collectif mettant en avant les producteurs et les valeurs de notre territoire. Nous sommes dans la première étape : celle d’imaginer une trame. Pour ce faire, il est toujours bon de rassembler des idées d’horizons différents. Nous avons d’ailleurs déjà fait une visite d’un atelier privé en Côte d'Or » souligne Nadine Darlot, vice-présidente de la CA 89. Ainsi, accompagnée par la Chambre d’agriculture de la Nièvre (CA 58) et la CCI 58, la délégation Icaunaise a assisté à un diaporama chronologique sur l’atelier puis a participé aux échanges entre les diverses parties présentes, avant une visite du site de La Fermille.

Temps, cohésion et formation

« Ce genre de projet ne se monte pas en trois ans » insiste Clémence Guillaumet, conseillère en Diversification à la CA 58, et ajoute : « un long temps de réflexion et de prospections est nécessaire pour bien cibler les activités et pour réunir les bons acteurs afin d’avoir une cohérence et une durabilité ». Ainsi, il a été rappelé que 7 ans ont été nécessaires des prémisses au lancement effectif de La Fermille. Didier Ramet, président de la CA 58 et membre de la Fermille, sourit : « le seul regret dans ce genre de projet est le temps qui passe. Mais, avec du recul, il est parfois indispensable pour une certaine réussite ». Clémence Guillaumet souligne ensuite l’importance de partir d’un besoin des producteurs du territoire : « Sans cela, ça ne fonctionnera pas ». Didier Ramet fait également remarquer : « parfois ce qui bloque dans un projet collectif, c’est le fait de s’entendre entre nous ». Clémence Guillaumet rebondit : « Cette cohésion et le dynamisme qui en découle sont des points majeurs dans le succès. Pour La Fermille, tous les producteurs engagés au départ ne sont pas allés au bout. Cela étant, pour ceux qui sont restés, cette émulsion leur sert encore aujourd’hui puisqu’ils se relaient pour assurer l’ouverture du magasin et le bon fonctionnement de l’établissement : la gestion sanitaire, le suivi des commandes, la communication, etc. ». Didier Ramet dépeint que ces engagements sont répartis entre les associés de la Fermille, et ont été pris en fonction des prédispositions et des appétences de chacun. Outre ce point, la formation des producteurs a été mise en exergue : « Les producteurs sont spécialistes dans leur domaine. Mais, pour qu’un outil fonctionne, ils doivent pouvoir s’assurer de la qualité proposée ou des éléments nécessaires à mettre en place – notamment pour les volets de la diversification et de la découpe. Ils ont donc suivi des formations sur la réglementation sanitaire, sur la découpe fermière ou encore sur l’utilisation d’un autoclave » détaille Clémence Guillaumet.

Administrations et financements

Côté bâtiment, la CA 58 insiste lourdement sur les échanges avec les instances vétérinaires et sanitaires : « Ils offrent une aide précieuse pour que le projet réponde aux besoins des producteurs dans les normes. Pour la Fermille, de nombreux ajustements ont été faits en cours de route. D’ailleurs, cette flexibilité doit aussi se retrouver dans le statut juridique, car certains peuvent être des freins pour accéder à certaines subventions ». Pour mémoire, outre les subventions du Plan de relance, la Fermille a pu bénéficier du soutien à hauteur de 20 000 euros du GUFA de la Nièvre, puisqu’il s’agit d’un projet collectif réalisé par et pour les exploitants agricoles. Didier Ramet a martelé qu’une aide est à envisager que ce soit pour les diagnostics, les études de marché ou encore pour l’établissement des dossiers pour répondre aux marchés publics : « savoir où trouver les subventions et savoir répondre à ces marchés peut être décisif dans ce genre de dossier ».